Paris : capitale du crime

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vendredi 29 mars

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Essai - Policier

Paris : capitale du crime

Assassinat - Faits divers MAJ mardi 11 juin 2013

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18,5 €

Frédéric Diefenthal & Paul-Henri Moinet
Paris : Michel Lafon, mai 2013
318 p. ; illustrations en noir & blanc ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7499-1920-1

Paris pas scoop

Ce livre au titre racoleur est un produit dérivé de l'émission du même nom diffusée sur 13e rue et dont le comédien Frédéric Diefenthal est le narrateur. En fait, c'est Paul-Henri Moinet qui a fait le gros du boulot mais celui-ci n'étant pas médiatique, c'est donc Frédéric Diefenthal qui s'y colle en couverture (de face) et en quatrième de couverture (de dos) avec son nom écrit en plus gros (au-dessus). Le syndrome Pierre Bellemare a encore frappé ! À l'avant-dernière page, on apprend que c'est Froggies Media qui est à l'initiative du livre avec le soutien (certainement sonnant et trébuchant) de 13e Rue Universal. Imprimé par Michel Lafon sur papier épais avec de gros caractères et des lignes bien espacées pour une lecture confortable, le texte est organisé par arrondissement avec le récit d'un à trois faits divers qui ont défrayé la chronique. À chaque fois, un dessin sur fond grisâtre parfaitement affligeant nous fait toucher du doigt l'absurdité de certains choix éditoriaux visant à l'économie.
Les affaires traitées sont très connues. Pour les anciennes, nous avons Landru, Liabeuf, Mme Steinhel, Villain l'assassin de Jaurès, Vaillant qui lança une bombe à la Chambre, la malle à Gouffé, Nozière, Bonnot, Petiot, Troppmann, et les Apaches de Casque d'Or. Restent à découvrir Soleilland qui assassina sa petite voisine et "empêcha" l'abolition de la peine de mort, la bande à Vieillard et surtout Samuel Schwartzbard qui se vengea d'un haut dignitaire responsable de pogroms. Pour les affaires modernes, on connaît tout de Thierry Paulin, Guy Georges, Florence Rey et Andy Maupin, Mesrine, Action Directe, et le gang des Postiches. Restent des affaires moins traitées mais très connues : Issei Sagawa, le cannibale japonais, Bruno Cholet l'assassin qui chargea, comme faux taxi, une jeune Suédoise à la sortie d'une boîte de nuit et, enfin, le Canadien Luka Rocco Magnotta dit "le dépeceur de Montréal" qui mit sur Internet la vidéo des horreurs commises sur un jeune Japonais qu'il découpa ensuite avant d'expédier divers morceaux à des permanences politiques. Dans cet article, justement, Paul-Henri Moinet attire l'attention sur les réactions du public qui s'est forcément jeté sur le site. Et les avis postés (les habituels j'aime/j'aime pas) nous font toucher du doigt les limites de ce rapport dématérialisé à la réalité soigneusement mise en scène par l'assassin.
À la lecture de ses histoires, on peut constater que Paul-Henri Moinet s'en tire très bien. Concis, précis, il s'attache plus au parcours du meurtrier et à son enfance qu'à l'enquête. Ses articles sont plus proches du billet d'humeur que de l'essai historique. Sans jamais verser dans le pathos, il concède parfois à la fin une petite pirouette rendue bancale par son humour noir. Exemple de conclusion pour les dix-sept femmes âgées assassinées par Paulin, pilier de boîtes de nuit, incarcéré puis mort du Sida : "On dit que la capitale a perdu le sens de la fête. Ce ne sont pas les vieilles dames qui s'en plaindront."
De façon à mériter sa mise en vedette en couverture, Frédéric Diefenthal en remet une couche dans un appendice d'une page intitulée "L'Œil de Frédéric", qui suit chaque récit. Bien souvent, il ne fait que paraphraser. Son "je" est parfois un peu encombrant même s'il tente de relier l'affaire à ses expériences cinématographiques ou à ses émois d'enfant et d'adolescent. Parfois aussi, on sent que son collègue lui a laissé quelques menues billes pour disserter sur des affaires semblables ou sur d'autres pistes.
Une bibliographie sélective des principaux textes consacrés aux affaires aurait été souhaitable mais le grand public est-il intéressé pour aller plus loin ?
Résultat : un livre "médiatique" pour tout public, Conçu en équipe (voir les remerciements) agréable à lire pour ceux qui veulent se remettre en mémoire des histoires criminelles archi-connues. Livre qui permettra de passer un bon moment sur la plage entre les mots fléchés et le portable.

Citation

Autour de la place de la Porte-de-Clignancourt, et bien au-delà des murs où son cri a résonné, le fauve rôde toujours. Quant au commissaire Robert Broussard, il veille.

Rédacteur: Michel Amelin dimanche 09 juin 2013
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