Le Visage du Mal

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jeudi 28 mars

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Roman - Policier

Le Visage du Mal

Social - Assassinat MAJ mardi 03 novembre 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,9 €

Sarah Hilary
Someone Else's Skin - 2014
Traduit de l'anglais par Carole Delporte
Paris : Jean-Claude Lattès, septembre 2015
442 p. ; 23 x 14 cm

Violent foyer

Toute jeune, le sergent Marnie Rome a vu ses parents assassinés par Stephen, son frère adoptif de quatorze ans ce qui a fait naître en elle une certaine empathie pour les victimes de violence en même temps qu'un refus catégorique de devenir l'une d'entre elles. Une empathie exacerbée lorsqu'elle est appelée sur une scène de crime inhabituelle : dans un foyer pour femmes battues, Hope Proctor a poignardé Leo, son mari, en état de légitime défense, du moins le proclame-t-elle avec l'appui des autres femmes. Mais comment Leo a-t-il pu s'introduire dans le foyer, armé qui plus est ? Marnie découvre alors une longue histoire de violences conjugales au sein de laquelle celle de Hope a du mal a tenir debout. Lorsque cette dernière s'enfuit du foyer avec Simone, une jeune femme qui lui est totalement dévouée, Marnie découvrira peu à peu que l'identité du bourreau et de la victime n'est pas si évidente que le veut la doxa populaire...
Le principal défaut de ce premier roman est certainement son titre et sa présentation donnant à croire qu'il s'agit d'un énième thriller industriel avec ses méchants bien identifiés et ses scènes spectaculaires, alors qu'on se situe entre le roman noir pur et le mélodrame social et criminel. Loin d'être un "simple" récit de divertissement, celui-ci a le courage de fouiller là où ça fait mal : le thème de la violences sous toutes ses formes est au cœur du roman, violence consentantes ou non, et sans déflorer, Sarah Hilary, son auteur, a le double courage d'écornifler la croyance populaire de la femme forcément douce, aimante, maternelle et virginale (sans sexisme aucun, bien sûr), et de montrer que le bourreau et la victime ne sont pas forcément ceux que l'on croit, égratignant au passage les préjugés sur la violence et ceux qui en usent, tissant une toile complexe de rapports humains traités sans complaisance aucune. Des eaux profondes psychologiques qui, il faut le dire, ne sont pas toujours limpides : il faut parfois s'accrocher pour se souvenir de qui et qui, et les flashbacks et intercalaires (dont certains semblent plutôt des concessions au genre) ne font qu'embrouiller les choses) même si, pour peu que l'on s'accroche, l'intrigue soit parfaitement logique. Et au passage, l'auteur ponctue le tout de petites notes d'atmosphère témoignant d'une grisaille toute londonienne renforçant le côté vaguement déprimant de l'ensemble (mais certainement moins que bien des thrillers cyniques et complaisants !). Un roman fort, donc, et exigeant, qui nécessite un léger effort pour rentrer dedans, mais qui ne demande qu'à développer ses richesses noires et grises. Et si certains points restent en suspens, ce sera certainement éclairci dans les prochains tomes de ce qui se présente comme une série. On a hâte de voir comment Sarah Hilary fera évoluer son univers !...

Citation

Les photos rassemblées faisaient penser à un scénario de film d'horreur. Un film d'horreur interdit aux moins de dix-huit ans, avec les scènes coupées en bonus pour le DVD.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 03 novembre 2015
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