Le Carnaval des hyènes

Tout tenait au fait que depuis toujours, l'Amérique est une nation qui a peur. Peur de la monarchie. Peur des élites. Peur de perdre ses biens, par le fait du gouvernement ou d'une invasion. Peur qu'un voyou stupide ou un petit malin de la ville trouve un moyen légal ou non de voler ce qu'on a durement gagné à la sueur de son front. Voilà ce qui faisait battre le cœur de l'Amérique : non le sens civique, non l'amour de son pays ou de ses semblables, non le respect de la Convention, mais la peur. Et là où il y avait peur, il y avait des armes à feu
Robert Jackson Bennett - Vigilance
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Noir

Le Carnaval des hyènes

Humoristique - Psychologique - Guerre MAJ lundi 25 avril 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17 €

Michaël Mention
Paris : Ombres Noires, juillet 2015
222 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-08-134792-2

Là où il y a des hyènes, il y a du plaisir

Carl Belmeyer, le narrateur, est un présentateur de télévision célèbre qui se souvient qu'il a été dans une autre vie un journaliste important. Mais le monde et la télévision l'ont rendu cynique et il est bien content de se pavaner au journal de 20-heures. Une émission de télé-réalité de sa propre chaine a dérapé et des émeutes éclatent devant son siège. Afin de redorer le blason très écorné de la chaine, Carl Belmeyer est envoyé effectuer un reportage au Liberia où il doit couvrir la guerre civile. Le mégalomane qu'il est devenu n'en a pas du tout envie mais il est bien obligé d'accepter de partir couvrir les événements. Seulement, si Carl Belmeyer est un cynique, il n'est qu'un petit joueur dans le monde hyper-cynique du XXIe siècle.
Le roman de Michaël Mention est court et chacun aurai reconnu quelques traits d'un célèbre et ancien présentateur de journal télévisé. Mais surtout, ce qui est réjouissant dans cet exercice de grand-guignol, de destruction des têtes molles du monde, c'est la façon dont le récit est construit. Au départ, c'est une charge flamboyante contre le narrateur, vue de l'intérieur. Puis le récit s'élargit avec les vautours de la chaîne qui cherchent à détourner l'attention. Enfin c'est un troisième rebondissement, montré jusqu'au grotesque des petits détails, qui hausse le cynisme au rang de religion d'État. Difficile d'en dire plus sans déflorer une intrigue simple et linéaire, qui est aussi un exercice salutaire. L'auteur grossit le trait jusqu'à l'absurde, jusqu'à l'hénaurme, mais par petites touches, chacune s'ajoutant comme la pièce adéquate d'un puzzle et créant du coup un effet de réel, de plausible. On prête aux nazis la phrase qui dit que plus un mensonge est gros, plus il peut apparaître vrai. C'est presque cette théorie qui se voit réalisée. Le mensonge, cette version noire et réaliste de ce que les amateurs ont pu apprécier dans des émissions comme Groland ou comme chez un Michael Moore qui aurait décidé d'être sérieux, éclate ici avec force. Et c'est doucement jubilatoire !

Citation

L'info, ça fait un bail que c'est fini. Aujourd'hui, ce que vous voulez, c'est du buzz alors pour votre plus grand plaisir, je fais rimer 'sensationnel' avec 'poubelle'.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 25 avril 2016
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page