Hiver arctique

John, ici présent, est pratiquement le meilleur que vous puissiez trouver. Il est voleur dès le matin à son réveil et il l'est encore le soir quand il va se coucher. Jamais une pensée honnête ne lui a traversé la tête. S'il avait une tournure d'esprit plus tortueuse encore, vous pourriez vous servir de lui comme d'un tire-bouchon.
Donald Westlake - Et vous trouvez ça drôle ?
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Policier

Hiver arctique

Psychologique - Social MAJ mercredi 18 février 2009

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

Arnaldur Indridason
Vetrarborgin - 2005
Traduit de l'islandais par Éric Boury
Paris : Métailié, février 2009
336 p. ; 21.5 x 14 cm
ISBN 978-2-86424-673-2
Coll. "Noir - Bibliothèque nordique"
Les Enquêtes d'Erlendur Sveinsson, 4

Actualités

  • 04/06 Édition: Parutions de la semaine - 4 avril
  • 25/09 Édition: Parutions de la semaine - 25 septembre
    Les parutions de la semaine ne sont pas très nombreuses. Rayon poche, on ne saurait trop recommander le livre du maître de l'espionnage historique, Alan Furst (Le Correspondant étranger). Rayon grand format, k-libre peaufine ses chroniques de romans parus chez Jigal (Otsiemi & Gouiran), chez Fayard (Colin-Thibert) ou chez Tornade (on attend les livres avec impatience). Vous pouvez d'ores et déjà lire ce que pense la rédaction de Qui sème le sang, de Dahl.

    Grand format
    Le Troisième secret, de Steve Berry (Succès du livre)
    Le Diable dans la maison d'EA, d'Ellis J. Blake (E-dite)
    Le Royaume des sables, de Pierre Boussel (Jigal)
    Un petit jaune, de Sylvie Callet (Presses du Midi)
    Le Festin d'Alice, de Colin-Thibert (Fayard)
    Qui sème le sang, d'Arne Dahl (Le Seuil)
    La Princesse du Burundi, de Kjell Eriksson (Gaïa)
    Et il ne restera que des cendres..., de Kathryn Fox (City)
    L'Été tous les chats s'ennuient, de Philippe Georget (Jigal)
    New York : le crépuscule d'un géant, de Luc Gonin (Mon village)
    Qui a peur de Baby Love ?, de Maurice Gouiran (Jigal)
    Jungle rouge, de Kent Harrington (Le Rocher)
    Damnation street, d'Andrew Klavan (Le Seuil)
    Le Sang des immortels : meurtres sous la Coupole, d'Éric & Richard Le Boloc'h (Michel Lafon)
    Dans les entrailles du pénitent, d'Hélène Lodie (L'Harmattan)
    Braquo, d'Olivier Marchal & David Defendi (Flammarion)
    Mort sur le golf, de Roger Moiroud (Thot)
    Les Prédateurs font toujours face au courant, de Jean-Louis Nogaro (P. Liuzzo)
    La Vie est un sale boulot, de Janis Otsiemi (Jigal)
    L'Ange et le loup, de Patrice Pélissier (Éditions de l'Ecir)
    Les Broussard, de Thierry Rollet (Le Masque)
    Le Crime de la rue Danton, de Jean-François rottier (Éditions du Polar)
    L'Héritier de Dracula, de Sam Stall (Tornade)
    Batman : meurtre au manoir des Wayne, de Duane Swierczynski (Tornade)
    Les Crimes du docteur Watson, de Duane Swierczynski (Tornade)
    Poche
    Le Correspondant étranger, d'Alan Furst (Points)
    Un homme très recherché, de John Le Carré (Points)
    Brandebourg : novembre 1989, chute du mur de Berlin, un homme est pris au piège entre l'Est et l'Ouest, de Henry Porter (Points)
    Grands caractères
    Hiver arctique, d'Arnaldur Indridason (À vue d'œil)
    Épouses et assassins, de Kwei J. Quartey (À vue d'œil)
    Liens : Qui sème le sang |La Vie est un sale boulot |Maurice Gouiran |Alan Furst |Arnaldur Indridason |Colin Thibert |Janis Otsiémi

