50 inédits : L'Épouvante, La Mystérieuse, D'abord vivre et autres nouvelles

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Nouvelle -

50 inédits : L'Épouvante, La Mystérieuse, D'abord vivre et autres nouvelles

Psychologique - Social - Faits divers MAJ mardi 08 janvier 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 17,9 €

Maurice Leblanc
La Varenne-Saint-Hilaire : L'Opportun, octobre 2012
394 p. ; 19 x 11 cm
ISBN 978-2-3607-5173-0

Leblanc sans Lupin

Maurice Leblanc est passé d'une notoriété certaine à la gloire littéraire avec le récit des aventures du célébrissime Arsène Lupin. Or ce héros, aussi attachant soit-il, a occulté, voire "effacé" toute une œuvre écrite qui mérite cependant l'attention. Avant que Lupin ne commence son illustre périple dans les colonnes de Je sais tout n°6 le 15 juillet 1905, Maurice Leblanc a publié. Son premier conte parait en 1890 dans Revue illustrée. Mais, c'est dans le quotidien Gil Blas, à partir de 1892, qu'il prend véritablement son envol d'écrivain. Dans sa bibliographie, la première aventure de Lupin ne porte que le dossard 315 !

Si, initialement, son style est voisin de celui de Guy de Maupassant, dont il est un des proches, rapidement il évolue s'inspirant du réalisme littéraire, du naturalisme, voire de la décadence.
La femme est l'élément central de ses contes. Il explore tous les aspects de l'amour, des relations conjugales, avec toutes ses variations qui peuvent en naître. Il fait la part belle au trio femme-mari-amant et toutes ses déclinaisons. Si nombre de ces récits reflète un humour parfois caustique, il met en valeur, par une écriture alerte, la gamme des sentiments humains. Il mêle une recherche psychologique sur ses personnages et un érotisme qui semble cependant, aujourd'hui, bon enfant. Il fait preuve d'une liberté de langage, utilisant un juste vocabulaire pour évoquer les actes amoureux.
Mais, il pointe aussi la misère et les extrémités auxquelles elle pousse ceux qui la subissent. On ressent, dans ses premiers textes cette inquiétude, la peur tenue de la pauvreté.

Passionné par l'automobile, une invention récente et par la bicyclette, il collabore à L'Auto dès 1902. Il introduit alors ces moyens de locomotions dans ses contes. Ils deviennent un élément clé de l'intrigue, un outil pour les amants, un prétexte de suspense. Peu à peu, il construit avec l'expérience, des contes à intrigue, des enquêtes à connotation criminelle qui, avec le recul, préfigurent celles d'Arsène Lupin. Celui-ci n'est pas né d'un coup de baguette magique. Il est le fruit d'une évolution, d'une écriture maîtrisée, dans tous les sens du terme. On retrouve dans nombre de ces nouvelles le côté facétieux qui siéra si bien au Gentlemen, l'amour de l'automobile, la griserie de la vitesse, les déplacements en bicyclette... Mais, malgré une couverture quelque peu mensongère, point de Lupin dans ces textes !

Maurice Leblanc fait transparaître l'esprit de ce début de XXe siècle, les opinions qu'on y professait, l'automobile telle qu'on la pratiquait, par exemple, avec un mécanicien associé au chauffeur, des coups de trompe...

Dans ce présent recueil, on peut, toutefois, regretter l'absence de repères quant à la parution de ces contes. Ce n'était pas un gros travail que de signaler sous le titre, par exemple, la date et le support de publication. De plus, une chronologie aurait été la bienvenue.

Nonobstant, même sans Lupin, on prend un grand plaisir à découvrir ces contes pour leur approche psychologique, pour la vision d'une humanité entraînée dans la ronde sans fin de l'amour de sa recherche à sa préservation.

Pour ceux qui sont intéressés par l'œuvre de Maurice Leblanc, je recommande Le Rocambole n°61 : "Maurice Leblanc sans Lupin", qui dresse un bilan passionnant de cette partie de son œuvre et offre une liste aussi exhaustive que possible de toutes ses publications contes, nouvelles, romans, pièces de théâtre...

Citation

Des années, des années s'écoulèrent, ramenant les mêmes occupations, les mêmes divertissements, les mêmes ennuis. Il vécut des jours, des milliers de jours, tous pareils, tous monotones. Après chaque repas sa pipe, chaque soir son journal, chaque semaine sa femme.

Rédacteur: Serge Perraud dimanche 06 janvier 2013
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