Panique au Vatican

C'était un matin paisible et ensoleillé sur ce tronçon aérien de la ligne et le wagon n'était que modérément plein, mais le businessman avait poussé un hurlement digne d'une dinde blessée, une brèche acoustique béante par laquelle avait jailli toute une palette de peurs primitives.
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Roman - Thriller

Panique au Vatican

Religieux - Géopolitique - Enlèvement MAJ vendredi 03 juin 2016

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23 €

Marc Zellweger
Paris : Eaux troubles, février 2015
542 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-9700993-1-4
Coll. "Thriller"

Méfiance papale

Un nouveau pape vient d'être élu et se fait appeler Anastase V. La référence est étrange car ses quatre prédécesseurs (cinq si l'on compte un antipape qui a régné deux jours) viennent des tréfonds de l'histoire catholique. Pourtant, le peu que l'on en connaît indique qu'ils furent des pontifes engagés dans les affaires du monde, jonglant avec les puissances du temps et essayant des démarches de conciliations intelligentes. C'est donc le cas du nouveau pape. Issu du monde chinois, c'est un intellectuel de haut vol. Pourtant, alors qu'il effectue une tournée en Asie, il tombe malade. C'est là que le bas blesse. Les services du Vatican appellent à l'aide un service secret extra-gouvernemental, le SWORD et son bras armé, les Faucons. Car le pape n'est pas cloué au lit avec une forte fièvre - révélation - il a été kidnappé ! Le SWORD, basé en Suisse, commence son enquête, qui se double bien vite d'un autre travail car des gardes suisses se sont entretués. Y aurait-il un rapport ? Comme les Faucons se baladent du côté de la Chine, certains de ses agents vont également tenter de savoir ce qui se cache sous les luttes de pouvoir au sommet de l'État chinois, le nouveau président qualifié de réformiste venant d'être abattu en plein vol par des "terroristes" tibétains. Comme il ne faut pas se reposer trop sur ses lauriers, en même temps, sur la demande d'un vieil ambassadeur suisse, père du fondateur du SWORD, les Faucons vont essayer de sauver une princesse d'un royaume d'opérette, ancienne actrice, dont le mari devient brutal car il lui faut absolument un héritier mâle...
Les lecteurs de la presse auront reconnu, de manière déformée, quelques éléments de l'actualité plus ou moins lointaine : le scandale des gardes suisses qui se seraient flingués, des magouilles financières dans lesquelles serait impliquée la banque du Vatican, les besoins actuels du pape de nettoyer les écuries d'Augias qu'est devenue la Curie, les luttes incessantes entre dirigeants chinois réformistes et conservateurs ou la lutte du peuple tibétain. Le tout sans oublier les démêlés conjugaux d'une famille princière quelque part dans le sud de la France. Entre deux fondues, deux tasses de thé et quelques conversations feutrées dans des officines diplomatiques, les Faucons vont se déployer sur tous les fronts et remporter toutes leurs missions. Le récit se déroule presque comme une chronique, une suite d'actions d'éclat. On résout un problème, tandis que l'on prépare la mission suivante, sans temps mort - mais le monde ne s'arrête jamais dans ses saloperies, n'est-ce pas ?
Même s'il y a parfois des morts et des blessés, y compris parmi les "gentils", le tout reste un peu pasteurisé, un peu engoncé dans sa neutralité suisse. Panique au Vatican est une belle mécanique bien huilée, auquel il manque peut-être un peu de réelle humanité, comme les films de James Bond, même si l'auteur tente d'introduire quelques failles ou blessures chez ses personnages. Toutefois, nourri comme tout bon thriller, d'une vision politique, d'une mise en abyme du monde contemporain, Marc Zellweger sait dévoiler son sens du détail pour planter un décor, développer une situation géostratégique ou une scène d'action. C'est efficace et avec un style neutre... L'expression de la Suisse, quoi !

Citation

Il avait déjà pris des décisions importantes en seulement dix mois, alors que son prédécesseur n'avait pas su les imposer en dix années de pontificat.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 03 juin 2016
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