Shanghai Express

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vendredi 29 mars

Contenu

DVD - Noir

Shanghai Express

Road Movie - Révolution MAJ mercredi 12 septembre 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 10 €

Josef von Sternberg
Shanghai Express - 1932
Paris : Universal, septembre 2010
1 DVD VOST Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm
Coll. "Universal classics"

Actualités

  • 01/07 Cinéma: Rétrospective Marlene Dietrich
  • 20/11 Cinéma: Marlene, encore et toujours
  • 05/11 Cinéma: Marlene Dietrich et Michael Curtiz
  • 29/10 Cinéma: von Sternberg et Curtiz
    L'Action Christine* est plus noire que noire cette semaine avec d'un côté un cycle de deux films de Josef von Sternberg avec Marlene Dietrich - ceux-là-mêmes qui étaient à l'honneur la semaine dernière, et de l'autre une rétrospective sur les films noirs de Michael Curtiz, Casablanca et Mildred Pierce en tête. Des atmosphères, des répliques, des couples tous autant mythiques. Avec en prime un British Agent qui sera présenté le 6 novembre par Jean-Claude Missiaen. Diable que cette semaine augure !

    Exclusivité 1 : Shanghaï Express, de Josef von Sternberg
    "Plus grand succès commercial de l'association Sternberg-Dietrich, Shanghai Express devait rapporter à la Paramount environ trois millions sept cent mille dollars. C'est sans doute dans ce film qu'opère avec le plus d'évidence la magie de tous les talents conjugués, du scénario de Furthman aux images de Lee Garmes, en passant par les décors d'Hans Dreier et les costumes de Travis Banton. La notion de cliché est ici plus déterminante que jamais. Les personnages sont autant de 'types' romanesques, de conventions presque, qui évoluent dans un décor conçu selon l'idée qu'on se fait de l'Orient, au gré d'une intrigue d'une parfaite linéarité. Les dialogues abondent eux aussi de clichés ('En Chine, le temps et la vie n'ont pas de valeur', 'chaque train a sa cargaison de péchés'), qui achèvent de placer les personnages dans une situation d'une exemplarité affirmée. Le poids du passé pèse sur tous, en particulier sur le couple Shanghaï Lily-Doc. La célèbre phrase de Marlene-Lily, qui, après avoir dit au capitaine qu'elle a changé de nom, s'entend demander si elle est mariée et répond qu''il a fallu plus d'un homme pour changer (son) nom en Shanghaï-Lily', résume tout ce qu'est le personnage en amont du récit et définit l'image de la star et de son rapport (mythique) à l'amour. Son 'sacrifice' (littéralement 'pour les beaux yeux' de l'homme qu'elle aime) participe pleinement du mythe de la femme amoureuse, condamnée par son passé et son image à demeure incomprise. Cet aspect du personnage de Marlene peut indiquer peut-être à quel point le mythe était développé en direction du public féminin. Shanghai Express est sans doute aussi le film dans lequel la beauté de Marlene est le plus mise en valeur. Ses toilettes (plumes dans la première et la dernière scène, voilettes, fourrure de la fameuse scène sur la plate-forme, où elle embrasse Clive Brook, puis coiffe sa casquette de capitaine), le jeu sur les ombres, sur les cheveux, tout est d'une unité admirable. Jusqu'à la dernière scène du train, qui s'ouvre par un lent travelling avant sur elle à la porte avant qu'elle éteigne la lumière : trois gros plans fabuleux, ou l'évidence du génie."
    Pascal Mérigeau (Josef von Sternberg, Édilio)

