Opération Napoléon

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vendredi 19 avril

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Roman - Espionnage

Opération Napoléon

Historique - Énigme - Guerre MAJ jeudi 01 octobre 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Arnaldur Indridason
Napoleonsskjölin - 1999
Paris : Métailié, octobre 2015
340 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 979-10-226-0154-2
Coll. "Noir - Bibliothèque nordique"

Espionnage et complot planétaire sur un glacier

Un prologue situé en 1945 nous montre un bombardier allemand avec cinq hommes à bord qui s'écrase sur le Vatnajökull, le plus grand glacier d'Europe, au sud de l'Islande. Un seul de ses passagers tente de regagner la civilisation, à travers la tempête, avec une mallette attachée au poignet par une paire de menottes. Seuls deux paysans célibataires vivant dans une ferme près de Höfn, Jon et son frère Karl, ont vent de l'accident. L'essentiel de l'intrigue se déroule en quatre jours, fin janvier 1999, et débute à Washington, au centre d'espionnage satellitaire américain, où le général Carr monte une opération clandestine de récupération de l'épave, enfin localisée, menée par un certain Ratoff. Parallèlement, Kristin, avocate au ministère des Affaires Étrangères (nous ne saurons jamais son nom de famille, mais peu importe dans cette grande famille qu'est l'Islande où tout le monde se connaît par son prénom) fait l'objet de menaces de la part d'un certain Runolfur Zaphaniasson, victime d'une escroquerie russe, et reçoit un appel haletant de son frère Elias, vingt ans, parti avec un camarade pour une expédition risquée, en plein hiver, sur le glacier. Il a eu la malchance de croiser le chemin des militaires américains en train d'exhumer la carcasse de l'avion transportant "l'or de Walchensee", à base de lingots et bijoux juifs "récupérés" par des GI's. Il s'agit donc de "ne pas retrouver" (officiellement) ce fameux avion et de neutraliser ceux qui pourraient être au courant, au besoin en maquillant une disparition en suicide. Kristin a la chance d'échapper à cette macabre mise en scène mais se retrouve seule, traquée et peu vêtue, dans les rues de Reykjavik. Or, dans le monde de l'espionnage, les choses sont rarement ce qu'elles paraissent, ce qu'on en dit, etc. Et, dans le roman d'espionnage, elles sont encore plus compliquées et fertiles en rebondissements. Celui-ci ne fait pas exception à la règle et outrepasse parfois la vraisemblance. La concentration dans le temps, en particulier, est difficilement croyable. Mais, comme on le sait aussi, le vrai... Suspendons donc notre incrédulité naturelle pour suivre les aventures de Kristin et de son ancien petit ami (ils ne savent plus très bien où ils en sont, en fait) l'Américain Steve dans la froidure et la nuit de l'hiver islandais, où tous les chats sont forcément encore plus gris qu'ailleurs. Sur le glacier aussi, les événements se bousculent et tournent souvent à la surprise. Mais, dans le monde de l'espionnage, encore une fois, les découvertes sont synonymes de danger pour celui qui les fait, Ratoff aura l'occasion de méditer cette vérité. Et les fils s'entrecroisent facilement, pour la plus grande perplexité du lecteur. Surtout si le roman s'élargit, comme ici, aux dimensions de la géopolitique à travers les âges, se pimente de désinformation planétaire et semble vouloir établir un record de cruauté dans son genre. Le livre se termine par un épilogue situé en 2005, et donc dans le futur de l'écriture, puisque ce titre est paru en langue originale en 1999, même s'il ne nous parvient qu'en 2015 et dans une traduction de l'anglais à la demande expresse de l'auteur comme le précise à juste titre l'éditeur français.
Arnaldur Indridason a sûrement eu raison de changer un peu son fusil d'épaule et d'accorder une pause à Erlendur, son personnage récurrent, mais au total, même si l'ensemble se lit bien et l'intérêt reste soutenu, on peut dire que le livre souffre d'un excès de romanesque (Kristin fait un peu trop figure de Superwoman islandaise), ce qui est regrettable même dans... un roman, surtout s'il est d'espionnage car celui-ci a besoin d'un peu de rigueur pour faire avaler ces faits déjà stupéfiants en eux–mêmes qui se déroulent derrière notre dos. On note aussi quelques menues erreurs de traduction ou de correction (la fermeture "éclair" qui devrait être "Éclair", par exemple) et surtout deux grosses erreurs surprenantes de la part d'un auteur qui nous a habitués à être bien informé : la Norvège a été occupée jusqu'au dernier jour de la Seconde Guerre mondiale, contrairement à ce qui est dit p. 209, et Schleswig-Holstein (p. 214) n'est pas le nom d'une ville mais d'une région de l'Allemagne. Une certaine déception, donc.


On en parle : L'Indic n°23

Citation

- Tout ça pour... commença Kristin.
- Un vieil avion, l'interrompit Miller.

Rédacteur: Philippe Bouquet mardi 15 septembre 2015
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