Meurtre en Mésopotamie

Je me retrouvais seul avec les quatre statues [du palais de Justice] : la force, avec une colonne dans la main, prête à intervenir ; la tempérance avec sa carafe de vin en guise de consolation quand le procès était perdu en dernière instance et qu'il n'y avait plus aucun raison d'être abstinent ; la justice, avec sa balance et son glaive, la balance dans laquelle les avocats mesuraient leurs contributions en pièces d'or et le glaive avec lequel ils frappaient ceux qui osaient contester leurs calculs ; et, tout à l'est, la sagesse, avec un serpent et un livre, empoisonnée par la connaissance, manifestement.
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Contenu

Roman - Policier

Meurtre en Mésopotamie

Énigme - Assassinat MAJ mercredi 20 juin 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 5,6 €

Agatha Christie
Murder in Mesopotamia - 1936
Traduit de l'anglais par Robert Nobret
Paris : Le Masque, mai 2012
284 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-3653-0
Coll. "Agatha Christie", 16

Le meurtre comme habitude

Nous sommes en 1936, un an avant Mort sur le Nil et trois ans après Le Crime de l'Orient-Express. Meurtre en Mésopotamie s'insère exactement entre ces deux romans à tel point qu'Agatha Christie joue quelque peu avec la chronologie tout en s'appuyant sur son expérience. Le cadre sans être original est propice au rêve et à tous les débordements imaginatifs. La Mésopotamie, c'est le berceau de l'Humanité. C'est aussi en 1936 une région sous protectorat britannique où se croisent beauté indigène et flegme anglais. La frontière entre la civilisation et la barbarie. Entre le connu et l'inconnu en une vision toute colonialiste...

Une jeune infirmière, Amy Leatheran, arrive sur un chantier de fouille en Mésopotamie pour servir de dame de compagnie auprès de la ravissante Mme Leidner, en proie à de terribles angoisses nocturnes qui s'accompagnent de visions étranges à travers les carreaux de sa fenêtre. Las pour elle, elle n'a même pas le temps de décrypter les tensions qui existent entre chacun des membres de l'équipe archéologique du professeur Leidner que sa femme est cruellement assassinée dans sa chambre, victime d'une hémorragie interne consécutive à un rude coup porté à la tête. Et c'est là qu'intervient à nouveau son détective belge, Hercule Poirot, qui, apprenons-nous, devra par la suite résoudre un mystère à bord de ce fameux Orient-Express. Poirot assiste la police locale dirigée par un capitaine anglais mais, l'ingéniosité usuelle d'Agatha Christie est de prendre du recul par le biais d'un de ses personnages qui sera le narrateur de l'intrigue sous couvert d'objectivité. Dans ce cas-là, c'est bien entendu Amy Leatheran, qui a ainsi l'occasion de se moquer de l'accent et de la syntaxe du détective.

L'intrigue est simple mais les relations et le buts (in)avoués des principaux personnages sont complexes. Agatha Christie développe une trame aux multiples ramifications sentimentales. Elle y ajoute quelques faussaires et autres trafiquants qui se mêlent à un étrange meurtre en chambre close. Il importe à Hercule Poirot de démonter les alibis des uns et des autres, de découvrir comment le meurtre initial a été commis avant même que de tenter de déceler le pourquoi. Et, surtout, d'être une oreille prompte à recueillir les confidences. Car, le meurtre est une habitude, et il y a sur ce champ de fouille des personnes qui préfèrent transformer en certitudes leurs doutes au péril de leur vie ! De quoi pimenter une lecture agréablement renouvelée par une traduction révisée et revisitée...

Citation

Moi aussi, il m'arrive de rire et de plaisanter, mademoiselle. Mais il est des sujets qui ne prêtent pas à rire. Il est des choses que mon métier m'a enseignées. Et notamment celle-ci, la plus terrible : le meurtre peut devenir une habitude...

Rédacteur: Julien Védrenne samedi 16 juin 2012
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