Jet Pilot

Je n'ai pas rappelé ce que ces mains avaient fait par le passé, je n'ai pas demandé non plus s'il était marié, s'il avait des enfants. Je ne voulais pas le savoir. Ce qui ne l'a pas empêché de sortir une photo de famille de son portefeuille, deux enfants de douze et treize ans dans l'uniforme d'une école britannique et une épouse au visage austère et à l'expression dédaigneuse.
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jeudi 03 octobre

Contenu

DVD - Espionnage

Jet Pilot

Corruption - Infiltration MAJ lundi 08 octobre 2012

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 2 €

Josef von Sternberg
Jet Pilot - 1957
Paris : Universal, février 2008
1 DVD VO-VOST Zone 2 ; couleur ; 19 x 14 cm

Aller-retour en Russie

À la fois film d'aviation, d'espionnage et de propagande anticommuniste, Jet Pilot détonne dans la carrière Josef von Sternberg. Cinq ans après Macao, son dernier réel film noir, le réalisateur américain propose ce qui sera en effet ni plus ni moins que son dernier film. Une production par Howard Hugues en couleurs quelque peu caricaturale permettant à John Wayne, qui incarne le colonel d'aviation Jim Shannon, de porter haut les vertus impérialistes américaines au dépend de ces rustres Russes.

Anna Marladovna alias Olga Orlief, une espionne russe, portée par la resplendissante Janet Leigh dont les yeux pétillent et qui est plus séduisante que jamais, joue les fausses transfuges et séduit ce mufle de John Wayne qui s'amuse à jouer sur les mots avec une Russe à l'anglais approximatif. Nous sommes sur une base en Alaska, et il est chargé de lui soutirer des renseignements suite à son arrivée inopinée aux commandes d'un avion de l'Armée rouge après la traversée du détroit de Bering. Il va simplement finir par se marier avec elle après des balades nuptiales aériennes car Josef von Sternberg filme les deux avions en plein air comme s'il s'agissait d'oiseaux à la parade. C'est d'ailleurs peut-être le seul vrai moment romantique du film avec... des avions de guerre ou comment faire un film de charme à partir d'un film de guerre !

Les dix premières minutes du film en anglais américain :



Le reste nous plonge dans une abracadabrante histoire d'espionnage où John Wayne fait semblant de verser dans le communisme, s'enfuit avec Janet Leigh en Russie où décidément ils manquent de tout et ne mangent que des blinis alors qu'aux États-Unis on a de la bonne viande de bœuf sur le grill à satiété, avant que nos deux héros réussissent à s'enfuir, Janet Leigh ardemment convaincue que l'impérialisme américain est supérieur en tous points au communisme russe. Von Sternberg y ajoute une dose de cruauté barbare russe sur fond de musique de circonstance qui, au lendemain des périodes les plus sombres du Maccarthysme, montre l'étendue des dégâts sur le cinéma américain.

Il n'en reste pas moins le jeu brillant de Janet Leigh (elle sera tête d'affiche l'année suivante dans Les Vikings, de Richard Fleischer, aux côtés de Kirk Douglas et Tony Curtis, et dans L'Ange du mal, d'Orson Welles où elle donne la réplique à Charlton Heston avant d'être l'incarnation terrible de Marion Crane dans Psychose, d'Alfred Hitchcock, en 1960), qui surpasse un John Wayne presque déjà finissant - il a déjà cinquante ans -, mais plus à l'aise en colonel d'aviation que dans Les Diables de Guadalcanal, de Nicolas Ray, où il s'attaquait de front aux Japonais en pleine Seconde Guerre mondiale (avec autant de muflerie et de machisme vis-à-vis de cette pauvre mère au foyer qu'est Janis Carter).

Jet pilot : 108 min. réalisé par Josef von Sternberg sur un scénario de Jules Futhman avec John Wayne, Janet Leigh, Jay C. Flippen, Paul Fix, Richard Rober, Roland Winters, Hans Conried, Ivan Triesaud...

Illustration intérieure

L'espionne Olga Orlief arrive aux États-Unis pour séduire un officier américain et le forcer à lui divulguer des informations capitales pour la Russie.


Citation

- Pourquoi vous ne me croyez pas ?
- C'est trop simple pour une Russe, trop malin et trop honnête.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 08 octobre 2012
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