Le Temps de la prophétie

Depuis huit ans, l'enfant était le seul moteur qui lui permettait de se lever le matin. Sans lui, elle aurait mis fin à ses jours depuis longtemps.
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vendredi 29 mars

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Roman - Policier

Le Temps de la prophétie

Politique - Historique - Religieux MAJ mardi 06 mars 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,3 €

S. J. Parris
Prophecy - 2011
Traduit de l'anglais par Maxime Berrée
Paris : 10-18, mars 2012
408 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-264-05534-7
Coll. "Grand format"

Actualités

  • 11/01 Édition: Parutions de la semaine - 11 janvier
  • 02/03 Édition: Parutions de la semaine - 2 mars
    Alors que les éditions Jigal nous proposent leurs habituelles salves jigaliennes avec l'inévitable Maurice Gouiran, Jacques Olivier Bosco et le presque tout nouveau Janis Otsiémi, nous n'hésitons pas à mettre en avant de manière éhontée, toujours chez ce même éditeur, l'anthologie de nouvelles Les Auteurs du noir face à la différence. Certes, ce n'est pas l'ouvrage de la semaine, mais c'est le travail acharné du k-libriste Fabien Hérisson (acharné au point de se faire trop rare en nos pages) afin de réunir des textes pour et à la fois contre la discrimination, en particulier l'autisme. L'ouvrage n'a pas encore été lu, nul doute qu'il souffre de l'exercice du genre, mais ceci n'empêche pas cela.
    Les amateurs de romans dans lesquels on se plonge seront néanmoins ravis de certaines publications. Rivages au format poche se décline sous des noms savoureux de Marc Behm à David Peace, et nous offre le luxe d'un Richard Stark en grand format. L'incontournable James Patterson (bientôt une interview) y va de son habituel roman, Agatha Christie se retraduit en français et parfois même en breton (tout comme Arthur Conan Doyle au contraire de Georges Simenon).
    Mais comme d'habitude, faites votre choix :

    Grand format :
    Les Auteurs du noir face à la différence, collectif (Jigal, "Polar")
    Le Trésor de Graham, de Gilles Bornais (Pascal Galodé, "Polar")
    Ciel Sereing, de Frédéric Bozidar (M.E.O.)
    Le Tribunal des âmes : les crimes commencent par des aveux, de Donato Carrisi (Calmann-Lévy)
    Sous haute tension, d'Harlan Coben (Belfond, "Noir")
    Le Testament des Templiers, de Glenn Cooper (Le Cherche Midi, "Thriller")
    Le Portrait de Sarah Weinberg, de Philippe Cougrand (Le Pierregord)
    Mimosa, de Vincent Gesler (Atalante)
    Le Dévoreur, de Lorenza Ghinelli (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Et l'été finira, de Maurice Gouiran (Jigal, "Polar")
    Avenir radieux, de Louarnig Gwaskell (Coop Breizh)
    Le Sniper, de Stephen Hunter (Le Rocher, "Thriller")
    Descente au paradis, de Éric Jamois (La Manufacture de livres)
    Enfants de poussière, de Craig Johnson (Gallmeister, "Noire")
    Nuit noire, étoiles mortes, de Stephen King (Albin Michel, "Thriller")
    Le Poids des mensonges, de Patricia MacDonald (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Flagrants délires, de Sam Médian (Kirographaires)
    Dans le port... tout est bon, de Michel Moinier (Le Petit pavé, "Romans et nouvelles")
    Le Chasseur de lucioles, de Janis Otsiémi (Jigal, "Polar")
    Le Temps de la prophétie, de S. J. Parris (10-18, "Grand format")
    Le Labyrinthe d'Agathe, de Christophe Prat (GRRR... Art)
    Demande au perroquet, de Richard Stark (Rivages, "Thriller")

