Balancé dans les cordes

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mardi 16 avril

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Roman - Noir

Balancé dans les cordes

Social - Sportif - Gang MAJ mercredi 29 février 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17 €

Jérémie Guez
Paris : La Tengo, février 2012
232 p. ; 19 x 14 cm
ISBN 978-2-35461-021-0

Actualités

  • 30/08 Prix littéraire: Sélection 2013 du Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon
  • 24/04 Prix littéraire: 2013 : premier tour des Trophées 813
    Les adhérents de l'association 813, les Amis des littératures policières, ont eu à s'exprimer afin de définir les sélections des Trophées. Les nommés tant en romans et nouvelles francophones qu'en étrangers confirment une tendance relevée cette année avec quelques intrusions bienvenues (Alix Deniger, Christian Roux, Deon Meyer & Benjamin Whitmer). L'on a beaucoup parlé de Paul Colize, Jérémie Guez, Karim Miské et olivier Truc ; Victor del Árbol et Donald Ray Pollock ont déjà trusté nombre de prix. L'ensemble est de haute tenue et semble laisser poindre une nouvelle génération d'auteurs - surtout en ce qui concerne les romanciers francophones - rappelons que Paul Colize est belge. L'on regrettera cependant l'absence de romancières. Le Trophée Maurice Renault, s'il est censé récompenser avant tout un essai, offre la part belle aux blogs et à notre site. Nous ne saurions cependant conseiller aux adhérents de privilégier La Tête en noir, plus vieux fanzine du genre, ou L'Indic, revue de l'association Fondu au noir, tant le Trophée nous parait plus devoir promouvoir une œuvre imprimée et non virtuelle. Mais cet avis n'engage que nous. Enfin, la sélection du renaissant Trophée de la bande dessinée promet. Les amateurs de bandes dessinées graphiques sont servis entre Blaste, troisième du nom, Castilla Drive, Pizza Road Trip et Zone blanche. Ces Trophées s'annoncent prometteurs avec des choix hitchcockiens. Les adhérents ont jusqu'au samedi 20 octobre pour faire leur choix !

    Trophée du roman francophone ou recueil de nouvelles :
    - Back up, de Paul Colize (La Manufacture de livres) ;
    - I cursini, d'Alix Deninger (Gallimard, "Série noire") ;
    - Balancé dans les cordes, de Jérémie Guez (La Tengo) ;
    - Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes") ;
    - L'Homme à la bombe, de Christian Roux (Rivages, "Noir") ;
    - Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc (Métailié, "Noir").

    Trophée Michèle Witta du roman étranger ou recueil de nouvelles :
    - La Tristesse du samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
    - À la trace, de Deon Meyer (Le Seuil, "Policiers") ;
    - Le Diable, tout le temps, de Donald Ray Pollock (Albin Michel, "Terres d'Amérique") ;
    - Pike, de Benjamin Whitmer (Gallmeister, "Noire").

    Trophée Maurice Renault (essai, article de presse, magazine...) :
    - L'Indic, revue de l'association Fondu au noir ;
    - La Tête en noir, fanzine dirigé par Jean-Paul Guéry ;
    - Action suspense, blog de Claude Le Nocher ;
    - Actu du noir, blog de Jean-Marc Laherrère ;
    - k-libre, site dirigé par Julien Védrenne.

    Trophée bande dessinée :
    - Blast. 3, La Tête la première, de Larcenet (Dargaud) ;
    - Castilla Drive, d'Anthony Pastor (Actes sud, "L'An2") ;
    - La Peau de l'ours, de Zidrou & Oriol (Dargaud) ;
    - Pizza Road Trip, d'El Diablo & Cha (Ankama) ;
    - Zone blanche, de Jean-Claude Denis (Futuropolis).
    Liens : Back up |I cursini |Arab jazz |L'Homme à la bombe |Le Dernier Lapon |La Tristesse du Samouraï |À la trace |Le Diable, tout le temps |Pike |Castilla Drive |Zone blanche |Paul Colize |Alix Deniger |Jérémie Guez |Karim Miské |Christian Roux |Olivier Truc |Deon Meyer |Donald Ray Pollock |Benjamin Whitmer |Jean-Paul Guéry |Jean-Marc Laherrère |Manu Larcenet |Anthony Pastor

  • 22/03 Édition: Parutions de la semaine - 22 mars
  • 18/12 Prix littéraire: Sélection Hiver 2013 pour la SNCF
  • 08/03 Librairie: Jérémie Guez à Nantes (44)

Knock out poisseux

Il existe une tradition rare dans le roman noir français, symbolisée par une collection disparue qui s'intitulait "La Poisse". Plus lumineuse aux États-Unis, à travers les romans de David Goodis, elle n'avait vu en France que l'éclat d'André Héléna, bien oublié aujourd'hui sauf des amateurs du genre.
L'année dernière, avec Paris la nuit, chroniqué en ces murs, Jérémie Guez nous avait offert un texte qui renouait avec ce genre. Il récidive ici avec la trajectoire sensible et maitrisée, sans pathos, mais avec plein d'émotion - tout le contraire des téléfilms vulgaires dont on nous abreuve régulièrement -, d'un personnage lambda.
Tony, le narrateur, est un jeune homme perdu. Père absent, il vit avec sa mère qui oscille entre des amants passagers et la drogue qu'elle consomme ou revend. Seul point d'accroche, son oncle qui le fait travailler dans son garage et lui offre une échappatoire : la boxe. Tony s'entraine, perd de vue Moussa, l'un de ses rares amis devenu un des caïds locaux, et s'affirme comme une valeur montante de son sport. Jusqu'au jour où sa mère est battue par un "client", qu'il veut la venger, et que la seule solution est de "travailler" pour le parrain régional.
Entre la dureté de la situation, le déterminisme des personnages, les possibilités de s'en sortir qui se voient continuellement bloquées par des bifurcations de vie, le "héros" ne peut que foncer vers un destin décidé d'avance, sans se plaindre.
Jérémie Guez rend avec justesse l'itinéraire de Tony, entre débrouilles et obligations. Il rend également finement compte du parcours, servi par le jeu d'un monologue intérieur qui restitue l'ambivalence : s'en sortir peut-être en se trahissant ou rester fidèle à ses origines ? À un moment, Tony croit découvrir l'amour avec une jeune fille des quartiers chics. Il se présente comme un peu paumé, il y croit mais il tombe par hasard sur elle au milieu d'une bringue organisée par le "parrain", alors qu'il est au bras de deux prostituées...
Avec une économie de moyens, Jérémie Guez montre avec ce deuxième roman, une maitrise du récit, un texte tendu vers sa chute inéluctable, où jamais l'on ne peut respirer, où l'on ne peut que trahir, y compris ceux qui veulent notre bien, où règne la poisse.

Récompenses :
Prix SNCF du polar/Roman 2013

Nominations :
Prix de la ville de Mauves-sur-Loire 2013
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2013

Citation

Elle laisse quand même tomber sa tête contre mon épaule. Tous mes muscles sont contractés, je déteste qu'on me touche. Mais je n'ai pas envie que ça s'arrête.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 26 août 2012
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