L'Affaire des Corps sans Tête

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Roman - Policier

L'Affaire des Corps sans Tête

Historique - Complot MAJ lundi 22 février 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

Jean-Chistophe Portes
Montesson : City, septembre 2015
400 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-8246-0668-2

Des dessous peu reluisants de la Révolution Française !

À Puteaux, un ouvrier découvre un cadavre entièrement nu, à qui il manque la tête découpée proprement. Victor Dauterive, dix-neuf ans à peine, est sous-lieutenant dans la toute nouvelle Gendarmerie nationale. Depuis son arrivée à Paris, il a l'amitié de Gilbert Motier, ci-devant marquis de La Fayette, commandant général de la Garde nationale. Celui-ci, en compagnie d'Antoine Talon, son conseiller en matière de justice et de police, le convoque. Marat, le publiciste, est revenu de Londres et se répand en diatribes haineuses dans L'Ami du peuple. Il remet tout en cause, entre autres, la Constitution que La Fayette prépare pour le pays. Il charge les deux hommes de trouver et d'arrêter Marat qui se cache dans Paris, protégé par une partie de la population. Victor, qui loge dans un immeuble en face de l'église Saint-Séverin, pour faire plaisir au boulanger du rez-de-chaussée, promet de s'occuper d'une affaire de vols qui affecte plusieurs résidents de l'immeuble. Il commence à fréquenter les clubs politiques, particulièrement celui qui se réunit dans l'ancien couvent des Cordeliers où Danton se déchaîne. Très vite, il est repéré et un trio composé de Charpier, le nouveau commissaire de police du district, et de deux membres du bataillon des Vainqueurs de la Bastille, s'en prend à lui. Il ne doit la vie sauve qu'à l'arrivée d'une troupe de la Garde nationale. Dans le même temps, la Seine rejette un deuxième, puis un troisième cadavre nu, sans tête. Victor continue, en se dissimulant, sa recherche de Marat pendant que de mystérieux individus mettent au point, au cœur des Tuileries, un projet pour...
La période de la Révolution française est un concentré si riche en événements forts que ceux-ci escamotent le quotidien. Pourtant, on ne peut imaginer que les individus ne poursuivent pas ce qui faisait leur existence. Ces bouleversements ne modifiaient pas fondamentalement leur vie. Tout Paris ne prenait pas la Bastille. Et cela se perpétua en peu de temps. Si des groupes prônaient la révolution totale, d'autres se préoccupaient de maintenir un ordre public. Des services continuaient à être assurés. C'est dans ce cadre, avec cette vision "par le petit bout de la lorgnette" que l'auteur installe Victor Dauterive, son jeune héros. Celui-ci, qui ne s'appelle plus Victor Brunel de Saulon chevalier d'Hauteville, a fui le domicile paternel il y a un an pour venir à Paris.
Jean Christophe Portes met en scène de multiples enquêtes qui se croisent, des complots sordides et une conspiration au plus sommet. Il tisse, ainsi, une toile qui devient un piège mortel que son héros aura bien du mal à rompre. En faisant se croiser, cohabiter des intervenants authentiques et des personnages de fiction, l'auteur éclaire une période confuse où l'élan humaniste se heurte à la corruption, où accèdent à des postes de responsabilités des voyous privilégiant leurs seuls intérêts personnels. Il cite, par exemple, Danton qui négocie le remboursement de sa charge d'avocat auprès des représentants du gouvernement transitoire pour cent mille livres soit dix fois le prix réel. Il illustre avec brio la confusion, l'indécision qui règne à tous les niveaux et les situations qui en résultent. Mais, Victor Dauterive croise sur son parcours des personnages captivants comme le peintre Jean-Honoré Fragonard.
Extrêmement documenté, ce récit passionnant fait découvrir un héros attachant et met en scène des actions concomitantes touchant les hautes sphères comme le bas peuple.

Citation

Les genoux étaient abîmés, mais rien de plus normal : les noyés masculins, c'était un fait, traînaient face contre le sol au fond de l'eau, tandis que les femmes se retrouvaient toujours sur le dos.

Rédacteur: Serge Perraud vendredi 30 octobre 2015
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