En de bonnes mains

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vendredi 29 mars

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Roman - Policier

En de bonnes mains

Braquage/Cambriolage - Corruption - Procédure MAJ lundi 27 mai 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 9,65 €

Bill James
In Good Hands - 1994
Traduit de l'anglais par Danièle Bondil
Paris : Rivages, mai 2013
304 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2524-5
Coll. "Noir", 911

Mise en scène

En de bonnes mains est déjà le onzième roman de Bill James qui permet à ses deux personnages de flics, Harpur et Iles, de résoudre des enquêtes sans que l'on puisse savoir vraiment comment. Au lieu de "déjà", on aurait pu écrire "seulement" car ce roman jusque-là inédit en français date de 1994, et son auteur en a écrit dix de plus depuis. "Sans que l'on puisse savoir comment" : l'expression est ou fausse ou biaisée. Bill James, avec une ironie féroce décrit une société anglaise à travers des personnages gris qui ont très vite tendance à virer au noir.
Dans le présent roman, deux malfrats sont retrouvés morts dans une mise en scène censée rappeler un autre double-meurtre. Un même mode opératoire est souvent synonyme d'un même meurtrier seulement il peut y avoir un copycat. Au commissariat, tout le monde se demande si l'assassin n'est pas l'adjoint au chef de la police, Desmond Iles, un homme qui a tendance à faire justice lui-même en toute impunité avec causticité à l'appui. D'autant que le mobile serait à coup sûr la vengeance, les deux gangsters ayant été impliqués dans le meurtre d'un inspecteur de police infiltré. Dans une intrigue classique où l'on suit les trajectoires peu classiques de nombreux individus qui se demandent tous qui est à l'origine du meurtre originel, Bill James use de facéties, et place ses personnages au même niveau moral, flics ou voyous.
Deux autres malfrats envisagent le casse de la maison d'un troisième. Seulement voilà : l'un des deux corps initiaux retrouvés par la police est celui du Très Sympathique Original. Un original sympathique dont trois personnes avaient des motifs valables de vouloir sa mort : Iles, pour les raisons expliquées, le propriétaire de la maison que l'on envisage de braquer, et le père de sa petite amie mineure. Aussi tout le monde joue-t-il à la loterie à commencer par les deux loufiats cambrioleurs d'opérette.
Bill James mène son roman comme une pièce de théâtre. Les dialogues percutants s'imposent. Certains lieux - les blockhaus - font l'objet d'une mise en scène particulière, chaque couple de personnages y allant à tour de rôle pour livrer ses pensées, ce qui renforce l'idée que tous sont aussi pourris les uns que les autres. Il prend le temps d'en éliminer un certain nombre tout au long de ce roman qui se termine de façon totalement amorale. Le lecteur, lui, conserve le choix qu'il avait dès le début, mais ne peut s'empêcher de penser que Bill James a créé l'un des flics les plus pourris d'Angleterre à être aussi sympathique.

Citation

Je trouve ça admirable, la façon dont ces gens, hommes et femmes, peuvent vivre dans la criminalité ou la côtoyer toute leur vie et tenir malgré tout à un statut social. Comme JFK.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 27 mai 2013
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