Aux prises avec la mort

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Roman - Policier

Aux prises avec la mort

Tueur à gages - Vengeance MAJ mardi 04 juin 2013

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Peter James
Dead Man's Grip - 2011
Traduit de l'anglais par Raphaëlle Dedourge
Paris : Fleuve noir, mars 2013
524 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-265-09627-1
Coll. "Thriller"

Caïn espionné

Tout part du quotidien de policiers. Le nouveau roman de Peter James s'ouvre pour le commissaire Roy Grace avec une angoisse pire que celle que pourrait lui offrir l'attaque de méchants gangsters : sa nouvelle compagne va peut-être accoucher d'un prématuré. Ensuite, il dépeint le quotidien d'un homme tranquille chez lui s'occupant de son chien sur une île paradisiaque, pour aboutir au quotidien d'une matinée normale dans une petite ville normale : tout le monde, au volant de sa voiture se rend au travail. Soudain c'est l'accident bête et un étudiant américain est laissé sur le carreau. C'est là que le quotidien disparait car ce jeune homme n'est autre que le rejeton de la fille d'un mafieux, et celle-ci folle et ivre de douleur veut venger son fils. La fin du quotidien pour l'homme tranquille, c'est lorsque le lecteur s'aperçoit qu'il est un tueur à gages sans scrupules, ni même une once de morale, et qu'il se retrouve chargé de liquider de manière horrifique les trois personnes impliquées dans l'accident...

Aux prises avec la mort se construit donc de manière éminemment classique avec des protagonistes variés dont les parcours vont forcément se croiser. Quelques courts chapitres évoquent des événements précédents ou annoncent des développements dont nous saurons pas grand-chose, pris dans la série qui se constitue avec ce septième volet. Ces éléments rappellent que le cœur de métier de Peter James reste le cinéma et la télévision -il a été scénariste et producteur. Mais là où le roman réussit à surprendre, c'est par l'éclairage fixé sur le tueur, avec son leitmotiv : il fait son boulot et chaque chapitre se clôt pour expliquer que ce qu'il fait, c'est "finalement pas son truc". Les meurtres, avec torture, qu'il décrit sont horribles, filmés pour les clients et pourtant le personnage est rendu avec sympathie, alors que non seulement il tue mais qu'il s'en prend à des femmes et des enfants sans aucun complexe. Ce soin apporté aux policiers, aux victimes et au tueur contraste avec le côté caricatural donné à la famille de la mafia américaine, comme si leur vulgarité et leur grandiloquence ne correspondaient pas à la sombre vitalité qui anime la ville de Brighton où se situent les aventures des héros de Peter James.

Citation

À défaut d'affection, Tooth lui avait donné de la nourriture. L'affection, c'était pas son truc.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 17 mai 2013
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