Ultimes rituels

Toute sa vie était là : protéger ce fragile équilibre de la folie meurtrière des hommes. Éduquer, préserver, étudier. Jamais il ne s'en lasserait. Même aujourd'hui ou son cœur était d'humeur morose.
Karine Giébel - Jusqu'à ce que la mort nous unisse
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Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Policier

Ultimes rituels

Gothique - Assassinat MAJ lundi 28 mai 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 7,9 €

Yrsa Sigurdardóttir
Thridja Táknid - 2005
Traduit de l'islandais par Marie de Prémonville
Paris : Points, mars 2012
477 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-2479-5
Coll. "Policier", 2805

Actualités

  • 25/02 Édition: Parutions de la semaine - 25 février
    Semaine très k-librée avec les parutions d'un roman de Laurent Fétis, Nocturne pour instrument divers, publié dans la collection dirigée par Thomas Bauduret aux éditions Asgard, "Zones d'ombres" et le roman La Fracture de Coxyde, un "Polar en Nord" de Maxime Gillio, notre spécialiste émérite de l'œuvre de San-Antonio. Et ils tombent plutôt bien car la semaine est assez légère si l'on omet Adieu Gloria, un roman noir aux teintes archaïques de la surprenante Megan Abbot, L'Heure des loups, nouvel opus aux éditions Sonatine de Shane Stevens, et surtout Un hiver de glace, de Daniel Woodrell, sorte de western contemporain, version proximale de Fantasia chez les plouc, de Charles Williams. Si vous n'avez pas le temps de le lire, vous pourrez voir son adaptation au cinéma par Debra Granik (Winter's Bone). Le reste est bien entendu à découvrir :

    Grand format :
    Adieu Gloria, de Megan Abbott (Le Masque)
    Les Fils d'Omphals, de Pierre Bassou (Le Masque d'or, "Adrénaline")
    Diké ou L'Archiviste, de Jérôme Bonneau (Les 2 Encres, "Sang d'encre")
    Le Commissaire Adam et l'énigme de l'expert Haudet, de Yves Cléon (Clea)
    Là où se cache la vérité, de Julie Corbin (Ixelles)
    Jusqu'au sommet de la montagne, d'Arne Dahl (Le Seuil, "Policiers")
    Mort d'un fan des Beatles, de Philippe Dell'ova (Le Masque d'or, "Adrénaline")
    Nocturne pour instruments divers, de Laurent Fétis (Asgard, "Zones d'ombre")
    L'Ombre dans l'eau, d'Inger Frimansson (First, "Thriller")
    Lyalo-ly, de Patrice Guirao (Au vent des îles, "Noir Pacifique")
    Dame de trèfle, d'Alexis Lecaye (Le Masque)
    La Petite fille de ses rêves, de Donna Leon (Calmann-Lévy)
    Il va neiger sur Venise, de Jean Mazarin (Nuits blanches, "Policier")
    Engrenage, de Andrée Mortier (M. Dricot, "Roman policier")
    Justice dans un paysage de rêve, de Mala Nunn (Les 2 Terres, "Best-seller")
    Frontière blanche, de Matti Ronka (L'Archipel, ""Les Maîtres du suspense")
    L'Heure des loups, de Shane Stevens (Sonatine)
    Ultimes rituels, de Yrsa Sigurdardottir (Anne Carrière, "Policier")

    Poche :
    Bigorneaux et lingots à Ré la Blanche, de Robert Béné (De Borée, "Polars")
    Ré la Blanche, ruelle du Puits-sans-Fond, de Robert Béné (De Borée, "Polars")
    La Fracture de Coxyde, de Maxime Gillio (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
    Le Colibri, de Hervé Jovelin (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
    Show effroi, de Claude Muller (Papier libre, "Polar en poche")
    Suicides.com, de Michel Ollivier (Papier libre, "Polar en poche")
    Le Putsch, de Gérard Streiff (Krakoen, "Forcément noir")
    Tuez Rigoberta Menchu, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
    Un hiver de glace, de Daniel Woodrell (Rivages, "Noir")
    Liens : Adieu Gloria |La Fracture de Coxyde |Un hiver de glace |La Petite fille de ses rêves |Diké ou l'archiviste |L'Heure des loups |Arne Dahl |Laurent Fétis |Maxime Gillio |Donna Leon |Gérard Streiff |Daniel Woodrell |Megan Abbott

