Valdez arrive !

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vendredi 29 mars

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Roman - Western

Valdez arrive !

Vengeance MAJ samedi 19 septembre 2015

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,65 €

Elmore Leonard
Valdez Is Coming - 1970
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Élie Robert-Nicoud
Paris : Rivages, janvier 2005
212 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-1351-3
Coll. "Noir", 542

Vengeance dans la peau

Elmore Leonard est un brillant auteur américain, et parmi les nombreux romans qu'il a écrits, les meilleurs sont peut-être à chercher parmi ses westerns. Ces mêmes westerns qui l'ont empêché d'avoir outre-Atlantique l'aura qu'il méritait.
En 1970, avec Valdez arrive ! (un roman déjà paru à la "Série Noire" sous le titre Valdez est arrivé en 1979), il propose une intrigue truculente en ce sens qu'elle narre la montée irréversible et surtout irrésistible d'une vengeance qui aurait pu être évitée si un sinistre individu avait accepté de donner cinq cents dollars pour une veuve. Nous sommes en 1890 en Arizona et au début il y a une cabane au creux d'un ravin qui est assaillie par une population armée déchainée et ivre de violence et de vengeance. À l'intérieur, sont retranchés un soldat noir démobilisé et sa compagne indienne enceinte. Lui est accusé par Frank Tanner d'avoir tué son contremaître. Sur ces entrefaites arrive Valdez, un métis, ancien éclaireur lors des guerres contre les Apaches. Cet homme de soixante ans est assistant du marshall, ce qui ne l'empêche pas d'être méprisé par Frank Tanner, un trafiquant d'armes et de chevaux avec le Mexique. Alors Valdez descend et va à la rencontre du Noir retranché. Après une trahison, Valdez est contraint d'abattre l'homme sous peine d'être lui-même abattu. Et puis Frank Tanner annonce que le Noir n'est pas celui qu'il recherchait. Rongé par la culpabilité Valdez va d'abord demander aux notables de la ville d'accepter de donner quelque chose à la veuve du mort, mais ces derniers vont lui proposer de demander d'abord à Frank Tanner d'après eux responsable de tout. Ce que Valdez va prendre au pied de la lettre non pas une fois, non pas deux fois, mais trois fois. La première, il sera collé contre un mur et visé par les caballeros du trafiquant comme un condamné au peloton d'exécution ; la deuxième, il sera battu puis attaché à une croix qu'il portera tel un fardeau sur le chemin du retour ; la troisième sera la bonne car il endossera à nouveau son ancien uniforme et rechargera ses armes.
L'intrigue très linéaire est implacable et jouissive. S'y ajoute le portrait d'une femme au cœur du récit, qui va être à la fois femme bafouée, femme honnie, monnaie d'échange et femme aimée et respectée. Celui de R. L. Davis, une fine gâchette, mais lâche dans l'âme et qui préfère haïr ceux qu'il pourrait aimer. Et puis il y a El Segundo, l'homme de main principal de Tanner, un Mexicain qui d'abord méprise Valdez avant de l'admirer et le respecter. El Segundo sera celui qui fera pencher la balance du côté de Valdez après une course-poursuite meurtrière dans le désert. Mais hormis l'intrigue, ce qui est intéressant c'est la facilité avec laquelle Elmore Leonard multiplie les thématiques sociales. Évidemment, l'homme qui refuse de donner peu et qui va au final tout perdre est un canon du roman et du western, mais l'écrivain en deux cents pages parle de la place des Apaches, des bataillons noirs, des métis, des femmes dans la société américaine. Il déplore celle de la justice dans un monde où les plus forts régissent impunément. Et puis, il offre un personnage faussement naïf, qui interpelle par son sourire aux lèvres et ses belles idées. Inlassable, il tente de mettre en œuvre ses idées. C'est un véritable personnage de roman bâti en quelques traits noirs, et qui n'hésite pas à user de la force dès lors qu'il ne voit d'autre alternative. L'histoire cinématographique retiendra qu'il a été incarné par Burt Lancaster dans un film qui ne restera pas au Panthéon des westerns.

Citation

Mets-lui le canon de ton revolver dans le dos si t'arrives à approcher, c'est la seule façon de traiter avec lui.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 28 mai 2015
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