    Poche :
    Le Hold-up des salopettes, de Marc Behm & Jérémy Behm (Rivages, "Noir")
    Le Cramé, de Jacques Olivier Bosco (Jigal poche, "Polar")
    DEK : morian bihan, d'Agatha Christie (Keit Vimp Bey)
    Mort sur le Nil, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    La Mystérieuse affaire de Styles, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    Le Vallon, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    Faute de preuves, d'Harlan Coben (Pocket, "Thriller")
    Bérurier président !, de Patrice Dard (Fayard, "Littérature française")
    Apocalypse bébé, de Virginie Despentes (LGF)
    Ki ar Vaskervilled, d'Arthur Conan Doyle (Keit Vimp Bey)
    Les Anonymes, de Roger Jon Ellory (LGF, "Thriller")
    Tu ne te souviendras pas, de Sebastien Fitzek (LGF, "Thriller")
    Le Camp des morts, de Craig Johnson (Gallmeister, "Totem")
    Dame de carreau, d'Alexis Lecaye (Le Masque, "Masque jaune")
    Le Mariage avait lieu un samedi, d'Alexander McCall Smith (10-18, "Grands détectives")
    Arsenic et nuits romantiques, de Roger Moiroud (Sirius Paris, "Régiopolis")
    Le Secret d'argile, de Julia Navarro (City, "Thriller")
    La Lame du boucher, de James Patterson (LGF, "Thriller")
    Tokyo, ville occupée, de David Peace (Rivages, "Noir")
    Le Bal de l'équarisseur, de Guillaume Prévost (10-18, "Grands détectives")
    Maigret dans les environs de Paris, de Georges Simenon (LGF, "Policier")
    Les Dossiers secrets de Harry Dickson. 3, de Brice Tarvel (Malpertuis, "Absinthes, éthers, opiums")
    L'Écho des morts, de Johan Theorin (LGF, "Thriller")
    Liens : Le Cramé |La Mystérieuse affaire de Styles |Les Anonymes |Le Camp des morts |Tokyo ville occupée |Le Bal de l'Équarrisseur |L'Écho des morts |Tu ne te souviendras pas |Marc Behm |Gilles Bornais |Jacques Olivier Bosco |Donato Carrisi |Agatha Christie |Harlan Coben |Philippe Cougrand |Patrice Dard |Virginie Despentes |Arthur Conan Doyle |Roger Jon Ellory |Maurice Gouiran |Craig Johnson |Stephen King |Patricia McDonald |Alexander McCall Smith |Janis Otsiémi |S. J. Parris |James Patterson |David Peace |Guillaume Prévost |Georges Simenon |Richard Stark |Brice Tarvel |Johan Theorin |Sebastian Fitzek

Giordano Bruno au cœur d'un complot !

Giordano Bruno fut une figure prodigieuse du XVIe siècle par les idées, les théories qu'il défendait et par une existence, pour le moins, aventureuse. S. J. Parris dévoile, avec virtuosité, une seconde enquête de ce personnage atypique dans Londres en 1583.

Giordano est chez son ami John Dee, l'homme le plus lettré d'Angleterre, astrologue de la reine Elisabeth Tudor. Il attend avec intérêt les révélations d'un médium en transes. Celui-ci évoque la Grande Conjonction, l'alignement de Jupiter et Saturne qui va s'unir avec le signe du Bélier. Une prophétie annonce une évolution importante du monde avec cet événement qui n'a lieu que chaque millénaire. Bruno est troublé quand le médium dessine le symbole de Jupiter, celui qu'il utilise pour authentifier les messages qu'il transmet à Sir Walsingham.
Quelques jours plus tard, Giordano assiste au mariage de son ami Sidney avec la fille de Walsingham, quand ce dernier le convoque. Il veut en savoir plus sur ce qui se passe à l'ambassade de France, où Bruno est hébergé, depuis quelques mois, avec la protection du roi de France. À la fin de l'entretien, un messager arrive, qui demande le secrétaire d'État de toute urgence au palais de la reine. Celui-ci veut que Bruno l'accompagne.
Sur place, on leur montre le cadavre d'une jeune fille étranglée, habillée en homme. Sur le sein gauche on lui a gravé le symbole astrologique de Jupiter. Elle tenait un chapelet orné d'une couronne d'or espagnole et une poupée grossière à l'effigie de la reine.
Bruno apprend que la jeune fille était amoureuse depuis quelque temps, mais n'avait pas fait de confidences à son amie, sur son identité.
Dans l'ambassade, des comploteurs travaillent à l'invasion de l'Angleterre par les armées françaises, menées par Guise pour éradiquer la religion anglicane et délivrer Marie Stuart.
Bruno, à son corps défendant, se retrouve au cœur d'une machination qui vise la reine, où il risque sa vie...

