La Chair du limier

Aucune chenille, nulle part, expliqua Andwele. Dans un périmètre d'environ quatre kilomètres, pas un seul paysan ne souffre de ces nuisibles. Lorsque quelques-unes apparaissent, alors ils fichent la paix aux plants, meurent ou passent leur chemin. Et commenta Andwele en faisant un geste vers un épi, les grains sont plus grands que nulle part ailleurs.
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Policier

La Chair du limier

Historique - Tueur en série - Ésotérique MAJ jeudi 28 février 2013

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,95 €

Stéphane Belmont
Paris : Nouveaux auteurs, novembre 2012
484 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-819 503-07-1
Coll. "Policier"

Jack l’Éventreur frappe encore !

Les éditions Les Nouveaux Auteurs, comme sa raison sociale le définit, se sont spécialisées dans la publication de premiers romans offrant ainsi une chance à de jeunes écrivains, faisant découvrir de nouveaux talents. Elles organisent, avec quelques sponsors, des Prix présidés par des personnalités de la littérature. Ainsi, le présent roman est le lauréat du Prix Ça m'intéresse Histoire, présidé par Jean-François Parot, rendu célèbre avec les enquêtes de Nicolas Le Floch dont le tome 11, L'Année du volcan, est paru en février 2013 chez Jean-Claude Lattès.

Stéphane Belmont débute son intrigue à Paris, le 22 juillet, la déplace à Londres pour la conclure à New York le 4 décembre de la même année.
L'inspecteur Jean Roche, la cinquantaine, effectue, en "crachant ses poumons", son footing matinal dans le parc Montsouris. L'agent Picard le rejoint. Une fille a été tuée dans un coupe-gorge du Ve arrondissement. Outre la tentative de l'assassin de décapiter sa victime, il a sorti les intestins qui reposent entre les jambes ouvertes. Le meurtre de filles de joie est courant dans le quartier Mouffetard, mais ce mode opératoire particulier a déjà été utilisé un mois plus tôt.
Grâce à Edwina, son amie, qui pratique la même activité que la morte, Roche identifie la victime. Celle-ci était soignée, comme la précédente, pour la syphilis. Quelques jours plus tard, la police trouve une nouvelle femme assassinée dans les mêmes conditions. Mais là, Jean Roche a un choc. Il s'agit d'Adèle, son amour de jeunesse avec qui il aurait pu faire sa vie si... Celle-ci avait atteint le dernier stade de la syphilis. Le criminel ne s'en prend-il qu'à ces malades ? Qui les soigne ?
Sa hiérarchie et son chef le plus direct, le commissaire Goron, lui demandent de remettre la main sur une importante quantité de glycérine, matière pouvant servir à fabriquer les explosifs chers aux anarchistes. Mais, il préfère s'attacher à son enquête, pressentant que la macabre série de meurtres ne fait que commencer...

Ce polar historique s'inscrit dans la masse des romans consacrés à Jack l'Éventreur ou inspirés, plus ou moins librement, des exploits macabres de ce criminel. Celui-ci a agi, par cinq fois avérées, entre août et novembre 1888. Son identité, aujourd'hui, reste encore inconnue.
L'auteur organise une première série de crimes sur Paris, puis rejoint la réalité historique avec les sinistres exploits de l'assassin dans le quartier misérable de Whitechapel.

Avec Jean Roche, Stéphane Belmont compose un héros au passé tumultueux. Il croit en sa mission, pense faire œuvre utile en combattant le crime pour faire respecter l'ordre et la loi. Son caractère affirmé, presque brutal dans ses opinions et ses prises de décision, en fait l'archétype du héros qui se retrouve seul contre tous à avoir raison. Mais, peu à peu, l'auteur fait évoluer ce personnage, dévoilant un passé plein de drames et lui donne une dimension humaine avec, par exemple, une fidélité en amitié.

L'auteur s'appuie sur nombre de données et sur des personnages authentiques pour restituer l'atmosphère de cette époque. Il fait état de la situation politique avec la vague d'attentats perpétrée par des anarchistes, évoque les débuts de la police scientifique avec Alphonse Bertillon… Il base une partie de son récit sur la syphilis et les terribles ravages que cette maladie faisait, à cette époque, dans la population. Il en détaille tant les symptômes que les effets, les lieux où étaient pratiqués les soins que les traitements.
Il place, dans son récit, l'Ouroboros, Thot, Mercure, le solstice d'été, donnant aux motivations de son tueur un caractère ésotérique.

Cependant, ce roman souffre de quelques approximations quant aux délais entre les meurtres, certes, une variation de quelques jours. Il fait évoquer par un médecin légiste, le cas de Jeckyll et Hyde, situation connue également de Jean Roche. Si le roman de Robert Louis Stevenson a été publié en janvier 1886 en Angleterre, il n'a été traduit pour Plon, par Mme B. J. Lowe, qu'en 1890, le dépôt étant fait en juin. On peut douter qu'un inspecteur, même s'il parle l'anglais, lise en version originale, ce qui n'était qu'une nouvelle.

Ces restrictions minimes mises à l'écart, Stéphane Belmont propose un roman qui se lit agréablement pour la peinture de l'époque, pour la qualité des enchaînements et l'évolution de son héros.

Citation

Chaque nouvelle autopsie restait gravée dans ses méninges, tant que le meurtrier n'avait pas été mis hors d'état de nuire. Après toutes ces années de service, son crâne était devenu un effroyable musée, où s'entassaient les pires visions anatomiques des âmes en peine.

Rédacteur: Serge Perraud mardi 19 février 2013
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