    Exclusivité 2 : Agent X27, de Josef von Sternberg
    "En dépit du remplacement de Gary Cooper, qui ne voulait pour rien au monde, après Morocco, tourner sous la direction de Sternberg, par Victor McLaglen, qui n'est vraiment pas le personnage, Agent X27 est l'un des films les plus complets de Sternberg. Le scénario témoigne d'une richesse d'invention et d'une cohérence interne dont nous rendons compte par ailleurs. Agent X27 est également de tous les films de Sternberg, Anatahan mis à part, celui qui va le plus loin dans l'utilisation des bruits et de la musique. Le personnage d'X27 est sans doute, de tous ceux que Marlene a interprétés pour Sternberg, celui qui est le plus marqué par le sentiment de son propre destin. Cette veuve d'officier devenue espionne pour avoir dit trop haut son mépris de la mort, accepte le rôle qu'on lui demande de jouer en disant : 'Ma vie a été misérable, j'aurai au moins une belle mort.' Alors qu'elle disait préférer mourir pour sa patrie plutôt que de se suicider au gaz ou se jeter dans le fleuve, elle sera fusillée pour avoir trahi. Paradoxe troublant, qui lui fera demander à être exécutée dans l'uniforme de son choix, 'celui que je portais quand je servais mes compatriotes, et non ma patrie'. Et tandis qu'on l'arrête, Sternberg montre Marlene X27 rectifiant le rouge de ses lèvres et réajustant ses bas, comme au premier plan du film."
    Pascal Mérigeau (Josef von Sternberg Édilio)

    Mercredi 31 octobre :
    Shanghaï Express (Shanghaï Express), de Josef von Sternberg (14 h 15, 15 h 45, 18 h 45, 20 h 15 & 21 h 45).
    Jeudi 1er novembre :
    Agent X 27 (Dishonored), de Josef von Sternberg (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Vendredi 2 novembre :
    Shanghaï Express (Shanghaï Express), de Josef von Sternberg (14 h 15, 15 h 45, 18 h 45, 20 h 15 & 21 h 45).
    Samedi 3 novembre :
    Agent X 27 (Dishonored), de Josef von Sternberg (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Dimanche 4 novembre :
    Shanghaï Express (Shanghaï Express), de Josef von Sternberg (14 h 15, 15 h 45, 18 h 45, 20 h 15 & 21 h 45).
    Lundi 5 novembre :
    Agent X 27 (Dishonored), de Josef von Sternberg (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Mardi 6 novembre :
    Shanghaï Express (Shanghaï Express), de Josef von Sternberg (14 h 15, 15 h 45, 18 h 45, 20 h 15 & 21 h 45).

    Festival : Michael Curtiz
    "À vingt-six ans, Michael Curtiz commença, sous le nom de Mihály Kertész, une carrière de réalisateur prolifique, devenant un des fondateurs du cinéma de son pays natal, la Hongrie. Chassé par la guerre, il travailla en Allemagne et sa renommée fut telle que la Warner l'engagea en 1926 pour tourner une super-production L'Arche de Noé. Il devint un des réalisateurs-phares de cette société où il resta vingt-huit ans, tournant plus de quatre-vingts films, avec toutes les stars du studio : Errol Flynn, Humphrey Bogart, James Cagney, Bette Davis, Joan Crawford, Olivia De Havilland, Ingrid Bergman, Claude Rains, Cary Grant, John Garfield, Lauren Bacall... Son œuvre fut jalonnée de grandes réussites, d'immenses succès publiques, de films qui sont des titres majeurs du patrimoine cinématographique mondial. Mais, sous prétexte qu'il acceptait de tourner des sujets dans tous les genres, que lui imposait la Warner, une partie de la critique refuse de le considérer comme un auteur à part entière. Pourtant, il fut plus qu'un simple artisan-réalisateur de studio. Il créa son propre style, fait de recherche formelle dans les cadrages, la lumière, d'un art du découpage, donnant un rythme dramatique irréprochable, avec des moments d'inspiration d'une grande modernité. Ayant gardé ses influences européennes, il possède un ton personnel, accentuant parfois le côté sombre, cynique, de certains sujets, comme si une fatalité pesait sur les personnages. Il magnifiait le jeu des acteurs par des mouvements de caméra audacieux, créant ainsi une dramaturgie qui dépassait les convention des genres. Il n'y a qu'à revoir Casablanca, Mildred Pierce, Captain Blood, etc, pour en être convaincu."
    Mardi 6 à 21 h 30 séance présentée par Jean-Claude Missiaen, réalisateur et historien du cinéma.

