Kaïken

Franchement, Seigneur, c'est dégueulasse de permettre ça ! Une femme de mon âge et dans mon état qui, déjà, souffrait le martyre ! Mais qu'est-ce qui Vous prend, bordel ? J'ai raté ou bâclé ma prière du soir ? J'ai commis une saloperie ? Si Vous avez des rognes contre moi, allez-y carrément, dites-le, au lieu de me tourmenter dans ma chair !
San-Antonio - La Vieille qui marchait dans la mer
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Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Thriller

Kaïken

Tueur en série MAJ lundi 03 septembre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,9 €

Jean-Christophe Grangé
Paris : Albin Michel, septembre 2012
472 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-226-24303-4
Coll. "Thrillers"

Actualités

  • 28/02 : Parutions de la semaine - 28 février
  • 07/09 Édition: Parutions de la semaine - 7 septembre
    Les thrillers ouvrent le bal en ce début de rentrée littéraire. Démarrage en trombe avec les Harlan Coben, Jean-Christophe Grangé, Lisa Gardner et autres Gillian Flynn, mais les romans noirs et sombres ne sont pas en reste avec la parution des "deuxièmes" Stuart Neville et Leonardo Oyola. Le premier se fait discret alors que le second est omniprésent sur la toile (sauf chez nous - pour l'instant - ne manqueront pas de noter les plus averties des éditrices asphaltées). À noter que Rivages publie deux inédits signés Michaël Mention et Dominique Forma, bien accueillis à la rédaction, que Krakoen envoie sa deuxième fournée de "Petits noirs" avec des nouvelles d'auteurs français (parmi lesquels on retrouve étonnamment le k-libriste Frédéric Prilleux), et que le Livre de poche ressort deux romans d'auteurs transfuges du Masque au Seuil, Ron Rash (que nous avons rencontré) et Don Winslow. Une semaine vous l'aurez compris placée sous le signez du chiffre "deux" :

    Grand format :
    À découvert, de Harlan Coben (Fleuve noir, "Noirs")
    Tu es le mal, de Roberto Costantini (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Caché, de David Ellis (Le Cherche midi, "Thrillers")
    Les Apparences, de Gillian Flynn (Sonatine)
    Les Morsures du passé, de Lisa Gardner (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Kaïken, de Jean-Christophe Grangé (Albin Michel, "Thriller")
    Les Fantômes de l'harmonica, de Jean-Pierre Larminier (Jeanne d'Arc)
    Trois histoires énigmatiques suivi de Une nouvelle aventure d'Arsène Lupin, de Maurice Leblanc (Librio)
    Anima, de Wajdi Mouawad (Actes sud)
    Collusion, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller")
    Chamamé, de Leonardo Oyola (Asphalte, "Fictions")
    Le Parieur, d'Alexis Salatko (Fayard, "Littérature française")
    Je pars demain pour une destination inconnue : Exodus, 1947, de Maud Tabachnik (Archipel, "Cœur noir")

    Poche :
    Ne la quitte pas des yeux, de Linwood Barclay (J'ai lu, "Thriller")
    Nonne à tout faire, de Guillaume Béchard (Grand west, "Poche")
    Ligne 13, d'Antoine Blocier (Krakoen, "Petit noir")
    Tu me suivras dans la tombe et autres romans, de James Hadley Chase (Folio, "Policier")
    Remède mortel, de Harlan Coben (Pocket, "Thriller")
    Les Instruments de la nuit, de Thomas H. Cook (Pointsdeux, "Pointsdeux")
    Les Mariolles, de Frédéric Dard (Pocket)
    Boarding, de Jean-Marc Demetz (Krakoen, "Petit noir")
    Voyoucratie, de Dominique Forma (Rivages, "Noir")
    La Fille cachée, de Lisa Gardner (Archipoche, "Archipoche")
    La Maison d'à côté, de Lisa Gardner (LGF, "Thriller")
    Les Plumes du dinosaure, de Sissel-Jo Gazan (LGF, "Thriller")
    Nocturne, de Martha Grimes (City, "Poche")
    The Killing, de David Hewson (J'ai lu, "Thriller")
    La Rivière perdue, de Michael Koryta (LGF, "Thriller")
    Le Diable dans la ville blanche, d'Erik Larson (LGF, "Thriller")
    Une nuit sur la mer, de Patricia J. MacDonald (LGF, "Thriller")
    La Ville des enfants perdus, de Jennifer McMahon (LGF, "Thriller")
    Lucille, de Franck Membribe (Krakoen, "Petit noir")
    Sale temps pour le pays, de Michaël Mention (Rivages, "Noir")
    Une mer sans soleil, de Anne Perry (10-18, "Grands détectives")
    Encubé, de Frédéric Prilleux (Krakoen, "Petit noir")
    Serena, de Ron Rash (LGF)
    Du bois dont on fait les pipes, de San-Antonio (Pocket, "Les Nouvelles aventures de San-Antonio)
    La Fin des haricots, de San-Antonio (Pocket, "Les Nouvelles aventures de San-Antonio)
    Chapeau, de Hervé Sard (Krakoen, "Petit noir")
    Entre deux voix : journal d'une jeune interprète de conférence, de Jenny Müller Sigot (Mon village, "Roman poche")
    Ulve la rouge, de Claude Soloy (Krakoen, "Petit noir")
    Savages, de Don Winslow (LGF, "Policier")
    Liens : À découvert |Remède mortel |La Maison d'à côté |Les Morsures du passé |Les Plumes du dinosaure |Le Diable dans la ville blanche |Une nuit, sur la mer |Serena |Chapeau |Je pars demain pour une destination inconnue |Savages |Voyoucratie |Sale temps pour le pays |Caché |Tu es le mal |Chamamé |The Killing |Linwood Barclay |Antoine Blocier |James Hadley Chase |Harlan Coben |Thomas H. Cook |Frédéric Dard |Jean-Marc Demetz |Gillian Flynn |Dominique Forma |Lisa Gardner |Martha Grimes |Michael Koryta |Jean-Pierre Larminier |Maurice Leblanc |Patricia McDonald |Franck Membribe |Stuart Neville |Leonardo Oyola |Anne Perry |Ron Rash | San-Antonio |Hervé Sard |Maud Tabachnik |Don Winslow |David Ellis |Roberto Costantini