Ce qu'il faut savoir sur la série

Commissaire humaniste à Reykjavik, Erlendur mène des enquêtes patientes mais efficaces dans une Islande à l'apparence lisse et trompeuse. Ses adjoints Elimborg et Sigurdur Oli sont deux tentacules chercheurs et infatigables. Erlendur est obnubilé par la disparition de son frère alors qu'ils étaient ensemble dans une tempête de neige. Est-ce une raison suffisante pour avoir fui son propre foyer abandonnant sa femme et ses deux enfants, Sindri et Eva Lind - cette dernière étant une éternelle junky ?

Le cercle vicieux de la solitude viciée d'Erlendur

Dans les rues de Reykjavik, des adolescents se réunissent derrière une pharmacie, des voitures sont rayées volontairement, des hommes n'en finissent pas de tromper leurs femmes, et les immigrés sont regardés d'un drôle d'air. Bref, rien de malheureusement plus normal pour une grande ville aujourd'hui. Là où ça dérape, c'est qu'un adolescent métis thaïlandais et islandais s'est fait planter. La mécanique policière se met rapidement en place. Le commissaire Erlendur et ses fidèles seconds, Sigurdur Oli et Elimborg, enquêtent, se dispersent, épuisent leurs téléphones portables et la patience d'habitants de la ville un brin je-m'en-foutistes et replongent dans leurs souvenirs de lycéens. Dans le même temps, une femme appelle Erlendur au secours ; une autre a disparu, suicidée ?; l'ancienne supérieure d'Erlendur, Marion Briem, se meurt abandonnée dans un hôpital ; Eva Lind et Sindri essaient de convaincre leur père de parler du drame de sa vie.

Ce quatrième roman d'Arnaldur Indridason est terriblement efficace. Comme si l'auteur voulait épurer son écriture pour mieux être factuel. Car Indridason, avec Hiver Arctique, aborde un nouveau problème lié à l'Islande tout en conservant les thèmes qui lui sont chers. Ainsi, les disparitions inexpliquées de nombreux Islandais restent au cœur de ce roman. La solitude et la méconnaissance des gens que l'on côtoie sont mises à nu. Dans ce roman, Arnaldur Indridason traite de l'immigration, de la solitude qui pousse à aller se marier à l'étranger (comme la Thaïlande) avant d'abandonner l'épouse dans un pays inconnu, du racisme, des problèmes scolaires, des relations entre les parents et leurs enfants. Il survole le thème de la pédophilie avec toute l'incompréhension que cela peut donner. On retrouve un commissaire plus désespéré et désabusé que jamais. Laissant de côté celle qui pourrait devenir sa femme. Découvrant qu'il ne connaît strictement rien de la vie de Sigurdur Oli et faisant l'effort – remarqué – de demander à Elimborg comment va sa fille. Il a toujours autant de mal à comprendre ses enfants qui lui tendent autant de perches qu'il n'arrive pas à saisir. Maladresse humaine. Erlendur est une brute sentimentale. À la fois barbare et civilisé. Incapable de comprendre que l'on puisse s'attacher à lui. Entièrement replié sur lui-même, son malheur, ses livres et sa solitude. Mais quand l'hiver arctique se réveille, il semble enfin sortir de son coma.


On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°36 |Carnet de la Noir'Rôde n°40 |La Tête en noir n°138 |Le Magazine littéraire - Hors-série n°17

Nominations :
Prix Polar international 2009

Citation

Cette société se met à dérailler complètement. Et vous n'y pouvez rien. Est-ce que c'est une spécialité islandaise, cette mollesse dont on fait preuve envers les criminels ?

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 23 septembre 2009
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