Killer Country

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jeudi 28 mars

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Roman - Noir

Killer Country

Corruption - Gang MAJ mardi 14 octobre 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Mike Nicol
Killer Country - 2010
Traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Estelle Roudet
Paris : Ombres Noires, septembre 2014
536 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-08-127794-6

La caisse ou la casse

L'histoire de l'Afrique du Sud est si mouvementée, si chaotique et si sanglante qu'il est encore difficile aujourd'hui d'y retrouver ses petits et de construire un monde nouveau. C'est sans doute pour cela que les personnages de ce roman de Mike Nicol, deuxième volet de sa trilogie Vengeance, sont constamment dans l'ambivalence. Mace et Pylon, deux anciens trafiquants d'armes, ont au cours de leur carrière surtout travaillé pour des réseaux de libération mais dans le même temps, ils ont pris le soin de se constituer un petit pécule mis de côté bien à l'abri. A présent, il convient de vivre en ayant un vrai métier - ils ont choisi d'être gardes du corps -, et de trouver les moyens de blanchir cet argent sale malgré l'omniprésence de Sheemina, une avocate qui a été l'objet de leurs tortures et qui entend se venger comme toute bonne Némésis. Mais il est également difficile de se reconstruire dans un pays qui s'ouvre à la corruption généralisée, où la violence est endémique et où il est plus facile de trouver un tueur à gage qu'un garagiste. Chargé par un juge d'aller voir son père qui vit isolé à la campagne, Mace va découvrir le racisme ordinaire des Blancs et les visites nocturnes des Noirs qui, sous couvert de vengeance, assassinent les anciens maîtres du pays. Ce juge est de plus menacé car il a mis en prison un homme noir, "gros poisson" sur le point de sortir et qui entend reprendre sa place dans l'organisation de juteuses affaires d'immobilier. Comme par un malheureux coup du sort, son avocate est Sheemina, ce qui inquiète fortement Mace et Pylon. Leur trouble s'accroît lorsqu'ils reçoivent la visite d'un marchand d'armes européen, avec qui ils avaient fait affaire, et les qui les engage comme protecteurs dans le cadre d'une opération financière liée, justement, au mafieux Noir et au juge. Visiblement, bons et méchants, affairistes et anciens révolutionnaires, politiques, hommes d'affaires et affairistes véreux sont tous dans le même panier de crabes. C'est un iPod, chargé de musique qu'un tueur à gages écoute en boucles et qui se retrouve entre les mains de Mace puis de Pylon qui symbolise ces liaisons douteuses, ce passage du Bien au Mal, cette perméabilité entre les univers, comme un bâton-témoin de relais que l'on se passe d'athlète en athlète.
Plus que le style qui s'installe dans le roman noir de qualité, c'est la rigueur de l'intrigue, sa découpe entre les différents acteurs, les éléments qui vont se répondre d'une situation à une autre, le soin apporté aux personnages centraux ou plus anecdotiques pour leur dresser un portrait vivant et réaliste, qui détonent. Souvent, dans une trilogie, le volume central présente une baisse de rythme, un ventre creux, mais là, l'intensité ne baisse à aucun moment. Du coup, porté par une histoire et des acteurs, Killer Country développe la description d'une Afrique du Sud qui se cherche, loin des clichés, gangrenée par la violence quotidienne, par ce mélange entre l'efficacité anglo-saxonne du crime et la débrouillardise des Africains, où il est facile de tuer, tellement cette mort entrera dans le bruit de fonds d'un crime omniprésent.

Citation

Ça faisait deux gangsters de plus en liberté dans la montagne. Comme celui qui dévalisait les touristes sur le plateau. Quatorze vols en deux semaines.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 13 octobre 2014
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