Baïonnette au canon

Coffre après coffre, il découvrait d'incroyables richesses. Bijoux, or et monnaie, objets de cultes et parures indigènes, jade, rubis et émeraudes de la taille d'un poing..., des armes ciselées, des armures dorées, des cassettes emplies à ras bord de maillons d'or. Masques d'or aztèques côtoyaient lingots d'argent et bagues de turquoises et d'opales.
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vendredi 19 avril

Contenu

DVD - Guerre

Baïonnette au canon

Psychologique MAJ mercredi 21 novembre 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 16,99 €

Samuel Fuller
Fixed Bayonets! - 1951
Patrick Brion (présentation)
Paris : Sidonis, septembre 2012
1 DVD VOST Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm
Coll. "Classique de guerre"

Actualités

  • 10/12 Librairie: Jean Narboni signe Samuel Fuller à L'Acacia (75)
    Il y a vingt ans disparaissait Samuel Fuller. &Eaute;crivain, réalisateur indépendant en marge (parfois) des grandes industries, l'homme était l'Histoire à lui tout seul du XXe siècle qu'il a traversé de façon active. Les éditions Allia avaient en leur temps publié sur étonnante autobiographie, Un troisième visage, les éditions Rivages s'étaient intéressé à deux de ses romans policiers. Récemment, Bach Films, Wilde Side et Sidonis ont republié de ses films (horrifique pour l'un, guerre et noirs pour les autres). Du 3 janvier au 15 février 2018, la Cinémathèque française lui consacrera une rétrospective. Pour l'heure, les éditions Capricci font paraître Samuel Fuller, un homme à fables, une biographie de Jean Narboni. De quelles fables parlons-nous ? Pour le savoir, rendez-vous ce jeudi 14 décembre 2017 à partir de 19 heures à la librairie L'Acacia (33/35 boulevard du Temple - 75003 Paris) afin d'avoir des éléments de réponse de la bouche même de l'écrivain biographe, et qui profitera de l'occasion pour dédicacer son dernier ouvrage.

    Samuel Fuller, un homme à fables, de Jean Narboni (Capricci - 160 p. ; 18,00 €.)
    Liens : Un troisième visage |L'Inexorable enquête |La Grande mêlée |Underworld USA |Samuel Fuller

Yeux baïonnette

S'il y a un réalisateur américain qui connait bien la guerre sous toutes ses facettes horrifiques, alors c'est Samuel Fuller. Dans Baïonnette au canon, l'ancien de la Big Red One instille ses cauchemars de la Seconde Guerre mondiale dans sa vision d'un fait d'armes en Corée. Nous sommes en 1951 et l'offensive communiste contraint les forces américaines - quinze mille hommes - à se retirer. Mais quarante-huit soldats d'élite ont pour mission de retarder les troupes sino-coréennes à flanc d'une montagne enneigée créant l'illusion du nombre. L'histoire pourrait se résumer à cet acte héroïque, mais ce n'est pas ça qui intéresse Samuel Fuller. Il se concentre sur Denno (Richard Baseheart magnifique d'humilité, que l'on retrouvera dans les rôles phares d'Ishmael dans le grand Moby Dick de John Huston aux côtés de Gregory Peck et Orson Welles, et d'Ivan Karamazov dans Les Frères Karamazov de Richard Brooks). Un sous-officier qui n'a pas peur de mourir, mais qui a peur de tuer un homme dont il croise le regard. Or Denno, qui a trois supérieurs à ses côtés, va devoir prendre en main ses troupes au pire moment alors que tous les officiers sont morts. Il va devoir affronter son statut d'ichi ban.

Samuel Fuller filme l'humanité des hommes dans l'horreur de la guerre. Il aboutit à un splendide film esthétique en noir et blanc où les cadrages serrés sur des visages transpirant de peur, de crasse et de sang sont poignants de réalisme. Il multiplie les monologues introspectifs et existentiels de son protagoniste avec ses peurs, ses errements et ses incertitudes aboutissant à révéler le quotidien de soldats ordinaires. Il ajoute à la crudité des images des dialogues encore plus crus, froids et caustiques qui abordent la mort dans toute sa stupidité. Et c'est bien dans les détails que Fuller se démarque des autres. Il révèle l'aspect psychologique de la guerre à travers un épisode éreintant avec des clairons chinois, il montre l'absurdité des mines antipersonnel avec un long passage dans un champ de mines américaines qui au lieu de favoriser les GI les empêchent de s'en sortir. Enfin, il impose son propre mythe de la caverne - là encore avec un massage généralisé de pieds en milieu humide. Tout cela conduit à un film atypique, cruellement réaliste et sombre où la baïonnette fait resurgir la bête qui est en chaque homme.

Baïonnette au canon : 92 min. réalisé par Samuel Fuller sur un scénario de Samuel Fuller d'après le roman de John Brophy. Avec Richard Basehart, Gene Evans, Michael O'Shea, Richard Hylton, Skip Homeier, James Dean...
Bonus. Présentation de Patrick Brion. Galerie photos. Bande-annonce.

Illustration intérieure

Tenir à tout prix jusqu'au lendemain 9 heures.


Citation

Dis-toi une chose : tu tires pas sur un homme, mais sur l'ennemi. Quand t'as digéré ça, t'as ton baptême de tireur. Ce sera aussi facile que de cracher un coup.

Rédacteur: Julien Védrenne samedi 23 janvier 2010
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