Les Fantômes du passé

Cher Jehan, conservez pour l'heure ces feuillets et vous les remettrez à Ligugé quand vous en aurez terminé le déchiffrage. Mais n'en parlez qu'à des personnes sures car, voyez, ce frère a été agressé et son ami empoisonné. Les ennemis du changement sont prêts à tout et il nous faut redoubler de prudence.
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mardi 16 avril

Contenu

Roman - Policier

Les Fantômes du passé

Historique - Social - Victorien MAJ mardi 23 octobre 2018

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18,9 €

Gaëlle Perrin-Guillet
Préface de Sonia Delzongle
Montesson : City, août 2018
316 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-8246-1283-6

Élémentaire mon cher lock Holmes

1893. Après sa démission, l'inspecteur de Scotland Yard Henry Wilkes dépérit et noie son ennui dans le laudanum. C'est alors qu'une calèche explose sur Montagu Street, tuant son occupant et le cocher. La victime principale n'est autre que le notable londonien Scott Anderson, époux d'Edith Anderson. Le géant roux Philip Thompson, de la division D de Scotland yard, réapparaît alors dans la vie de l'ex-policier : en effet, les premiers témoignages indiquent que Gareth, le frère perdu de Wilkes, serait mêlé à l'affaire. Un frère censé être mort dans une explosion des années plus tôt, mais dont le corps n'a jamais été formellement identifié... Un frère mort d'avoir voulu aider la sinistre condition ouvrière de l'Angleterre victorienne, fut-ce par des moyens discutables, soit en posant la bombe qui les tua, lui et ses trois complices. Or le corps d'Anderson a disparu... De son côté, Billy Bennett, l'orphelin que Wilkes a pris sous son aile, revoit ses anciens compagnons de galère. Va-t-il retomber dans la délinquance ? Dans l'Angleterre de 1893, il n'est jamais bon d'aimer une femme au-dessus de sa classe sociale...
Il est deux écoles du roman historique. Celle qui colle le plus possible à la vérité (au risque de sacrifier l'aspect romanesque – pour ne pas dire d'être d'un ennui mortel) et celle qui utilise l'Histoire comme un simple fond. Sont passées par là les séries télévisées qui posent que le passé, le présent, l'avenir, les lieux, tout ça n'a qu'une référence : maintenant. Dans ce contexte, on ne s'étonne même plus que dans ce roman, des policiers victoriens jouent le jeu du "bon flic mauvais flic" ou que les pubs servent une bière "London Pride" qui n'existe que depuis 1950... En tant que roman, celui de Gaëlle Perrin-Guillet assume ses origines, à savoir Sherlock Holmes dont le policier Wilkes est très proche, le laudanum remplaçant la moins politiquement correcte solution à 7 %, et les Holmésiens s'amuseront à jouer au signe de piste des références. Plus intéressant encore est le personnage de cet enfant perdu, Peter Pan blessé ayant bien du mal à échapper à la fatalité dans une Angleterre victorienne où les cartes sont distribuées à la naissance. L'intrigue est des plus classiques, à la façon d'un "Masque jaune" de la grande époque, même si elle repose sur quelques ficelles qui ont cependant fait leurs preuves. Dans le genre, c'est plutôt une belle et simple réussite.

Citation

Il n'était pas seulement un moins que rien. Il resterait toute sa vie un moins que rien. Il n'avait aucune perspective d'avenir, aucune route toute tracée devant lui qu'il n'aurait eu qu'à suivre jusqu'au panneau 'bonheur'. Il n'avait rien. Il n'était rien.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 23 octobre 2018
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