Chasse aux sorcières

Nouvelle venue dans le polar islandais, Yrsa Sigurdardóttir choisit de nous plonger dans les affres des sorcières du Moyen Âge, brûlées sur les bûchers de l'arbitraire bien pensant de l'époque, ressuscités sous forme de scarifications effrayantes subies par le corps d'un jeune étudiant allemand, assassiné au sein de l'université. Harald, issu d'une famille aristocratique allemande, en délicatesse avec elle malgré les subsides qui lui parvenaient chaque mois et lui permettaient de mener une vie de fête et d'excès, étudiait la chasse aux sorcières en Islande avant qu'on lui arrache les yeux et que son cadavre tombe littéralement sur les épaules du vieux professeur acariâtre Gunnar un lundi matin à l'ouverture des bureaux.

Quelques jours plus tard, Frau Guntlieb, la mère de Harald joint par téléphone Thóra Gudmundsdóttir, juriste associée, et lui propose de mener sa propre enquête car son mari et elle ne sont pas convaincus de la culpabilité de Hugi, le jeune homme arrêté par la police, sans compter qu'ils souhaitent aussi être en contact avec quelqu'un qui parle leur langue. Avant même que Thóra ait pris une décision, un rendez-vous avec l'homme de confiance de la famille Guntlieb est fixé pour elle et elle rencontre Matthew Reich dans le plus ancien hôtel de Reykjavik. À partir de cet instant, la relation entre ces deux caractères antagoniques, lui froid et moqueur, elle nature et maladroite, jalonne le roman et l'on s'attend à tout moment à ce que la confrontation qui les oppose finisse par les unir. Thóra accepte sa mission, en considération de la manne financière non négligeable qui lui est offerte.

C'est en duo qu'ils se mettent au travail, elle comme avocate désignée par la famille du défunt et lui comme ami de la famille. Il apporte son concours en l'éclairant sur la nature des relations familiales surtout. Ils interrogent Hugi Thórisson qu'ils visitent en prison. Le doute s'installe dans l'esprit de Thóra après cette première confrontation et décide d'aller sur les traces des recherches en sorcellerie de Harald pour découvrir la vérité. Ils croisent aussi les amis d'Harald, de jeunes étudiants comme lui, avec lesquels il avait formé une société de sorcellerie, prétexte à faire la fête, organiser des orgies et où la drogue prenait une place prépondérante. Les jeunes ne sont guère coopératifs ni bavards et toutes les suppositions sont permises. Il appert que Harald était un anti-conformiste, solitaire et malheureux qui, grâce à l'argent reçu de sa famille, s'était composé une petite cour toute dévouée à sa cause, tant que la drogue et l'argent coulait à flots.

Yrsa Sigurdardóttir ne lésine pas sur les détails des sacrifices de sorcières, au risque de perdre le lecteur par l'abondance d'informations sur la question, Thóra se plongeant même dans la lecture du Malleus Maleficarum, recueil censé apporter un éclairage sur la personnalité de Harald. Le polar est prétexte à décrire la désespérance de la jeunesse islandaise, en mal d'émotions fortes propices à l'évasion. L'auteur manie également l'humour dans son récit, notamment avec le personnage de Bella, la secrétaire antipathique de Thóra contre laquelle elle se casse à chaque fois les dents, Matthew réussissant lui à l'amadouer, ce qui a le don d'énerver Thóra. L'idée de mettre en avant une femme, Thóra, confrontée à ses propres problèmes ménagers, elle est divorcée et mère d'une petite fille et d'un adolescent avec lequel elle peine à ouvrir le dialogue, est intéressant même si sa relation avec le taciturne Matthew frise la caricature et l'humour tourne vite au ridicule. Cependant, nous guetterons la parution du prochain roman avec attention car Thóra est sympathique et attachante dans cet univers frigorifié.

Citation

Il avait eu le statut de suspect, et non de témoin. Contrairement à un témoin, il n'était donc pas tenu de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.

Rédacteur: Axelle Simon dimanche 20 mai 2012
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