    Mercredi 31 octobre :
    Les Aventures de Robin des Bois (The Adventures of Robin Hood), de Michael Curtiz (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Jeudi 1er novembre :
    Casablanca (Casablanca), de Michael Curtiz (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Vendredi 2 novembre :
    La Femme aux chimères (Young Man with a Horn), de Michael Curtiz (14 heures, 16 h 30, 19 heures & 21 h 30).
    Samedi 3 novembre :
    Passage to Marseille (Passage to Marseille), de Michael Curtiz (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Dimanche 4 novembre :
    Le Roman de Mildred Piece (Mildred Pierce), de Michael Curtiz (14 heures, 16 h 30, 19 heures & 21 h 30).
    Lundi 5 novembre :
    Capitaine Blood (Captain Blood), de Michael Curtiz (14 heures, 16 h 30, 19 heures & 21 h 30).
    Mardi 6 novembre :
    British Agent (British Agent), de Michael Curtiz (14 heures, 15 h 30, 17 heures, 18 h 30, 20 heures & 21 h 30).

    * L'Action Christine
    4, rue Christine
    75006 Paris
    Tél; : 01.43.25.85.78
    contact@actioncinemas.com
    Liens : Le Roman de Mildred Pierce |Josef von Sternberg |Michael Curtiz

  • 23/10 Cinéma: Marlene Dietrich et Josef von Sternberg

Train révolutionnaire

Josef von Sternberg associe avec Shanghai Express les charmes mystérieux d'une Chine en pleine guerre civile et une traversée ferroviaire en terrain hostile avec des personnages haut en couleurs caricaturaux dans des wagons au luxe crapuleux. Au départ du train, à Shanghai, comme dans l'Orient-Express cher à Agatha Christie, montent un militaire français, un malade bougon allemand, un médecin en uniforme anglais, un négociant chinois, une bourgeoise énervante et son fichu clébard, un révérend bigot et extrémiste qui n'a pas peur du pléonasme, une prostituée chinoise et une charmeuse de luxe occidentale - qui n'est autre que Marlene Dietrich à l'accent français chantant et vraiment très classe.
Le confinement dans des wagons enfumés où chacun des personnages tente de cohabiter avec les autres amène très vite son lot de confusion et d'exaspération. Sous couvert de respectabilité les deux jeunes femmes sont montrées du doigt. Les autres - enfin la plupart des autres, éliminons du tas le médecin et le négociant - ont pour eux leur morale pudibonde et l'effronterie des colonisateurs. D'ailleurs, ils ne manqueront pas d'humilier le négociant qui s'avèrera être un chef révolutionnaire particulièrement immonde et méprisant, et qui leur fera payer cher leurs actes. À cela il faut ajouter l'élément Marlene Dietrich. Le personnage qu'elle incarne, Shanghai Lily, multiplie les amants et aime le luxe. Mais son véritable amour elle l'a vécu quelques années auparavant avec notre médecin britannique (qui ne l'a pas non plus évidemment oubliée). Cet amour tué de façon déraisonnable ne demande qu'à revivre.

Début du film en VO :


Mais Shanghai Express en plus d'être un film à la trame sentimentale en est aussi un sur la lâcheté des hommes et qui aborde la fierté mal placée. Fierté et lâcheté deux mots explosifs mis particulièrement en valeur par ce chef révolutionnaire chinois, amoureux de Shanghai Lily et qui, parce qu'il ne peut la conquérir, viol une prostituée (Anna May Wong exceptionnelle en femme blessée) avant d'exercer un odieux chantage. Chez lui, l'absurdité de la fierté contribuera à l'échec de ce pour quoi il combat le gouvernement. Mais, surtout, elle impose de mauvais choix avec de mauvaises méthodes. On peut dire que sa fierté conduit à la trahison de ses idéaux. Un aspect qui est bien plus qu'évoqué par Josef von Sternberg où, ironie de l'histoire, les deux éléments salvateurs du film en sont les vilains petits canards faibles et féminins du début. On pourra reprocher au film un regard un peu arrogant et caricatural sur les révolutionnaires, il n'empêche qu'il y a une jolie mise en scène servie par de très bons acteurs, avec des pirouettes comportementales intéressantes.

Shanghai Express : 80 min. réalisé par Josef von Sternberg sur un scénario de Jules Furthman d'après une histoire de Harry Harvey avec Marlene Dietrich, Clive Brook, Anna May Wong, Warner Oland, Eugene Pallette, Lawrence Grant...

Illustration intérieure

Marlène Dietrich et Anna May Wong unies face au mépris.


Citation

Vous m'intriguez monsieur Carmichael. Sans être athée je me demande comment vous pouvez localiser l'âme d'une femme et l'ayant fait, la déclarer damnée ?

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 09 septembre 2012
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