Les Barbouzes : entre gens du même monde

Deux semaines, deux longues et interminables semaines que je me terre au Havre. Je mate par la fenêtre et me demande bien ce qu'il m'a pris d'accepter ce remplacement. Faut vraiment que je sois con parfois, j'en avais un autre possible du côté de Menton. Le sud, une terrasse au soleil, un bouquin entre les mains, une poignée de noix de cajou et une bonne bière bien fraîche, du genre Gouden Carolus Tripel par exemple. Mais l'idée d'inviter Élisa pour un week-end sur Étretat, envie de siffloter 'Le gentleman cambrioleur' de Dutronc dans la patrie d'Arsène Lupin au bras de la belle... On a beau être un ancien légionnaire, jouer du poing et du calibre, on peut être romantique, merde !
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Bande dessinée - Espionnage

Les Barbouzes : entre gens du même monde

Humoristique - Braquage/Cambriolage - Arnaque MAJ vendredi 14 décembre 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 12 €

Philippe Chanoinat (scénario), Charles Da Costa (dessin)
Paris : 12 bis, décembre 2012
48 p. ; illustrations en noir & blanc ; 30 x 22 cm
ISBN 978-2-35648-442-0

Barbouze en 48-pages chrono

Philippe Chanoinat et Charles Da Costa proposent dans un joli format à l'italienne un document-hommage aux Barbouzes, ce film de Georges Lautner sorti en 1964, espèce de suite sans en être une aux Tontons flingueurs. Il est en effet réalisé avec peu ou prou les mêmes interprètes, dans le même esprit, avec Georges Simonin au scénario. Le principe de l'ouvrage est simple et ici décliné vingt et une fois (autant que de protagonistes référencés). Il consiste à résumer le scénario tout en l'illustrant en noir et blanc au fusain en pleine page de scènes incontournables avec des caricatures des acteurs, en accompagnant le tout de fiches signalétiques des personnages.

Disons-le tout net et même si c'est une évidence : cet ouvrage s'adresse évidemment aux inconditionnels (ceux du même monde...), ceux qui savent des répliques par cœur, et qui sont à même de décliner les différentes identités des protagonistes, à commencer par celle de Francis Lagneau, dit "Petit Marquis", dit "Chérubin", dit "Talon rouge", dit "Falbala", dit "Belles Manières", mais aussi "Requiem", dit "Bazooka", dit "La Praline", dit "Belle Châtaigne" dans certains milieux. Lino Ventura, himself. L'écriture conserve l'esprit avec quelques répétitions de style - un abus, c'est un abus..., celui de "voire" est dangereux pour la santé mentale -, et une jolie erreur : le milieu est à la Chine ce que le matin calme est à la Corée, et ce que le soleil levant est au Japon. Les amateurs de riz cantonais ne sont donc pas des fils du Soleil-Levant. Eusebio Cafarelli se chargera bien entendu de recueillir la confession de Philippe Chanoinat et, n'en doutons pas, il lavera ses péchés à la grenade.

Si le principe fonctionne plutôt bien avec les principaux protagonistes - Francis Lagneau (Lino Ventura), Eusebio Cafarelli (Bernard Blier), Hans Müller (Charles Millot), Boris Vassilief (Francis Blanche) et Antoinette Dubois (Mireille Darc) -, il atteint ses limites avec la pauvre Lucienne Pïthiviers (Violette Marceau), l'amie d'Amaranthe - Antoinette -, qui n'apparait que très peu, et dont il y a très peu à dire, tout comme pour le non moins pauvre mais au rôle jouissif Chen Tsé Zen (Huong Ham-Chan), le Chinois du train, qui vaudra cette réplique pleine de charme et empreinte d'une jolie poèsie de Lino Ventura : "Et ta sœur, elle habite toujours Pékin ?". Les "Faits d'armes du belligérant" et "Caractère", qui sont l'essentiel des fiches signalétiques (il faut rajouter des dates de naissance qui semblent fantaisistes, et des empreintes de pouce qui donnent à la pauvre Mireille Darc des paluches de gorille qui, bien entendu, vous salue bien) sont clairement plus étoffés pour les premiers rôles, et laconiques concernant les seconds "voire" (sic !) les troisièmes couteaux... Mais après Les Tontons éparpillés façon puzzle et Un sage en hiver, c'est un bon volet qui attend son Taxi pour Tobrouk avec impatience.

Citation

Pendant le siège de Stalingrad, il se distingue en tant que sniper, dessoudant avec une monotonie lancinante une bonne centaine de combattants de l'Armée rouge. Cette triste période terminée, il part quelques temps se refaire une santé en Amérique du Sud où il découvre les joies de la flûte de Pan et du bonnet péruvien.

Rédacteur: Julien Védrenne vendredi 14 décembre 2012
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