Des forêts et des âmes

Les cas de personnes disparues sont inhabituels parce que, en soi, il ne s'agit pas d'un crime. Nous déterminons la gestion de chaque cas en nous appuyant sur la vulnérabilité de la personne disparue, en évaluant le risque qu'elle peut représenter pour elle-même ou pour les autres. Le niveau de risque a un impact sur les moyens qui sont mis en œuvre pour retrouver la personne.
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mardi 23 avril

Contenu

Roman - Policier

Des forêts et des âmes

Psychologique - Médical - Scientifique - Complot MAJ samedi 05 septembre 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Éléna Piacentini
Paris : Au-delà du raisonnable, juillet 2014
386 p. ; 19 x 13 cm
ISBN 978-2-919174-21-8

Actualités

  • 25/06 Prix littéraire: Sélections 2015 des GPLP
    La liste officielle des GPLP vient tout juste d'être dévoilée. Fortes de onze romans francophones et de dix-sept étrangers, ces sélections sont marquées sous le sceau des éditions Rivages, Actes Sud, Le Seuil et Gallimard. On repère ci et là quelques perles venues d'ailleurs, et l'on se demande d'ailleurs si elle ne servent pas d'alibi. C'est ainsi que l'on peut joyeusement s'étonner de retrouver le romancier stylé suisse Joseph Incardona pour un petit ouvrage aux éditions Finitude. Étrangement, on ne voit pas comment la palme étrangère pourrait ne pas revenir au Perfidia de James Ellroy, mais quand on débusque le dernier mauvais opus de Don Winslow, on se dit aussi que tous les (dés)espoirs sont permis. Il est dommage que l'un des prix les plus ancestraux et respectés n'offre pas de choix plus osé et opte pour un classicisme forcené. Rendez-vous le 23 septembre afin de connaître les noms des deux lauréats.

    Sélection 2014 du Grand prix de la littérature policière - roman français :
    - Trait bleu, de Jacques Bablon (Jigal, "Polar") ;
    - Une valse pour rien, de Catherine Bessonart (L'Aube, "L'Aube noire") ;
    - Les Initiés, de Thomas Bronnec (Gallimard, "Série Noire") ;
    - Personne n'en saura rien, de Sylvie Granotier (Albin Michel, "Spécial suspense") ;
    - Derrière les panneaux il y a des hommes, de Joseph Incardona (Finitude) ;
    - Hors la nuit, de Sylvain Kermici (Gallimard, "Série Noire")
    - Au fer rouge, de Marin Ledun (Ombres noires) ;
    - Trabadja, de Jean-Paul Nozière (Rivages, "Noir") ;
    - L'Alignement des équinoxes, de Sébastien Raizer (Gallimard, "Série Noire") ;
    - Adieu Lili Marleen, de Christian Roux (Rivages, "thriller") ;
    - Des forêts et des âmes, de Éléna Piacentini (Au-delà du raisonnable).

    Sélection 2014 du Grand prix de la littérature policière - roman étranger :
    - La Vérité et autres mensonges, de Sascha Arango (Albin Michel, "Les Grandes traductions") ;
    - Toutes les vagues de l'océan, de Victor del Árbol (Actes Sud, "Actes noirs") ;
    - À mains nues, de Paola Barbato (Denoël, "Sueurs froides") ;
    - Trame de sang, de William Bayer (Rivages, "Thriller") ;
    - Perfidia, de James Ellroy (Rivages, "Thriller") ;
    - Jackpot, de George Dawes Green (Le Livre de poche) ;
    - L'Enfer de Church Street, de Jake Hinkson (Gallmeister, "Neonoir") ;
    - Ne reste que la violence, de Malcom MacKay (Liana Levi, "Policier") ;
    - Le Moineau rouge, de Jason Matthews (Le Cherche midi, "Thriller") ;
    - Les Assassins de la 5e B, de Kanae Minato (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
    - Ratlines, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
    - Linda, de Leif G. W. Persson (Rivages, "Thriller") ;
    - Le Bourreau de Gaudí, de Aro Sáinz de la Maza (Actes Sud, "Actes noirs") ;
    - Finsterau, d'Andrea Maria Schenkel (Actes Sud, "Actes noirs") ;
    - Retour à Watersbridge, de James Scott (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
    - Missing: New York, de Don Winslow (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
    - Dernier meurtre avant la fin du monde, de Ben H. Winters (Super 8).
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  • 12/06 Prix littéraire: Sélections 2015 des Trophées 813
  • 01/11 Librairie: Tournée alsacienne pour Éléna Piacentini

