L'Assassin qui est en moi

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vendredi 29 mars

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Roman - Noir

L'Assassin qui est en moi

Psychologique - Assassinat MAJ vendredi 16 novembre 2012

Note accordée au livre: 6 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,65 €

Jim Thompson
The Killer Inside Me - 1952
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Paul Gratias
Paris : Rivages, octobre 2012
17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2413-2
Coll. "Noir", 886

Naissance de la violence

Les éditions Rivages ont eu la bonne idée d'entamer la réédition des romans de Jim Thompson dans une nouvelle traduction. L'Assassin qui est en moi, autrefois intitulé Le Démon dans la peau, est l'un des romans essentiels de la bibliographie d'un auteur qui aime les personnages meurtris qui meurtrissent à l'instar de Lou Ford, le personnage principal de ce roman de 1952, jeune shérif adjoint d'une petite ville du Texas. Fils d'un docteur décédé, il habite une maison trop grande pour lui avec des souvenirs tout aussi trop importants. Il conserve une image paternelle asphyxiante ainsi qu'une première expérience sexuelle intrigante et angoissante. Ce sont les deux éléments qui ont contribué à façonner une identité psychopathe. Il est devenu hyper violent avec les femmes et au moment où débute cette intrigue, l'assassin qui est en lui se réveille à nouveau. Machiavélique à souhait, il met en scène une dispute qui a mal tourné entre une prostituée (qu'il aime et qui l'aime) et le fils d'un notable (notable qui a fait tuer son demi-frère). Mais à trop bien faire les choses, les soupçons naissent dans une communauté où le paraitre est très important. À partir de ce moment, on comprend que Lou Ford est entré dans une spirale infernale. Que ces crimes en annoncent d'autres - celui de sa petite amie surtout -, que la destitution est proche, et que ceux qui ne voulaient pas voir ce qu'ils pressentaient n'auront d'autres choix qu'assumer une vérité qui saute aux yeux.

Ce roman, aux frontières du noir et du thriller impose surtout par l'excellence d'une narration et d'une construction qui font que l'on observe horrifié dans une première partie les agissements de Lou Ford avant que de se prendre de sympathie pour lui, victime à la fois de son cerveau et de son enfance. C'est le moment que choisit Jim Thompson pour haranguer subtilement son lecteur, pour le faire participer à une chasse à un homme qui devient empathique. Le monstre froid et tueur a en effet été remplacé par un enfant friable, fragile. Lou Ford, plusieurs fois tueur et destructeur de sa propre vie (sans compter celle des autres, ceux qu'il a tué, ceux qu'il a contraint au suicide, et ceux qui porteront à jamais le poids de ses actes), nous amène alors une vague de compassion en même temps qu'assagi il comprend qu'il est plus important qu'il se fasse prendre. C'est un roman étonnant où il est à la fois question d'amour et de violence, où tout serait possible sauf qu'il y a cette question psychopathique héritée d'une enfance brisée et qui amène son lot de brisures.


On en parle : 813 n°115

Citation

J'ai tué Amy Stanton le soir du samedi 5 avril 1952, quelques minutes avant neuf heures.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 01 novembre 2012
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