Le Shamisen en peau de serpent

Nos journées à Haeden se déroulaient dans une sorte de stupeur, d'inconscience somnolente, alors que la panique nous gagnait et que nous restions sourds à notre peur la plus enfouie, même si elle était là, intacte, tapie dans les hautes herbes, à attendre.
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Roman - Policier

Le Shamisen en peau de serpent

Ethnologique - Social - Musique MAJ jeudi 12 avril 2018

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Naomi Hirahira
Snakeskin Shamisen - 2006
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Benoîte Dauvergne
La Tour-d'Aigue : L'Aube, novembre 2017
324 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-8159-1410-9
Coll. "Noire"

Sajonara, mister Mas

Mas Arai est un vieux jardinier japonais qui a l'art de se trouver mêlé aux pires catastrophes sans le vouloir. Aujourd'hui, il est même à la limite d'être accusé. En effet, alors qu'il décide de rentrer chez lui, il sort son tournevis car c'est le seul moyen qu'il a pour ouvrir sa camionnette. Une servante le voit et comme il y a un individu qui vient d'être retrouvé, noyé dans son sang, comme poignardé, elle ne peut s'empêcher de faire le rapprochement. Pourtant Mas Arai n'était à cette soirée que pour saluer un vieil ami. Et il en a profité pour écouter de la musique traditionnelle japonaise jouée sur de vieux instruments, dont un shamisen, sorte de guitare, ici, pourvue d'une caisse de résonance décorée en peau de serpent. Peu à peu on va découvrir que cet ustensile musical est en fait une antiquité volée au Japon durant la Deuxième Guerre mondiale, que certains nippo-américains ont été maltraités durant cette période, mais que certains ont aussi trahi leurs camarades. De sombres histoires s'y ajoutent dont le rôle rouble joué par certains agents du FBI durant la guerre envers les descendants des familles japonaises pourtant intégrées aux États-Unis. Entre deux visites à ses clients, deux tentatives de jouer et de parier pour gagner quelques menues monnaies et de continuer son enquête de façon assez nonchalante, Mas Arai promène son dilettantisme columbien (mais japonais !), faisant le pont entre les traditions japonaises et les façons de faire à l'américaine, entre une description fine et sociologique de ses compatriotes qui hésitent entre les deux cultures, qui ne sont bien ni dans l'une, ni dans l'autre, et qui finalement s'y perdent autant ici que là. C'est bien cet aspect descriptif et lent, cette façon de procéder par cercles qui peu à peu se referment vers le centre de l'énigme qui est intéressante. Le rythme est certes un peu lent et les éléments policiers sont assez éparpillés car le personnage central enquête vraiment sans grands moyens, et sur les marges de l'histoire. Du coup, on s'attache aux personnages, à une intrigue quelque peu diluée dans un récit mené mollement. Pour les amateurs qui s'intéressent plus aux ambiances, aux atmosphères qu'à une profonde description de la noirceur, Le Shamisen en peau de serpent, de Naomi Hirahara peut s'avérer une bonne lecture.

Citation

Mas ne cessait de repenser à ce qu'avait dit le juge Parker : Kinjo sensei était l'informateur qui avait permis l'arrestation d'Isokichi Sanjo.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 12 avril 2018
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