Nô Pasaran

Un an seulement après Le Passager, le Grangé nouveau débarque du haut de ses 472 pages bien tassées... Ce qui ne rebutera pas l'amateur, l'auteur ayant assez de souffle pour tenir la distance. Mais depuis Le Vol des cigognes, le marché du hou-fais-moi-peur s'est considérablement étoffé, obligeant de rester compétitif (dans ce domaine, on parle plus de linéaires et de têtes de gondole que de littérature...). Résistera-t-il à la concurrence ?

L'histoire commence de façon classique : le policier Olivier Passan est sur la piste d'un tueur en série (tiens donc...) surnommé "L'Accoucheur", puisqu'il tue des femmes enceintes. Or Passan tient son suspect : Guillard, un garagiste né hermaphrodite qui grandit en orphelinat et se fonda une carrière à la force du poignet. Or Passan s'aperçoit que quelqu'un entre et sort de sa maison où vit son épouse japonaise, Naoko, et leurs deux enfants métis. Mais il s'avère vite que l'intrus et Guillard sont deux personnes différentes...

Deux romans en un donc : l'histoire de tueur en série au froid délire évoque fortement l'itinéraire de Frank Dolarhyde dans Dragon rouge de Thomas Harris... Une fois celle-ci conclue, on passe à l'autre partie du roman : les rapports entre le policier, fou d'une culture japonaise folklorique qui n'existe que dans son esprit, et Nakao, qui en apparence a rejeté tout son héritage — mais en porte le poids... On sent-là une nette tentative de sortir du cadre du thriller industriel, bousculant un peu la fascination plutôt parisienne pour un Japon de carte postale, à base de Bushido, de musiques jugées ringardes par les Japonais et d'icônes cinématographiques. Et pourtant, le personnage vit cet amour de façon sincère ! Mine de rien, l'auteur aborde de façon intéressante le métissage, l'appréhension d'une autre culture lorsqu'on ne la voit que sous les yeux de l'amour — et au contraire la fascination/répulsion qu'elle exerce sur Nakao, l'Européenne aux yeux bridés constamment mise face à ce qu'elle rejette, ou du moins en apparence.

Certains pourront trouver ces descriptions de problèmes de couple un peu longuettes, mais ce n'est que la mise en place d'une troisième partie où le roman décolle... même si elle semble distincte du début du roman (sommes toute, l'histoire de tueur en série et le drame personnel des époux pourraient être deux récits différents !), et introduit un personnage en cours de route ! On le pardonnera aisément, puisque cette troisième partie est immersive en diable, se terminant par une très belle scène finale (appel du pied au cinéma, diront les mauvaises langues). Le tout avec une (bonne) langue qui se permet des notations parfois justes, frôlant le kitsch en d'autres occasions, mais avec une science de la narration qui fait qu'on ne peut s'empêcher de tourner les pages. Et avec tout de même quelques neurones de plus que le best-seller décérébré de base. Du travail d'OS certes, mais d'un excellent OS !

Citation

Il s'était endormi comme on meurt d'une balle en plein front, ses rêves formant au-dessus de lui une lourde sépulture de pierre.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 11 décembre 2012
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