La Mer d'innocence

- Vous savez qui c'est ? - Non. L'autopsie nous le dira...
Allan Dwan - L'Aigle des frontières
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Coup de coeur

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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Noir

La Mer d'innocence

Social - Disparition - Drogue MAJ vendredi 20 février 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,9 €

Kishwar Desai
The Sea of Innocence - 2013
Traduit de l'anglais (Inde) par Benoîte Dauvergne
La Tour-d'Aigue : L'Aube, janvier 2015
334 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-8159-1087-3
Coll. "Noire"

Actualités

  • 28/04 Prix littéraire: Palmarès 2015 des Explorateurs du polar
    Les absents ont toujours tort. Cette affirmation est fortuite mais absolument pas gratuite à l'heure d'écrire cette dépêche sur un phénomène actuel qui débouche sur des énormités. Que chacun y aille de sa sélection des meilleurs ouvrages lus passe encore. Mais que ceux qui veulent mettre en avant des ouvrages pour leurs qualités (d'intrigue et/ou littéraire) songent à ce que eux-mêmes écrivent. Ce mardi a ainsi été dévoilée sur le site Lecteurs.com une liste qui présente "parmi les meilleurs polars du moment, celui à ne manquer sous aucun prétexte". C'est écrit en gras dès la deuxième ligne. Seulement voilà plus bas on découvre les maisons d'édition partenaires. Et là le bat blesse quand il ne tue pas. Parce que tout benoitement il n'y a pas - et ça saute aux yeux - les éditions Rivages. J'entends déjà les grognons et les grincheux pour vitupérer comme quoi il n'y a pas que Rivages dans la vie du polar. C'est vrai. C'est entièrement vrai. Seulement, c'est un acteur incontournable de l'édition policière si ce n'est le premier. Donc un palmarès sans prendre en compte les parutions de chez Rivages c'est absurde. Et Rivages n'est absolument pas le seul absent du lot. Des taquins auraient pu noter l'absence des éditions Mirobole. D'autres mentionner Actes Sud, Calmann-Lévy, Le Cherche midi, Jacqueline Chambon, Belfond, XO, Critic, Michel Lafon, Robert Laffont, Stock ou Denoël (autant d'éditeurs absents de ces éditeurs partenaires, ouch, là aussi il y aurait des questions à se poser). Nous nous contenterons de souligner malicieusement* l'absence d'Albin Michel. Bref, tout ça pour que vingt-huit enquêteurs littéraires tendance Madame Michu accouchent d'un palmarès étrange, hétéroclite et hétérogène (avec son lot de consolation histoire que la quasi totalité des ouvrages soient cités à part ceux de chez Gallmeister et du Seuil qui à notre sens étaient parmi les meilleurs ouvrages de cette liste de vingt-cinq titres). Le truc se rattrape aux branches puisqu'il a été fait à l'occasion de Quais du polar. L'absolution n'a pas de prix mais un palmarès.

    Palmarès des explorateurs du polar 2015 :
    1. Révélée, de Renee Knight (Fleuve, "Fleuve noir") ;
    2. Nid de vipères, de Edyr Augusto (Asphalte), Viscères, de Mo Hayder (Presses de la Cité, "Sang d'encre") & Le Dernier pape, de Luis Miguel Rocha (L'Aube) ;
    6. Leçons d'un tueur, de Saul Black (Presses de la Cité, "Sang d'encre"), La Mer d'innocence, de Kishwar Desaï (L'Aube, "Polar"), Deux gouttes d'eau, de Jacques Expert (Sonatine), Terrible jeudi : le jour de l'innocence perdue, de Nicci French (Fleuve, "Fleuve noir"), La Ville des morts, de Sara Gran (Le Masque, "Grand format"), L'Ombre de Gray Mountain, de John Grisham (Jean-Claude Lattès) & Bioy, de Diego Trelles Paz (Buchet Chastel).

    * Sont cités dans le corps de l'article Ian Manook et Maxime Chattam, deux auteurs de chez Albin Michel, qui sont mis en avant comme "des grands auteurs du polar et du thriller"...
    Liens : Viscères |Le Dernier pape |Leçons d'un tueur |L'Ombre de Gray Mountain |Révélée |Terrible jeudi : le jour de l'innocence perdue |Naïri Nahapetian | D.O.A. |John Grisham |Sara Gran |Nicci French |Kishwar Desai |Mo Hayder |Quais du Polar

Sea, sex and sun

L'innocence, c'est un état d'esprit qui, en Inde, s'applique depuis des années à la région de Goa où la beauté des plages et le calme de la région en ont fait un havre de paix. Une paix renforcée par l'Occident qui a vu dans ce coin de paradis une version zen et un lieu d'exil pour les hippies. D'ailleurs, l'une des figures locales est un Anglais, réfugié ici depuis des années et qui incarne ces "êtres" zen venus trouver là une religion de paix, un endroit calme et de quoi subvenir à leurs besoins en drogues diverses. Ce brave Anglais a eu deux filles. Et, justement, l'une d'entre elles commence à agiter le Landerneau local car sa sœur a disparu. Comme cette sœur était jeune, liée aux groupes qui fournissent en drogue ce petit paradis et liée à un homme politique influent, cela provoque des remous. Lorsque des vidéos arrivent à la police montrant que la jeune femme a sans doute été enlevée et violée, que l'homme politique, qui pourrait être le pivot central d'une nouvelle combinazione gouvernementale, est en position d'être accusé, tout le monde est sur les dents. Un policier se dit que l'on pourrait utiliser Simran Singh, une travailleuse sociale qui s'y trouve en vacances. Entre deux cocktails, deux rendez-vous galants et de longs développements sur la violence sexuelle "normale" en Inde, elle trouvera la solution.
Comme pour son précédent roman, Kishwar Desai montre qu'elle est une auteur de faits de société. Avec la violence endémique à l'égard des femmes, elle s'empare d'un fort sujet d'actualité, et accumule une documentation touffue puis met le tout en scène comme dans un film à thèses. Les femmes sont exploitées : petits boulots mal payés, prostituées officielles ou légales (épouses ou maîtresses), utilisées pour transporter la drogue, forcément consentantes à toutes les obsessions des hommes. Du coup, l'intrigue, le soin apporté aux personnages et les descriptions sont un peu délaissés, le roman se concentrant sur les actions et les pensées de son personnage central accumulant les informations sur le cas concret développé. Elle se rend dans les bars, rencontre des femmes, des violeurs, des hommes politiques. De la suite de ces dialogues, émaillée par des éléments sur sa vie privée, ponctuée par les détails sur d'autres cas réels arrivés en Inde, naît un texte étrange, ressemblant plus à une suite documentaire reliée par un fil narratif vague qu'à une véritable construction policière.

Citation

Le corps de Marian avait pu être emporté vers le large, après tout. J'espérais simplement que son cadavre n'avait pas été utilisé comme celui de sa sœur.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 01 juin 2015
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