Le Pont des assassins

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vendredi 19 avril

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Roman - Policier

Le Pont des assassins

Historique - Complot MAJ samedi 09 février 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,5 €

Arturo Pérez-Reverte
El puente de los asesinos - 2011
Traduit de l'espagnol par François Maspero
Paris : Le Seuil, octobre 2012
362 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-02-107873-2
Coll. "Policiers"

Une nouvelle aventure du capitaine Alatriste.

L'Espagne a dominé le monde, ses armées livrant des combats contre la moitié de la terre au XVIIesiècle. En compagnie du capitaine Diego Alatriste y Tenorio, Arturo Pérez-Reverte fait revivre de l'intérieur une partie de cette formidable épopée, avec tout son talent de narrateur.

L'action du Pont des assassins commence sur l'île des squelettes, un îlot où les Vénitiens déposent les ossements enlevés des cimetières engorgés. Deux hommes se livrent un combat acharné, alors que trois autres guettent le navire qui leur permettra d'échapper à la meute de leurs poursuivants.
Deux mois auparavant, Diego Alatriste et Iñigo Balboa, son pupille, arrivent à Naples, après une courte mission sur la côte grecque. Sans lui laisser le temps de s'arrêter à l'auberge, un messager laconique entraîne le capitaine vers Francisco de Quevedo, poète et diplomate. Celui-ci le missionne pour une opération à Venise. Il recevra des instructions à Rome, puis à Milan où le gouverneur dirige cette action destinée à conserver à l'Espagne la position clef que représente l'Italie du Nord.
À Rome, Diego retrouve Gualterio Malatesta, son pire ennemi, qui est également partie prenante dans l'affaire.
À Milan, en présence du gouverneur, un secrétaire d'ambassade dévoile les grandes lignes de la conspiration. Il y aura quatre groupes. Trois mèneront des actions de diversion. Alatriste, pour sa part, aura à incendier l'arsenal. Pendant ce temps, deux hommes, dont Malatesta, s'introduiront dans l'église Saint-Marc, pendant la messe de minuit, pour assassiner le Doge. Ce dernier doit mourir car il mène une politique qui contrarie les intérêts de l'Espagne. Mais, les meilleurs plans sont souvent soumis à des aléas...

Le Pont des assassins relate la septième aventure du capitaine Alatriste. En suivant ses pas, l'auteur fait visiter le monde connu de la première moitié du XVIIe siècle. Avec ce roman, il explore essentiellement Venise, une république qui menace, avec la Savoie et les États pontificaux, les menées hégémoniques du royaume espagnol.

Il fait pénétrer, tant dans les auberges, les lieux où vivent les gens du peuple, que dans les palais fréquentés par les hauts personnages de la cité. Il restitue avec passion l'atmosphère qui règne dans la ville, à cette époque. Il décrit adroitement les constituantes qui façonnent la vie quotidienne, les décors, les approches des conspirateurs...

Arturo Pérez-Reverte resitue le cadre de l'intrigue, dans laquelle il plonge son héros, dans une vision plus large de l'empire, mettant en lumière les menées politiques des puissances en présence, les alliances, les complots, les traîtrises... Alatriste est le témoin privilégié, au cœur d'un complot, des soubresauts de l'Histoire, des errements de la grande politique.
De nombreux flashbacks permettent de mieux saisir les liens entre les actions, les causes de telles situations et les explications sur la présence de tels intervenants. Il donne également une description de la mort de son héros, à une date bien ultérieure à celle où se déroule le présent récit, ce qui laisse une marge à l'auteur pour continuer à conter d'autres aventures du soldat.
Ce dernier est de plus en plus désabusé, mais toujours fier d'être Espagnol, d'être un soldat au service du royaume.

L'auteur, dans ce livre, mêle son héros (fondé sur un personnage authentique) à une conspiration dont la réalité historique est soumise à interrogation. Elle n'est relatée que dans un document, mais des faits, des mouvements de troupes laissent penser qu'un tel événement a pu se concevoir et se concrétiser partiellement.

Le Pont des assassins est une réussite romanesque par le ton et le développement de l'intrigue, la tension qui en découle et l'empathie qui se dégage des principaux personnages.

Citation

Je pourrais être à ta place, pourquoi pas ? Ou toi à la mienne. Tout dépend des cartes que nous avons reçues au sale jeu de la vie. Et donc, tel un lion fatigué de tuer qui sort ses griffes par habitude et non par faim, et qui les retient finalement sans les abattre, le capitaine Alatriste retira la pointe de son épée de la gorge du bandit.

Rédacteur: Serge Perraud mardi 22 janvier 2013
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