Top class killer

C'est un peu insultant de devoir admettre qu'un crétin comme lui peut avoir vu juste, mais après tout Isaac Newton n'a pas balayé l'idée de la gravité simplement parce que la pomme avait un QI très bas.
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mercredi 24 avril

Contenu

Roman - Thriller

Top class killer

Tueur en série MAJ mercredi 02 mai 2012

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Jon Osborne
Kill Me Once - 2011
Préface de Stéphane Bourgoin
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Aline Weill
Paris : Le Seuil, avril 2012
364 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-105061-5
Coll. "Policiers"

L'ennui du chasseur

Top class kliller : au moins, ce titre de série Z (l'original étant aussi générique que celui d'un téléfilm du dimanche après-midi) vend la mèche pour cet effort qui pourrait être un rebut des années 1990... Les tueurs en série sont fatigués, et à force d'exploitation, leur potentiel de fascination finit par s'émousser, surtout lorsqu'il n'y a aucun mystère sur leur identité. Au moins, ce Nathan Stiedowe n'est pas de ceux qui décident un beau matin d'embrasser une carrière de tueur parce qu'un chihuahua leur a marché sur le pied : son itinéraire de "mauvaise graine" est détaillé et ses raisons de vouloir "corriger" les exactions d'autres tueurs ont une motivation simple : la notoriété. Ce qui pourrait être l'occasion d'une métaphore sur une société vénérant la violence, mais semble, sous la plume de Jon Osborne, une motivation tout à fait normale. Douteux, d'autant que les portraits des victimes - masculines comme féminines - forcément subjuguées finissent par revenir à la vieille excuse de tout violeur : "cette garce l'avait bien cherché". Et en inversant la doxa habituelle qui veut que tout suspense ait pour but l'élimination du mari pour une faute quelconque, ici, l'adultère semble justifier l'exécution, surtout chez une femme "de cinquante-huit ans" forcément pathétique, décrite avec un mépris évident. Évidemment, il faut une enquêteuse, mais là, pour enfoncer le clou, on se contente d'un clone de Clarice Lispector avec même son mentor, Crawford Bell... Dans le rôle du Jack Crawford du Silence des agneaux ! Et ça continue : un développement de trente pages impliquant un suspect, et un second où des indices mettent Clarice, pardon, Dana, sur la piste dudit Crawford sont absolument inutiles, puisque l'identité du tueur est connue dès le départ ! Au moins, la fin relève un peu le niveau en explicitant la connexion entre l'inspectrice et le tueur, mais c'est un peu tard. On espère que les défauts de ce premier roman seront corrigés par la suite, mais le fait qu'on ait laissé passer des erreurs de débutants en dit malheureusement long sur le niveau actuel du genre outre-Atlantique... Et comme en une ultime ironie, la traduction de ce roman est tout à fait remarquable. La préface de Stéphane Bourgoin s'ouvre en énumérant le nombre de fois où le même thème a été abordé au cinéma (dont l'excellent Copycat). Une autre façon de dire : "Vous qui entrez dans ces pages, laissez toute espérance..."

Citation

Cela faisait trois mois qu'il suivait avec attention les gros titres de Cleveland, et il ne pouvait s'empêcher de se demander comment ce meurtre serait traité par la presse de L.A. Peut-être qu'il commencerait enfin à avoir la reconnaissance qu'il méritait. Et un surnom digne de lui.

Rédacteur: Thomas Bauduret samedi 28 avril 2012
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