Le Miroir du damné

Le cimetière est triste et gris. Les fleurs déposées sur la tombe de sa mère sont gorgées d'humidité. Il reste là un long moment, immobile, les épaules affaissées. Le détachement de la veille n'est plus de mise. Emporté par la vague de folie californienne qui a submergé sa vie, il a si peu pensé à elle... Alors, il lui parle à voix basse, chuchote les mots qu'elle aurait espérés. Il sait que c'est trop tard mais il en a besoin. Il se sent comme pris dans un étau entre la culpabilité et l'impuissance...
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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Thriller

Le Miroir du damné

Fantastique - Tueur en série - Assassinat MAJ lundi 16 octobre 2017

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Jean-Baptiste Leblanc & Frédéric Livyns
Vedrin : Séma, avril 2017
502 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-930880-21-1
Coll. "Séma'lsain"

Des Maures et des morts

Bienvenue à Tarsac, au cœur des Maures, ces montagnes de Provence où il ne se passe jamais rien. Vraiment ? Tout change lorsque le corps d'Alain Fabiani est retrouvé. L'homme a été assassiné dans un couloir reliant les deux parties du bourg, la tête fracassée à coups de pierre. Certes, il s'était disputé peu de temps auparavant avec Spades, un autre adolescent, mais le mobile semble un peu mince. Pour Martin Fabre, le chef de la police locale, cette histoire rappelle le grand drame qui a secoué Tarnac lorsqu'un tueur en série surnommé le Réducteur à cause de sa manie de décapiter ses victimes, toutes des enfants, sévissait dans le coin. Sauf que Fabiani n'a pas été décapité et que le Réducteur a été arrêté et s'est pendu en cellule sans laisser la moindre explication. Mais ce n'est pas le seul mystère : enfant du pays, traumatisé par la mort de son frère jadis victime du Réducteur, Kalvyn est obligé de revenir à Tarsac suite au décès de son père. Or celui-ci est enterré dans un cercueil scellé, et il découvre vite que son décès recèlait plus d'un point étrange, voire impossible... Pour Lucy, la rebouteuse/sorcière locale, le cauchemar est en train de recommencer. Un cauchemar lié à la terrible maladie de Henry, un petit garçon souffrant d'une hypersensibilité au soleil. Dans les petits villages, le passé n'est jamais tout à fait enterré...
Si la simple notion de pureté des genres est morte et enterrée (et bon débarras), certains n'arrivent pas à admettre que l'on puisse mêler le polar et sa rigueur toute mathématique au fantastique, soit l'intrusion de l'irrationnel. C'est prendre le problème à l'envers : si le fantastique est plutôt un genre qui s'accommode de la forme courte (les chefs d'œuvre de la nouvelle rempliraient des volumes entiers, les romans se comptent sur les doigts de la main), ce sont les fictions fantastiques qui prennent très souvent une structure de polar. Dans un Ringu, par exemple, si le tueur est un fantôme, il s'agit de débrouiller une intrigue basée sur la découverte de la vérité relative à un meurtre initial. D'où ce roman, qui eût pu figurer dans la légendaire collection "Terreur" chez Pocket. Certes, on reste dans le classique, avec un suspense bien entretenu sur une structure chorale, mais les auteurs y témoignent d'une vraie faconde d'auteurs populaires (au sens noble), entretenant le mystère avec une gestion remarquable des différents personnages et sans les éternelles longueurs des œuvres moindres (un certain Joe Hill bien surestimé pourrait en prendre de la graine...). Le seul défaut est peut-être que les auteurs semblent avoir hésité entre un décor local et le canon d'outre-Atlantique, d'où une indécision dans les noms tantôt français, tantôt anglo-saxons, tout comme des appellations malheureuses (ce "chef de la police" incongru), sans que cela nuise vraiment au plaisir de lecture. Comme on l'a dit, on reste dans le classique, mais vu l'absence de romans de ce type après la (sur)production des années 1990, le tout fait figure de bonne surprise. Et ce thriller de première bourre, à la superbe couverture, d'une belle qualité de fabrication, n'est pas publié chez Fleuve Noir ou Albin Michel, mais chez un de ces "petits" éditeurs relativement jeunes que l'on adore défendre chez k-libre - lorsqu'ils le méritent, bien sûr ! Si vous regrettez la grande époque de Graham Masterton, vous savez ce qu'il vous reste à faire...

Citation

Martin savait que tout ce qui se passait à Tarsac était l'œuvre d'un villageois. Ou de plusieurs. Le bourg ne connaissait pas de délinquance extérieure ou itinérante. Les rares incivilités étaient commises par des autochtones. Les seuls meurtres étaient perpétrés par l'un des leurs. Ils vivaient en vase clos. On naissait et mourrait à Tarsac. Et on y faisait ses conneries. Mais qui, cette fois ?

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 16 octobre 2017
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