Qui a suicidé Pamela Janis Patersen ?

Il me faut parfois une minute, lorsque j'évolue dans le monde réel, pour quitter la peau d'Emmy Jackson et me glisser dans celle de Mamapoil. Mettre le cynisme en veilleuse et réveiller l'empathie. Donner un peu de rugosité à mon accent façonné sur les bancs des meilleures écoles privées. Inspirer profondément et me muer en bête de scène. Parce qu'il n'est pas exagéré de dire que pour les femmes que je m'apprête à retrouver, je ne suis rien de moins qu'une rock star.
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vendredi 19 avril

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Roman - Policier

Qui a suicidé Pamela Janis Patersen ?

Assassinat - Faits divers MAJ mercredi 09 avril 2014

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 11 €

Muriel Mourgue
Plombières-les-Bains : Ex æquo, novembre 2013
116 p. ; 21 x 13 cm
ISBN 978-2-35962-551-6
Coll. "Rouge"

Un suicide sinon rien

Thelma est détective privée. Benny, un pote, lui fait rencontrer Carl, producteur au bord de la faillite. La vedette de son prochain film vient de se suicider. Les assurances refusent de verser en conséquence les sommes qui lui permettraient de couvrir la production et de finir le film. Il charge Thelma de prouver qu'il s'agit d'un meurtre, qui l'arrangerait financièrement... La mission est glauque, mais Thelma s'y colle, et fouille donc le passé de Pamela, la blonde platine aux airs de Marylin, dont les jours ont théâtralement pris fin dans sa baignoire. Addict au bourbon, au blues et au cinoche, Muriel Mourgue dessine les traits d'un privé tout en réflexions plutôt qu'en muscles, et se fait plaisir en nous embarquant sur les traces de cet Hollywood de cartes postales qui traverse tout le cinéma américain. Mullholland Drive, on se croirait presque parfois sur les pas de Louise aux bras de Thelma... Sunset Boulevard, le récit commence tout en douceur et en clichés. Hollywood Boulevard, Pamela s'offre tout d'abord à la vindicte sous les traits d'une oie blanche, incontournable starlette du cinéma romantique, tandis que peu à peu les langues se délient : c'était une emmerdeuse finie. Jalousies, rancunes, le fiel abonde soudain, les vacheries fusent et le rose bonbon du début cède de plus en plus à l'obscur, au trivial sinon au dégueulasse. D'autant que l'adorable idiote n'a pas laissé une seule empreinte dans son appartement, et que la police semble bien vouloir bâcler son enquête, laissant courir dans les rues de Venice un assassin retors qui finit par menacer la vie même de Thelma. Le tout est écrit sur le ton de la confidence presque. C'est que Thelma ne cesse jamais d'être au centre de ce récit, enlevé, efficace, de ceux auxquels, décidément, commence à nous habituer Muriel Mourgue avec un vrai talent dans son sens du rythme, pastichant volontiers pour s'éloigner aussitôt du pastiche et nous réjouir d'un ton finalement personnel.

Citation

Chaque fois que j'avais fait un effort surhumain pour me rapprocher d'un de mes semblables, il avait fini par y laisser sa peau.

Rédacteur: Joël Jégouzo lundi 03 février 2014
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