Les Juges : trois histoires italiennes

La France consacre soixante-dix euros par habitant et par an à la justice quand son voisin allemand investit le double. Manque de magistrats, de greffiers, de places dans les prisons, de travailleurs sociaux, conditions de détention dégradées, moyens alloués à la réinsertion dérisoires, politisation des syndicats, la liste est longue pour expliquer la déliquescence des missions régaliennes dévolues à l'État.
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Nouvelle - Noir

Les Juges : trois histoires italiennes

Politique - Mafia - Assassinat MAJ vendredi 27 juin 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 12,5 €

Giancarlo De Cataldo, Andrea Camilleri & Carlo Lucarelli
Giudici - 2011
Traduit du français par Serge Quadruppani
Paris : Fleuve noir, novembre 2012
224 p. ; 18 x 13 cm
ISBN 978-2265096974
Coll. "Thriller"

Juger en Italie

Trois époques, et la mafia indéboulonnable. Trois figures de juges italiens aux prises non seulement avec le cercle des mafieux, mais aussi avec celui des politiques. Andrea Camilleri ouvre le bal en campant une Sicile indéfectible dans l'atmosphère des curés de campagne des années 1950, dans un style volontairement suranné, ménageant de longues descriptions. Le récit vaque ainsi tout à la gourmandise de camper un lieu, d'étoffer ses personnages d'une geste dérisoire. Un nouveau juge débarque donc, posant sur la ville le regard de fausse candeur d'un homme hors du coup, qui s'étonne beaucoup du courage qu'on lui prête, d'avoir pareillement interpellé le chef local de la mafia dans la pâtisserie... Son personnage est savoureux, plein d'une franchise extrême, qui le sauve au final des méandres de la politique locale. Carlo Luccarelli, lui, a choisi le décor sombre et tragique de l'Italie des années 1970, à Bologne, haut lieu des terres des Brigades Rouges et des réseaux fascistes assassins. Le juge est ici une gamine, admiratrice de Cure et de leurs longs déchirements musicaux. Acculée à mourir, sauvée par un médecin ripoux... À quoi tient désormais ce bien commun confisqué par les sales manigances de démocraties qui ont perdu leurs âmes... Enfin, Giancarlo De Catalado nous entraîne dans les Pouilles, dans les années 1960 tout d'abord, comme pour une levée de corps, celui de la démocratie italienne défunte. Un gamin de la communale règne sur les pétochards et les pisseux de l'école, achetant déjà les voix de ses camarades pour se faire élire délégué. Des années plus tard on le retrouve, élu maire au fil des mêmes méthodes, les mains salies d'affaires toutes plus immondes les unes que les autres, dernier cancer d'une ville qui ressemble beaucoup à nombre des nôtres désormais...

NdR - Le recueil contient les nouvelles suivantes : "Le Juge Surre" ("Il Giudice Surra", 2011), de Andrea Camilleri, "La Gamine" ("La Bambina", 2011), de Carlo Lucarelli & "Le Triple rêve du procureur" ("Il Triplo sogno del procuratore", 2011), de Giancarlo De Cataldo.

Citation

Le juge nourrissait un vice qui n'était en fait guère secret : une irrépressible gourmandise pour les gâteaux.

Rédacteur: Joël Jégouzo lundi 28 avril 2014
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