Une manche perdue

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Roman - Policier

Une manche perdue

Social - Sportif - Vengeance - Guerre - Immigration clandestine - Trafic MAJ mercredi 22 juin 2016

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 9,9 €

Jean-Noël Levavasseur
Préface de Jean-Bernard Pouy
Bayeux : OREP, mai 2016
128 p. ; 21 x 13 cm
ISBN 978-2-8151-0321-3

Mesnil au four et au moulin

"Le Poulpe" vit encore (et heureusement), et surtout il continue de créer des émules. Le tout nouveau venu s'appelle Martin Mesnil et n'a rien d'un aventurier. Père divorcé de deux enfants - un gars, une fille -, il survit à l'aide de petits boulots d'intérim agréablement fournis par Anne-Cécile de l'agence Astuce Intérim de Caen. Rien de bien glamour, du conventionnel en cette période socialement ébranlée. Hélas, la Normandie n'est pas à l'abri du manque de travail, et le voilà qui accepte un boulot fourni par l'entreprise d'intérim concurrente qui l'envoie tout droit à Ouistreham travailler pour la SPB, compagnie qui s'occupe du trafic des quais en direction de l'Angleterre. Les trafics, devrait-on dire, car nous le savons (et pas seulement de Calais), les immigrés arrivent en masse et veulent à tout prix traverser la Manche et rejoindre le Royaume-Uni. La SPB est dirigée par Novak Borovic, un ancien joueur de football professionnel passé par le HAC (l'équipe du Havre, quoi !). Mais Novak est également un fils de... Pas de pute, ça serait lui faire trop d'honneur, mais un fils de Dragan Borovic, l'un des plus célèbres bourreaux de Salvénie (un pays européen imaginaire qui a connu dans les années 1990 une terrible guerre civile). Inutile de dire que Martin Mesnil en acceptant ce travail va faire des rencontres et des découvertes surprenantes ! Il y a la ravissante Gisèle, qui œuvre dans le social, et puis David, le collègue, et surtout Tarek, Slobodan, Igor et Azem, quatre Salvènes qui entendent se venger de Dragan Borovic. L'intrigue est posée, elle est plutôt linéaire avec son lot de chapitres courts selon un mode choral qui nous permet également de découvrir Viktor, cible morte de deux énergumènes qui se trimballent en Mercedes. Martin Mesnil n'est pas à proprement parler un enquêteur, c'est plutôt un spectateur qui de temps en temps agit ou tente d'agir. Ce premier volet, signé de Jean-Noël Levavasseur, chroniqueur émérite sur notre site (oui, cette chronique n'est guère objective !), est soigné et pose les jalons de ce que seront les suites des aventures de ce personnage ordinaire. La vengeance et les conséquences des guerres civiles (avec leur lot d'exactions) sont au cœur de cette courte intrigue qui brasse de nombreuses thématiques. Le roman aborde une thématique qui n'est pas sans rappeler celle de Handschar, de Jean Mazarin. Mais pour le présent ouvrage, s'il y a genèse à chercher, il faudra plutôt voir dans les annexes, et plus particulièrement dans la nouvelle "Six mètres et des poussières" parue dans Les Hommes en noir.

Citation

Azem y a perdu les siens et la joie de vivre. Aujourd'hui, il lui reste le ballon, qu'il ne touche guère d'ailleurs : Azem est arbitre, homme de loi d'un pays naissant, casque bleu consciencieux d'un terrain de sports.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 16 juin 2016
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