Neuroland

Cette connerie c'est des conneries, se disait Morris. Cette connerie c'est des conneries. Peut-être bien. Mais merde, il regrettait de pas l'avoir tuée.
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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Thriller

Neuroland

Terrorisme - Scientifique MAJ dimanche 22 novembre 2015

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,9 €

Sébastien Bohler
Paris : Robert Laffont, mars 2015
624 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-221-14475-6
Coll. "Thriller"

Sécuritaire en toc

Plusieurs attentats à Paris font de nombreuses victimes... Or le poseur de bombes a été à la disposition du policier Jacques Melvin, qui a refusé de lui arracher la vérité sous la torture et qui en porte aujourd'hui la culpabilité. Il est donc temps de passer à de nouveaux protocoles. Deux jeunes universitaires, Franck Corsa et Vincent Carat, travaillent sur une forme de scanner capable de sonder jusqu'aux pensées d'un individu. Depuis que sa mère développe le syndrome d'Alzheimer, Vincent ne pense qu'à trouver un remède. Franck, lui, est contacté par les services secrets afin de trouver une autre application à leur découverte : la lutte antiterroriste, passant par-dessus toutes les réglementations. Une finalité que Franck le manipulateur se gardera bien de révéler à Vincent, qu'il jalouse en secret. Lorsque la belle Maria, échappée de sa Russie natale, se met entre les deux hommes, plus rien ne peut arrêter Franck dans sa soif de pouvoir. Que faire si les secrets du cerveau sont à la merci d'un fou bien décidé à remodeler la société à son image ?
Neuroland est un drôle de roman, qui commence sur l'habituel délire sécuritaire sur ces sales droit-de-l'hommistes qui empêchent les bons flics d'obtenir les renseignements par tous les moyens pour sauver des vies et leurs avocats pourris bla bla bla... Un bréviaire martelé sans nuances alors que le roman prend par la suite un tour inverse ! On cite au passage l'inefficacité de la torture (pour ceux que le sujet intéresse, voir le Opération Dark Heart, mémoires d'Anthony Shaffer, lieutenant-colonel du renseignement — traduites par votre humble serviteur — dans lequel l'auteur exécute ce genre de scénario) alors que le début semblait être à la gloire des interrogatoires musclés. Par la suite, on retombe dans la classique histoire de savant fou en ne revenant presque plus sur les enjeux moraux de la société de surveillance qui semblaient pourtant au cœur du récit. Mais l'évidente science de la narration du début, saisissante, finit par s'effondrer sous une série d'invraisemblances : notre méchant est si puissant, commanditant assassinats d'hommes politiques et chantage sur un claquement de doigt, que la machination qui le fait tomber semble peu crédible, et le tout repose sur le vieil adage qui veut que quand on est le méchant, on est toujours très mal secondé. Du coup, les enjeux narratifs finissent par se noyer dans la masse, et certains personnages comme le policier Jacques Melvin, présenté comme personnage clé, sont plus ou moins oubliés pendant une bonne partie de l'intrigue. Partant d'une bonne idée de base, sérieusement documenté, le mélange a priori excitant ne donne qu'un thriller banal à grosses ficelles répondant juste à la doxa du "quelque chose de pas prise de tête à lire dans le métro". Dommage...

Citation

Ce miroir sans tain était une vraie petite merveille. Quand on observait des gens derrière la vitre, ils avaient l'air de cobayes soumis à des expérimentations. C'était particulièrement jouissif lorsqu'il s'agissait de profs de l'université.

Rédacteur: Thomas Bauduret dimanche 22 novembre 2015
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