Le Rocker en pantoufles

Non pas qu'il fut tombé en désamour - indifférence n'était pas le bon mot, c'était à la fois plus doux et plus précis -, mais il n'était pas sûr du tout d'avoir eu raison de l'épouser.
Emily St. John Mandel - On ne joue pas avec la mort
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 29 mars

Contenu

Roman -

Le Rocker en pantoufles

Humoristique - Musique - Assassinat MAJ lundi 23 juillet 2018

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17,9 €

Nadine Monfils
Paris : Fleuve, mars 2018
222 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-265-11728-0
Coll. "Fleuve noir. Thriller"

J'irai revoir ma Normandie

Potverdoum ! Voilà que l'agent d'Elvis Cadillac, le King de Charleroi, l'a inscrit à The Voice version belge. Catastrophe ! C'est qu'Elvis a horreur des paillettes et de la notoriété, leur préférant les livres et la peinture. Heureusement, un contrat l'envoie à Dives-sur-Mer, en Normandie, où il doit chanter à l'enterrement d'un fan d'Elvis. C'est alors qu'il prend en stop un vieil homme intriguant... qui ressemble comme un frère jumeau au défunt pour lequel il doit pousser la chansonnette ! Ne croyant pas aux fantômes, Elvis s'intéresse au défunt, mort brûlé vif dans l'incendie de sa baraque. L'accident bête ? Mais personne ne semblait apprécier cet étrange vieil homme. Pourtant, il y a ces deux adolescentes que l'on a retrouvées, l'une décapitée, l'autre étripée à peu d'intervalle, et dont l'assassin court toujours. Et l'une d'entre elles était enceinte... Or un diorama trouvé dans la demeure du défunt représente à la perfection les deux meurtres !... Se serait-il retrouvé dans la position du faux coupable ?
On a enfin fini par s'en apercevoir (mais les lecteurs de k-libre, qui sont toujours mieux informés que les autres, l'ont lu ici en premier) : Nadine Monfils est la seule digne héritière de Frédéric Dard/San-Antonio, qu'elle assaisonne avec une sensibilité toute belge fièrement assumée. Il y a aussi un mystère Monfils : rien ne lasse plus vite que l'humour, fut-il hénaurme, voire peut-être même plus, si tant est que le rire est une chose fragile pour qui la répétition est souvent fatale. Et pourtant, l'auteur tient la distance de livre en livre sans jamais lasser ! Doit y avoir un truc, menneke... donc, la petite perte de forme du précédent, Ice cream et châtiments, n'était qu'un accident de parcours. On pourrait même classer ce Rocker en pantoufles parmi ses meilleurs s'il n'y avait, sans déflorer, une conclusion peut-être un chouïa expéditive, comme s'il manquait un chapitre. Mais ici, la gaudriole se teinte d'une certaine gravité ponctuée de mille remarques au style éblouissant, voire (oserons-nous ? On va se gêner) carrément poétiques, donnant en plus de l'humour et des apostrophes au lecteur habituels, de ces phrases que l'on relit et savoure comme un bon vin qu'on fait tourner dans son palais. On ne sait si Dieu, Allah, Yahvé, les bonnes fées, une muse quelconque, Quetzalcoatl, le monstre spaghetti volant, Cthulhu ou Yog-Sothtoth se sont penchés sur le berceau de la Zazie bruxello-montmartoise (désormais normando-etc.), mais on ne peut que les remercier !

Citation

Rose était une rêveuse. Une enfant qui n 'avait jamais grandi ni compris les règles du mariage – piège dans lequel elle était tombée par naïveté – ni celles de la société qu'elle avait fini par fuir avec le temps. Elle s'était créé une bulle bien à elle, sur laquelle elle soufflait de temps en temps pour s'envoler loin des malheurs du monde.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 23 juillet 2018
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page