Le Silence de Grace

Il y a des choses qu'on ne peut pas tuer avec un fusil, parce que ces choses-là sont déjà mortes.
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Policier

Le Silence de Grace

Social - Assassinat - Procédure MAJ mercredi 10 juillet 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Peter Robinson
Before the Poison - 2011
Paris : Albin Michel, mai 2013
438 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-226-24838-1
Coll. "Spécial suspense"

British attitude

Peter Robinson délaisse un peu sa très (trop ?) classique série de romans de procédure consacrés à l'inspecteur Alan Banks pour ce roman qui, a priori, ne cherche pas non plus l'originalité à bride abattue. Qu'on en juge : après des années à Hollywood où il composait des musiques de films, Chris Lowndes revient dans son Yorkshire natal. Il a jeté son dévolu sur le manoir de Kilnsgate House ou, découvre-t-il, vécut une meurtrière, Grace Elizabeth Fox, condamnée à mort cinquante ans plus tôt pour avoir empoisonné son mari. Or Chris s'intéresse à son encombrant fantôme et constate peu à peu que cette ancienne infirmière durant la guerre n'avait pas le profil d'une tueuse froide et méthodique. Et si elle était innocente ? Mais alors, qui a tué le mari ? Un point de départ quasiment bateau, qui pourrait être un pensum de Mary Higgins Clark ou un téléfilm du samedi soir ou les deux... si ce n'était la touche de l'auteur, comme un cuisinier capable d'assaisonner à la perfection le plat le plus banal.
Inutile de dire qu'il ne faut pas y rechercher le sturm und drang du thriller industriel, ses rebondissements à tout crins et ses chapitres courts (le livre suit son propre rythme à loisir, lent sans être long) ou la confrontation finale avec un assassin démoniaque™. La réalité se situe dans les êtres, d'abord avec un narrateur sympathique lançant quelques piques roboratives sur son métier. En prime, les carnets de la criminelle permettent d'éclairer un épisode méconnu de la grande guerre, celui concernant les infirmières dont le courage valait bien celui des combattants : occasion de livrer quelques pages poignantes et d'une grande humanité en évitant les clichés façon Sœur Courage. Si l'ensemble suit la logique de marabout d'ficelle, d'un interrogatoire à un autre entrecoupé de l'existence du narrateur, la conclusion est vraiment inattendue et, de plus, logique. Et bien sûr, roman British oblige, les classes sociales et les préjugés attenants (toujours d'actualité si on regarde l'Angleterre d'aujourd'hui) jouent un rôle prédominant...

La comparaison avec Agatha Christie et Daphné du Maurier de la couverture est justifiée, tant l'auteur réussit à jouer d'un certain classicisme sans jamais donner dans le poussiéreux, respectant la tradition du genre sans s'y laisser enfermer, avec en outre une très belle langue excellemment rendue par la traduction - ajoutons que pour une fois, le titre français est particulièrement bien choisi. Pour un peu, on aurait envie de se retirer dans la bibliothèque de son manoir du Yorkshire pour s'asseoir dans son meilleur fauteuil, un bon cigare et un verre de whisky vingt ans d'âge à portée de la main, pour profiter pleinement de ce roman. Et par moments, il n'y a pas à dire, ça fait du bien...

Citation

Quand on habite à l'étranger et que les gens vous demandent ce qui vous manque le plus, on répond en général, très spontanément : les pubs et le fish & chips. Il était intéressant de constater qu'il y avait là plus d'un semblant de vérité.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 02 juillet 2013
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