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vendredi 19 avril

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Roman - Thriller

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Assassinat - Scientifique - Complot MAJ mercredi 11 avril 2018

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 24 €

Dean Koontz
The Sillent Corner - 2017
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, février 2018
24 x 16 cm
ISBN 978-2-8098-2362-2

Retour réussi

Les États-Unis connaissent une vague de suicides inexpliqués chez des gens peu susceptibles de commettre un tel acte — le tout sans que les médias ne s'affolent. Pourtant, l'agent du FBI Jane Hawk est directement concernée, puisque son mari Nick, militaire de carrière, a brutalement mis fin à ses jours, la laissant seule avec leur fils Travis. Lorsque Jane commence son enquête sur ces décès mystérieux, des appels anonymes se font menaçants... Voilà pourquoi elle prend congé du FBI, vend sa maison et confie Travis à la garde d'amis de Nick, eux-mêmes ex-militaires, pour se lancer dans son enquête alors qu'un attentat terroriste meurtrier a traumatisé le pays. Elle découvre que plusieurs suicidés avaient reçu un mystérieux coup de fil avant de passer à l'acte. Plusieurs avaient également fréquenté l'institut Gernsback, chargé de trouver des solutions pour l'avenir. Un institut dirigé par le millionnaire reclus David James Michael. Ce dernier est également lié au scientifique Bertold Shenneck, qui a inventé des nanotechnologies permettant de contrôler des animaux... Au fil de son enquête, Jane va se retrouver traquée à la fois par de mystérieux tueurs, mais aussi par son ancien patron du FBI...
Dean Koontz est l'un des auteurs à succès des années 1980-1990. Il finit même par être associé à cette époque de l'âge d'or du thriller fantastique (du moins commercialement, pas toujours qualitativement). Mais, avec le recul, aussi de ses défauts : des intrigues souvent dérivatives et une science du délayage poussée à l'extrême (lire Minuit, un roman dans lequel il faut attendre plus de trois cents pages pour qu'il daigne commencer à se passer quelque chose). Cependant, contrairement à bien d'autres, Dean Koontz a passé la barre de l'an 2000, sans doute aidé par ses nombreuses adaptations cinématographiques ou le meilleur côtoyait le pire (le redoutable Souvenirs de l'au-delà, tiré d'ailleurs d'un roman guère meilleur). Récemment, le succès de la série Young adult des "Odd Thomas" l'a remis sur le devant de la scène, malgré une adaptation à l'écran malheureuse. Réussira-t-il son retour au roman "adulte" ?
On ne peut pas dire que ce premier tome brille par son originalité : les "Jason Bourne" ont remis l'espionnage de papa au goût du jour, l'aspect légèrement science-fictionnel renvoie aux thrillers paranoïaques de la guerre froide (Le Code de Walter Wager employait la même idée) et le côté "un agent déjoue un complot à lui tout seul" est quasiment un sous-genre en soi. Alors qu'en est-il de l'efficacité ? Les lecteurs du Dean Koontz des années 1990 ne reconnaîtraient certainement pas l'auteur d'aujourd'hui s'ils devaient en juger par le texte seul. Peut-être talonné par Patterson, James, Koontz, Dean a dégraissé sa prose pour y gagner une efficacité redoutable avec même de petites notes d'atmosphère d'une concision et terriblement efficace. Certes, le tout est cinématographique en diable et ressort les bonnes vieilles valeurs familiales, mais sans les défauts des blockbusters actuels — au moins, l'héroïne ne tire pas dans le tas sans états d'âme comme les protagonistes des actioners cyniques du moment, et ne tue qu'en légitime défense. Pour peu que l'on accepte le postulat, le tout reste crédible et relativement ancré dans la réalité, sans véritable trou de scénario trop flagrant. La structure est celle d'un classique marabout-d'ficelle où un interrogatoire mène à un autre personnage, et l'auteur semble s'ingénier à se jouer des clichés qu'il connaît par cœur : la façon dont toute possibilité de romance est évacuée ressemble à un clin d'œil au lecteur et le personnage secondaire de l'acteur n'est pas une caricature ambulante. Les plus belles pages sont certainement consacrées à la "possession" de Silverman, glaçantes en ce que le personnage est partiellement conscient d'être manipulé, le tout étant raconté de son propre point de vue. On pourra objecter que la protagoniste trouve toujours la bonne personne pour l'aider qui, elle-même, etc., quitte à ce qu'il s'agisse d'un inconnu à peine rencontré — la solidarité entre ex-militaires est-elle poussée à ce point ? — mais c'est la rançon du genre ! Et, bien sûr, on ne lit pas ce type de roman en s'attendant à des prouesses stylistiques...
Le seul défaut du livre, désormais commun à l'auteur, est de s'appuyer sur l'aspect série, défaut déjà noté par les lecteurs des "Odd Thomas" : la fin étant ouverte, il faudra attendre la conclusion de la série pour voir si les quelques ellipses du roman (cette "conspiration" reste bien nébuleuse, pourquoi user d'un moyen aussi compliqué et coûteux pour éliminer des victimes en masse là où un bon petit accident suffirait, l'attentat terroriste cité au début est uniquement mentionné au passage sans qu'à ce stade on puisse voir son incidence avec l'intrigue centrale, et le personnage développé dans le dernier tiers comme allié de l'héroïne ne joue qu'un rôle réduit) seront traitées. Mais pas de doute, en l'état, le tout se dévore d'un bout à l'autre. Que demander de plus à un roman populaire ?

Citation

En temps ordinaire, on dénombre 38000 cas de suicide annuellement. Pour l'an dernier, cela représente 4500 décès supplémentaires. De ce que je sais, le taux a grimpé à 15,5 sur le premier trimestre de cette année. En projection annuelle, on comptera 8400 suicides de plus au 31 décembre prochain.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 11 avril 2018
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