Soigner ou tuer

Comme nous ne sommes pas dans un roman du néo-polar de la fin des années 1970, ni dans un épisode du "Poulpe", une grande partie de cette intrigue criminelle d'Éléna Piacentini est dévoilée quasiment dès le début de l'histoire. Il s'agit des agissements peu recommandables de l'industrie pharmaceutique. Le roman est bien construit, car il ne montre pas les décisionnaires, ceux qui échapperont de toute façon à l'action de la Justice car ils sont trop puissants, mais un personnage machiavélique, le chef de la sécurité, et face à lui, une masse de petites gens qui, par lâcheté, par cupidité ou par paresse se contentent d'avaliser le système, car ils en profitent. Tout commence par un accident : l'agent Aglaé Cimonard échappe de peu à une voiture mais son accident la plonge dans le coma. En se rendant chez elle, son supérieur, le commissaire corse Leoni se doute qu'il y a quelque chose de louche car tous ses appareils informatiques ont disparu. En fouillant dans son passé proche, le commissaire se rend compte que celle que tout le monde surnomme Fée, en raisons de ses superpouvoirs numériques, venait de se rendre dans les Vosges. Direction les vieilles montagnes pour notre commissaire et évidemment, il va découvrir du louche en barre. À proximité d'où Aglaé Cimonard se trouvait en vacances, il y a une clinique pour adolescents dépressifs. Or, depuis quelques temps, le sort s'abat sur cet établissement : trois jeunes ont fugué, en volant la voiture de la directrice, et personne n'arrive à remettre la main sur eux. De plus, une standardiste, amie de la policière, est retrouvée morte, sans doute tombée d'une montagne lors d'une randonnée. Cela fait beaucoup, surtout lorsque Leoni découvre qu'un grand chercheur, à l'origine d'un traitement révolutionnaire contre la dépression, vit en secret à quelques mètres de l'établissement...
Des forêts et des âmes ne se veut pas une dénonciation des agissements coupables de l'industrie pharmaceutique. Après tout, les différents scandales qui gangrènent cet univers depuis des décennies ont déjà, sans doute, mis la puce à l'oreille de nombreux citoyens. Ce qui intéresse Éléna Piacentini, c'est de décrire avec soin des personnages qui doivent composer avec cet univers. D'un côté, ceux à qui profite, de manière évidente ou indirecte, le crime - un médecin qui a compris et se voit proposer un beau bureau à la direction générale, la directrice qui se leurre en croyant agir pour le bien commun, les membres du petit village qui survivent grâce à ce filon d'emplois, un ancien policier devenu chef de la sécurité et qui nettoie les preuves sans aucun état d'âme. De l'autre, les humains qui vont se trouver entraînés dans l'histoire : l'amoureux secret de la standardiste, Angèle, la grand-mère du commissaire, qui joue la garde-malade auprès de la comateuse et qui lui parle, et enfin le commissaire Leoni qui enquête avec finesse. Il n'est sans doute pas innocent que les morts du roman soient tous mis en contact avec la nature (enterrés dans une caverne sous les arbres, commençant à être mangés par les animaux comme pour retourner au cycle naturel des choses). Nous sommes plus là, et c'est rendu avec justesse par Éléna Piacentini, dans un roman psychologique, sondant les corps et les reins, s'appuyant sur une description fine des Vosges, décor mais aussi personnage important de l'histoire, dans ce mélange de rudesse, de beauté et d'intemporalité.

Nominations :
Trophée 813 du roman francophone 2015

Citation

Est-il possible que vous soyez aussi lisse que vous vous efforcez de le laisser paraître, agent Cimonard ? Et quelle faute avez-vous donc commise pour être la gardienne de votre propre prison ?

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 08 mars 2016
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