Choisir Giordano Bruno de Nola pour héros permet de disposer d'un personnage très riche en possibilités. En effet, rien ne semblait impossible à cet homme qui, obscur dominicain pourchassé par l'Inquisition, est devenu l'ami d'un roi de France, le familier des plus puissants dirigeants anglais avant d'être rattrapé par le clergé latin et de mourir, sur un bûcher romain, à l'âge de cinquante ans.
S. J. Parris place ce personnage hors normes comme espion au cœur de l'Angleterre des Tudor, dans une période particulièrement féconde en rivalités, complots, conjurations et autres guerres fratricides, où deux reines s'affrontaient en utilisant chacune le fanatisme religieux comme arme. Elle utilise ces matériaux avec virtuosité. Elle les transcende pour nourrir une intrigue particulièrement fertile tant en meurtres, conspirations, trahisons qu'en actions tordues si fréquentes dans le monde politique.

La romancière anime sa théorie de personnages authentiques, et de fiction, avec la science et la compétence d'un metteur en scène blanchi sous le harnais. Elle en dresse des portraits d'une grande véracité, leur donne les attitudes et les comportements qu'ils ont dû avoir, ou qu'ils auraient eu dans les situations similaires à celles où elle les place.

Elle brosse avec art et simplicité une situation politique et sociale compliquée, embrouillée. S. J. Parris démonte les mécanismes des complots, s'applique à mettre en lumière les agissements des manipulateurs suscitant, développant, exacerbant le fanatisme religieux, attentifs seulement à ce que les marionnettes jouent le rôle qui leur est dévolu. Elle montre l'aspect dramatique de ce conditionnement religieux, le côté dérisoire de telles attitudes pour la plus grande gloire, en fait, de la même déité. Elle décrit le cynisme de ces individus utilisant des opinions sans croire un instant à ce qu'ils professent.

Elle imagine une intrigue remarquablement agencée qui prend en compte l'intervention fictionnelle de Bruno et les véritables événements historiques sans se placer à la frontière d'une uchronie. Elle tisse une histoire digne des grands noms de la littérature d'espionnage, jouant avec les circonstances, les personnalités, les liens entre certains d'entre eux, leur violence et leur volonté d'imposer leur vision d'une société.

Mais, dans ce maelström de haine et d'hostilité, elle donne à voir des individus qui cherchent la liberté et le droit de se poser la question : "Et si ?", plutôt que d'accepter une règle conçue par d'autres à leur seul bénéfice.

Dans ce volume, l'auteur éclaire mieux le parcours de Bruno, les différentes étapes, les épreuves par lesquelles il est passé avant d'arriver en Angleterre.

Avec la prophétie, la romancière illustre les effets de telles superstitions sur des esprits peu informés, habitués à ce qu'on réfléchisse pour eux, incapables de démêler le vrai du faux, englués dans des dogmes contraires à toutes idées progressistes.

Le Prix de l'hérésie, le premier volet des enquêtes de Giordano Bruno, fut un choc littéraire. Le Temps de la prophétie est une onde sismique tant ce récit est audacieux, intelligent, posé, la fiction se mêlant intimement à la réalité historique d'une époque.

Citation

La liberté de penser n'existe pas pour l'Inquisition, nul n'a le droit de demander Et si ?, puis de laisser aller son imagination, d'échafauder des hypothèses. Dans un tel climat, comment la connaissance peut-elle progresser ? Le livre que j'écris en ce moment, par exemple, dans mon pays, je serais brûlé pour avoir osé coucher ces idées sur le papier.

Rédacteur: Serge Perraud lundi 16 juillet 2012
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