Le Soleil et la mort

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Roman - Noir

Le Soleil et la mort

Social - Secte MAJ jeudi 16 juillet 2015

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

À partir de 10 ans

Prix: 8,2 €

Élise Fontenaille
Paris : Grasset, septembre 2011
98 p. ; 18 x 13 cm
ISBN 978-2-246-78063-2
Coll. "Lampe de poche"

Gourou en ligne

Élise Fontenaille s'attaque dans Le Soleil et la mort au difficile sujet des groupes de suicides d'adolescents sur Internet. Véritables fléaux, ils pullulent sur la toile et entrainent chaque années des dizaines d'ami(e)s à se donner la mort ensemble. Souvent, c'est un "simple" mal-être de jeunes gens qui, manipulés et instrumentalisés par une tierce personne, conduit à ces tristes faits divers. La romancière pose son intrigue avec un personnage hautement mythologique dont le nom n'a absolument pas été choisi au hasard, et propose ainsi une Odyssée noire entre fatalisme et optimisme.
Donc : Ulysse l'a décidé, il va mettre fin à ses jours. Tout juste ado, il en a marre de la vie, marre de jouer le rôle du fils parfait depuis la mort de son grand-père et son retour dans le foyer paternel. Oh ! Il n'est pas à proprement parler à plaindre car son père est riche et vit dans un appartement luxueux, aussi Ulysse ne manque-t-il de rien. Pour autant, il ne peut pas supporter sa belle-mère, fan de chirurgie esthétique et qui accepte mal de voir sa vie chamboulée par l'arrivée de ce beau-fils taciturne, endeuillé par la mort de sa mère puis de ce grand-père qui l'a élevé. Il sait que rien n'en vaut vraiment la peine depuis que la mort lui a arraché celui qu'il aime ; aucune activité, aucun ami ne trouve grâce à ses yeux. À quoi bon vivre quand la vie est morne et vide de toute passion ? La mort semble donc la meilleure solution, d'autant plus qu'il a trouvé sur Internet un groupe de cyber-friends qui, eux aussi, ont décidé d'en finir. Ils se soutiennent et se racontent leurs épreuves, leur calvaire, le tout sous la férule de Vlad, un étudiant en philosophie passionné par la mort et qui a accepté de les aider dans leur dernier voyage. Tous ensemble, ils ont décidé de mourir sur l'île d'Irus, qu'Ulysse a hérité de son grand-père. Mais la vie, aussi noire soit-elle, vaut-elle d'être abandonnée dans n'importe quelles conditions et pour les mauvaises raisons ?
Si Ulysse a bien envisagé, dès les premiers jours après la mort de son grand-père, de le rejoindre, le groupe dédié au suicide qu'il a débusqué sur Internet lui en donne pour sa part les moyens : se suicider n'est pas une mince affaire et nécessite de la préparation, des recherches pour trouver le meilleur moyen - celui qui correspond à chaque personnalité. Se dressant comme un mentor, Vlad, ce jeune inconnu qui semble comprendre tellement bien les aspirations et raisons de chaque membre du groupe, dirige et accompagne cinq adolescents dans la préparation de leur dernier voyage, celui par lequel ils se libéreront. Pourtant, de décisions imposées en influence grandissante, Vlad se dévoile petit à petit comme un manipulateur amoureux de la mort... des autres. Ulysse, Kim et leurs amis vont se retrouver entrainés dans une suite d'événements qui ne les mènera pas là où ils le souhaitaient, les forçant pour la première fois à ouvrir les yeux et à défendre leurs vies. D'adolescents suicidaires et sous influence, ils deviendront acteurs de leur destin et amis.
Dénoncés ici, ces gourous assassins doivent être arrêtés et identifiés pour éviter ces dérives meurtrières dont les adolescents sont trop souvent victimes. Comme à son habitude, Élise Fontenaille écrit un roman jeunesse engagé et fort destiné à dénoncer et à informer son public, pour que chaque lecteur prenne conscience des dangers qui l'entourent et se façonne lui-même ses propres avis sur les personnes et dangers qui l'entourent.

Citation

Le nombre de sites consacrés au suicide... on n'imagine pas. Dès qu'on à les mots-clés, on a l'impression que la planète ado ne pense qu'à se flinguer. Les gens croient qu'on ne pense qu'au sexe à quinze ans, eh bien pas du tout : on ne pense qu'à la mort.

Rédacteur: Catherine Thiéry jeudi 16 juillet 2015
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