Je vis je meurs

Vers 18 heures, le lieutenant Stéphane Maltais, du service des enquêtes sur les crimes majeurs de la SQ, reçut un appel d'Arsen Mikoyan, le légiste, qui sortait tout juste de la morgue des sous-sols de l'hôpital lanaudois. Ce dernier lui expliqua, avec son charmant accent libano-arménien, que les trois pauvres filles avaient repris conscience.
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Roman - Noir

Je vis je meurs

Social - Disparition - Drogue MAJ mardi 28 juin 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17,5 €

Philippe Hauret
Paris : Jigal, mai 2016
232 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 979-10-92016-61-1
Coll. "Polar"

Zone mortuaire

Il faut savoir lire les étiquettes qui prônent toutes la consommation avec modération. Les héros ou les simples personnages des romans noirs, s'ils savent consommer, ne comprennent pas forcément le sens du mot modération. Prenez par exemple Serge. C'est un jeune retraité qui pourrait couler des jours calmes à regarder la télévision dans son pavillon de banlieue.... mais voilà qu'il découvre l'amour en la personne de Janis, une femme déjà en couple avec un garçon de mauvaise vie. Ce brave homme frappe sa Janis et il est lié par son frère au trafic de drogue du coin. Mais Serge, la modération, il oublie et il a décidé de sauver Janis. La modération, ce n'est pas le truc non plus de l'inspecteur Mattis. Il boit un peu trop et il lui arrive de jouer. Aussi que va-t-il faire lorsqu'il doit une grosse somme - une très grosse somme - à un gangster local, peu réputé pour sa patience envers ses débiteurs ? Enfin, la modération ce n'est pas non plus la tasse de thé de Carlos, le frère de l'amoureux frappeur. Il gère les commerces illégaux du coin et lorsque son frère disparaît dans la nature, il ne peut pas ne pas réagir. Heureusement qu'il reste quelques voix de la sagesse dans le roman de Philippe Hauret comme cet honnête policier, heureux père de famille qui aimerait que l'inspecteur Mattis se calme ou comme le bras droit de Carlos qui a de tendres penchants pour Janis. Mais nous nous trouvons embarqué en plein roman noir et la fatalité joue aussi un rôle important : un pistolet qui traîne, un moyen de confisquer un peu de drogue pour arrondir les fins de mois, l'amour qui dicte sa loi : tout se mélange. Et tous les gens qui se sont, un jour ou l'autre, trouvés avec plusieurs bouteilles d'alcool devant eux savent très bien que les mélanges, ce n'est pas vraiment bon pour la santé. Sur une trame classique - la poisse chère à André Héléna, les banlieues ou les zones mortuaires que sont les alignements de pavillons, les petites frappes, les policiers dépassés par les événements et meurtries dans leur vie privée, Philippe Hauret sait insuffler sa vision, s'inscrire dans une tradition en collant sa petite musique personnelle. Ses personnages sont très bien dessinés et surtout crédibles, et l'on se prend a espérer qu'ils pourront s'en sortir. Il y a même une éclaircie possible dans les pages finales, comme si finalement les conseils de modération commençaient à porter leurs fruits, avec une petite pointe de cynisme, cependant, car, malgré tout, il faut se souvenir que le roman noir fait plus souvent l'œil doux au blues qu'à la vie en rose.

Citation

Il buvait peu, ne fumait plus, rentrait chez lui dès la fin de son travail. Il ne tabassait personne, n'en croquait pas... bref, il paraissait impossible que Rémi soit un être humain, encore moins un flic.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 28 juin 2016
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