La Rivière d'acier

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Contenu

Roman - Policier

La Rivière d'acier

Corruption - Trafic MAJ mardi 29 octobre 2013

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,9 €

T. Jefferson Parker
Iron River - 2010
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Loubat-Delranc
Paris : Calmann-Lévy, octobre 2013
394 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-7021-5441-0
Coll. "Robert Pépin présente"

Corruption active

Pour délimiter les pays, rien ne vaut une frontière naturelle : un ruisseau ou une rivière font parfaitement l'affaire comme ce Rio Grande de 3037 kilomètres entre les États-Unis et le Mexique. Mais cette frontière entre le sud des États-Unis et le nord du Mexique est plus que poreuse à tel point que les émigrés clandestins mexicains sont surnommés par les Américains les "wetbacks", littéralement les "dos mouillés", et que le corridor délimité par San Diego et Corpus Christi, lieu propice à un imposant trafic d'armes illégales, est appelé l'Iron River ou Rivière d'acier. T. Jefferson Parker décrit comment les hommes traversent cet espace bloquant le passage entre deux continuités de paysage désertique. Il aborde surtout le flux des trafiquants qui rapatrient leur argent honteusement gagné au Nord avec l'aide de quelques policiers corrompus.
Lorsque nous disposons d'un buvard d'un côté, et d'une masse d'eau de l'autre, peu à peu, les deux univers se contaminent. C'est à travers des cas simples, décrits de manière quasi journalistique, que l'auteur montre comment tout se corrompt. Cette corruption intense mexicaine s'accompagne de conflits politiques résolus dans une grande violence, et déborde à présent sur le territoire américain. Tout cela est raconté à travers l'histoire de Charlie Hood, un policier qui au cours d'une intervention, abat le fils d'un patron des cartels mexicains. Nous allons suivre son kidnapping par un commando paramilitaire, puis sa libération par les forces américaines qui donnera lieu à une nouvelle attaque, en plein territoire américain - d'un hôpital, cette fois -, pour ravir une seconde fois le policier.
Écrit dans un style assez neutre qui renforce encore plus la noirceur du fond, La Rivière d'acier développe cette guerre sans nom, mais violente, qui après avoir dynamité le Mexique, s'exporte aux marges de l'empire américain. En parallèle, nous allons observer les aventures de Pace, un jeune homme industrieux et fier. Dernier patron d'une manufacture d'armes, il invente un petit bijou d'arme à feu et n'a aucune hésitation quand il s'agit de se lancer dans une production intense et d'armer l'un des pires cartels mexicains. C'est l'occasion pour l'auteur de présenter un personnage normal, même pas amoral, juste un entrepreneur, fier de son invention, de son outil industriel, et qui ne se pose pas de questions sur l'utilisation de ce qu'il fabrique. Un exemple type de l'aveuglement, de la noirceur d'un monde qui n'arrive pas à se forger une morale, qui fonce droit dans le mur avec une inconscience totale. Les rivières d'acier n'ont même pas besoin de déborder pour détruire tout sur leur passage.

Citation

Mais tu es pauvre comme un peon, ta famille ne possède rien et ton administration est corrompue. Alors, envers quoi es-tu loyal, sinon ta propre bêtise ?

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 29 octobre 2013
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