Laëtitia ou la fin des hommes

Elle m'avait annoncé qu'elle avait un cancer du sein et devait subir une intervention chirurgicale. J'ai découvert beaucoup plus tard, qu'elle n'avait jamais eu de cancer, mais que j'avais juste payé plusieurs opérations de chirurgie esthétique !
Collectif - True Crime. 2, Sexe et passions fatales
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 19 avril

Contenu

Livre sonore - Noir

Laëtitia ou la fin des hommes

Faits divers MAJ vendredi 23 juin 2017

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23,4 €

Ivan Jablonka
Maïa Baran (lecteur)
Paris : Audiolib, février 2017
1 CD MP3 19 x 14 cm
ISBN 978-2-36762-292-7

La vie volée des femmes

Enlevée, battue, ferraillée, torturée, poignardée, étranglée, démembrée avant d'être jetée, bras, jambe, torse, pied, main gauche, main droite, à l'eau. Prélevée à cinquante mètres de chez elle. Sa vie brusquement soustraite - elle avait dix-huit ans. Elle s'appelait Laëtitia. Elle avait été une enfant. Battue déjà, maltraitée. Sa mère avait été violée. Sa sœur aussi. Une histoire tragique que Ivan Jablonka a su arracher au fait divers, au crime qui voulait la marquer de son étreinte odieuse. Laëtitia ? Certes, l'histoire d'une société de violence où les femmes et les enfants sont des victimes toutes désignées. Où les femmes et les enfants ne sont toujours pas des sujets de droit mais des aubaines pour les prédateurs en vadrouille, parce que les femmes et les enfants sont de toute façon exposés à la vindicte patriarcale. Laëtitia ? C'est l'histoire d'une jeune fille parlée depuis son plus jeune âge par une violence sans nom. Un parcours coutumier pourrait-on dire, au sein d'une société où les femmes se font harceler sans que cela ne dérange vraiment. C'est l'usage en France. Pays de frustration, de haine, de rancœur. Un fait divers, donc, mais comme l'affirme Ivan Jablonka "un fait divers n'est jamais simple ni divers". Il lui a donc fallu se l'affronter, en faire matière, le relever sinon l'élever dans une forme improbable : celle du récit. Une enquête, une quête, celle d'une écriture pour prendre le pouls d'une société mortifère, la nôtre. D'une société de misère, de pauvreté, d'abandon. Il y en a des millions comme Laëtitia dans cette France dite périphérique qui crève depuis de si longues années loin du tumulte des médias. Voilà, c'est tout cela que brasse Ivan Jablonka tout en coupant, démembrant son récit pour tenter de rendre justice à une jeune fille au destin tout tracé de victime. Pour lui donner voix, et quelle voix !, dans cette interprétation non pas magistrale que lui donne Maïa Baran - le mot ne conviendrait pas à ce que l'on entend là, de tout à la fois fluide et fragile, assuré et heurté -, déposant son objet, ce texte, avec l'aplomb d'une simple franchise. Sans excès car ce dont on parle l'est trop, mais affirmée dans ce retrait devant l'évocation d'images insoutenables.

NdR - 1 CD MP3, 11 h 12 d'écoute.

Citation

Il n'était pas programmé que Laëtitia, cette jeune fille radieuse aimée de tous, finisse comme un animal de boucherie.

Rédacteur: Joël Jégouzo mardi 21 février 2017
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page