Le Tanneur

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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Policier

Le Tanneur

Anticipation - Gang - Artistique - Apocalyptique MAJ vendredi 20 octobre 2017

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 10 €

Borya Zavod
Traduit du serbe par Stanislas Pétrosky, Jérémy Bouquin
Saint-Romain-de-Colbosc : Atelier Mosésu, octobre 2017
160 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-37654-005-2
Coll. "Slash"

Bande de malfaisants

Il était à redouter pour le sérieux de la cause littéraire que les sieurs Stanislas Pétrosky et Jérémy Bouquin (deux excités) se rencontrassent, s'entendassent (et Diabolo) et, pire que tout, osassent commettre un ouvrage ensemble. Dans ce monde où le pire, c'est-à-dire les idées de larrons en foire, fréquente souvent les bistrots qui ferment tard, nos deux auteurs ont décidé d'en prendre (de la hauteur) sur leurs méfaits respectifs et de se concentrer sur les élucubrations cauchemardesques d'un sauvage, d'un affreux, d'un tortionnaire de la meilleure espèce. Écrire le blase de Borya Zavod est déjà une torture (c'est pas qu'il y ait beaucoup de lettres, c'est surtout que l'on ne sait pas dans quel ordre faut les foutre), mais se cogner les traductions de ses récits composés en Serbo-Serbe, y avait que deux mécréants comme les ravagés que j'ai cités en amont pour s'y cloquer. Bon, évidemment, tout ça, ça accouche d'une histoire dans laquelle il y a du dégueulasse, du morbide, de l'immonde, de l'horrible, et parfois même de l'horreur. C'est une vision du monde, et surtout de l'humanité, qui fait froid dans le dos. C'est amorale et politiquement incorrect. Après quand on kiffe l'humour noir et qu'on apprécie les délires dont sont capables en solo les deux zigotos que sont Bouquin et Pétrosky, on se régale et on en redemande. Et puis il y a le style, les répliques, les métaphores, toute cette langue riche, verte, libre. Évidemment, ce n'est pas à prendre au premier degré. Ça raconte quand même que la Russie a pris le pouvoir sur le monde, que les États et la monnaie européenne n'existent plus, que la police est militaire, que l'ordre c'est celui du plus fort qu'il-dit-qu'il-y-est-qui-te-marave-ta-gueule-si-t'es-pas-d'accord. Ah ! Il est pas jojo le futur imaginé par Zavod. Au milieu de cette société de gueules cassées à force de bastons, de coups de schlagues et objets contondants divers, de règlements de compte, de trucidations, d'égorgements et autres moyens de se débarrasser de ses contemporains, surnage, dans ce qui fut jadis la Bretagne (et qui se nomme désormais les Territoires de l'Ouest), une meute dans laquelle sévit plus particulièrement un tanneur de quatre-vingts (presque quatre-vingt-un) printemps. On l'appelle Tonton, et avec lui traîne Daddy, le chef de la meute, Teddy, un méchant, Paulo, le mécano, car toute l'équipe joue à "l'équipée sauvage", et Antoine, un môme qui est le neveu de Tonton (d'où le surblase de celui-ci peut-être bien). Bref, cette joyeuse bande s'enrichit en roubles en tuant, mais surtout en dépeçant du cadavre humain. Tonton c'est le number one pour ce genre d'activité. Il peut te faire une selle de vélo en peau de fesse ou une descente de lit de couleur claire, mouchetée de grains de beauté avec le dos d'un ancien rugbyman irlandais. Un artiste, quoi ! Pour la décoration de leurs blousons de cuir, et pour les vrais collectionneurs, ceux qui paient un max, il y a le tatouage. Ça c'est le motif le plus prisé. C'est comme pour les timbres, il y en a de vachement rares que plusieurs bandes recherchent. Du coup, ça fait des rencontres houleuses. Un jour, la meute est contactée par un bibliothécaire (oui, il en reste) qui aimerait récupérer le tatouage sur le dos de son arrière-grand-mère...

Citation

Le toubib est un trafiquant d'organes qui loge du côté de Calais. Le gars fait dans le boyau et la tripe de migrant qu'il revend au détail à des chirurgiens indiens qui opèrent dans des camions. Ils ont installé leur petite PME dans les anciens hangars avant le Tunnel. Comme cela, les Angliches friqués viennent se faire installer un nouveau cœur, une valve, un poumon, pour trois fois moins cher que chez eux, et la matière première est sur place !

Rédacteur: François Legay vendredi 20 octobre 2017
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