Brasiers

Breitenhal Manor. Une architecture sévère et sombre. Tourmentée. Tarabiscotée de tourelles, de crêtes et de fleurons, de meneaux et de croisées, d'archivoltes et d'impostes. Un château rabougri et sinistre au fond d'un parc reculé, étouffé sous de hauts arbres lugubres appesantis de neige.
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jeudi 18 avril

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Roman - Noir

Brasiers

Road Movie - Gang MAJ mardi 26 février 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,8 €

Derek Nikitas
Pyres - 2007
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Claudine Richetin
Paris : 10-18, janvier 2013
454 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-05566-8
Coll. "Domaine policier", 4516

Brûlant comme la glace

Normalement, l'on entre dans l'adolescence ou l'âge adulte par des petits rites, parfois même invisibles : vous êtes installés à la table des "grands" lors du repas familial ou alors c'est la folie des membres de la famille qui est évoquée devant vous. Parfois, dans les tribus sauvages, ces rites étaient sanglants (et l'un des morts qui ouvre ce Brasiers est un universitaire spécialiste des sagas sanglantes dans les pays nordiques).
Aujourd'hui, il ne doit rester que les bandes criminelles qui pratiquent encore de façon violente ces rites. C'est déjà le cas pour les gangs de bikers, qui réclament un meurtre pour intégrer le clan. Ces rites violents qui perdurent dans les relations entre les membres, faites de vexations, de violences, d'utilisation des conjoints comme objets sexuels, constituent l'ossature nauséeuse de ce roman.
Derek Nikitas nous fait alors suivre deux trajectoires de jeunes filles. L'une, Lou, est la fille d'un universitaire qui vient d'être assassiné par le gang et l'autre est la compagne enceinte jusqu'aux yeux d'un des futurs membres. C'est donc sous leurs regards, de plus en plus horrifié, que va se dérouler une action centrée sur quelques personnages. Face à la violence de ces méchants ordinaires, face aux difficultés des victimes - parfois consentantes -, le seul rempart semble s'incarner dans une femme flic qui essaie de concilier sa vie familiale et son travail.
Brasiers s'inspire des anciennes sagas pour décrire de manière éminemment clinique et naturelle cette violence sauvage qui éclate sans raison tout au long de l'intrigue. Pour un rien, les membres du gang frappent à mort l'un de leurs - avec un luxe de détail toujours juste et jamais lié au voyeurisme. Pour quelques dollars, une femme envoie son mari à la mort, parce qu'elle en a l'envie soudaine.
Face à une multiplication de personnages malsains, embarqués dans des situations qui ne le sont pas moins, Derek Nikitas fait apparaître Lou comme une jeune fille innocente qui va découvrir sa force au gré des épreuves, qui va "réussir" un rite initiatique éprouvant, dans un récit stylistiquement maîtrisé où alternent la froideur des paysages et la chaleur des rapports humains, puis la glace des sentiments face aux maisons qui brûlent, pour montrer les facettes inversées et similaires du chaud et du froid.

Citation

Il était couché en position fœtale, suppliant, tandis que Dread lui donnait des coups de bêche dans la colonne vertébrale et que Fournaise déchiquetait sa chemise.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 25 février 2013
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