Le Sang d'Aphrodite

C'était la Lucha Estelar, le clou du spectacle, le dernier combat, le plus attendu. El Hierofante contre Rabia Negra. Le hiérophante, le prêtre gentil et respectueux des règles, le tecnico, affrontait la Rage Noire, le rudo, le méchant, qui ne respectait rien, ni les règles, ni l'arbitre, ni le public, et encore moins la morale et l'honneur. Ils luttaient pour la ceinture de champion. Les photographes couraient autour du ring, les enfants s'égosillaient, les adultes criaient des insultes et des mamies actionnaient des cornes de supporter pour rajouter plus encore à l'ambiance bruyante et joyeuse.
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Roman - Policier

Le Sang d'Aphrodite

Historique - Tueur en série MAJ vendredi 27 janvier 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 8,4 €

Elena Arseneva
Paris : 10-18, janvier 2012
408 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-03730-5
Coll. "Grands détectives", 3713

L'amour dans le sang !

L'amour, s'il a toujours été l'initiateur de doux transports, est aussi le moteur de nombreux crimes. Aphrodite, la déesse qui le représente est en perpétuelle concurrence avec Perséphone, la déesse du Royaume des morts. Ces situations inspirent Elena Arseneva qui en joue avec brio.

Anna partage le sang d'Aphrodite avec son amant jusqu'à son meurtre. Quatre mois plus tard, en ce début septembre 1074, Philippos, le fils adoptif d'Artem, rencontre Nadia qui lui fait forte impression.
C'est Olga qui est retrouvée égorgée, sous une tonnelle, le bas-ventre lacéré. Artem, sur les lieux, a perçu un curieux parfum, une senteur fort agréable. Le vol peut être le mobile du crime car le collier de saphirs et de diamants qu'elle portait, a disparu. Cependant, le mode opératoire du crime est semblable à celui d'Anna.
En consultant les archives du tribunal, Artem et ses collaborateurs découvrent des affaires analogues. Il y a cinq étés, deux prostituées sont assassinées. Trois étés plus tard, c'est une mercière et son amie. Puis, c'est une blanchisseuse et tous les meurtres non recensés par la négligence d'enquêteurs peu scrupuleux.
Philippos se rapproche de Nadia et fréquente le petit groupe de ses amis. Parmi eux, certains lui semblent avoir un comportement singulier. Entre Boris l'érudit, le frère d'Anna qui n'accepte pas la mort de sa sœur, entre Théodora, qui après une jeunesse dissolue est devenue la mère supérieure du monastère de la Vrai Croix, entre Klim l'apothicaire qui boit trop et cache un secret, la troublante Vesna, son épouse, qu'il a initiée à l'art des parfums, Igor le bourreau des cœurs, Kassian le débauché... les enquêteurs ont bien à faire pour percevoir les liens avec les victimes, discerner les motivations des meurtres.

Elena Arseneva a retenu la Russie kievaine du XIe siècle comme cadre de ses intrigues. Elle révèle une civilisation socialement très avancée. Elle décrit une société organisée administrativement et un certain confort de vie. Les échanges commerciaux avec les pays voisins apportent la prospérité. Elle distille habilement les us et coutumes, l'organisation sociale et judiciaire, les croyances, les rites. La culture est très présente et l'attachement aux livres n'est pas un vain mot. Le Prince disposait d'une bibliothèque comprenant plus de trois mille ouvrages. L'auteur s'appuie, pour élaborer son intrigue sur les parfums, met en avant un parfum particulier aux effets dévastateurs. Elle raconte l'histoire des relations des hommes et des femmes par rapports aux élixirs et parfums, ceux-ci étant, originellement, destinés aux seuls dieux.

Autour du Boyard Artem, on retrouve son trio d'enquêteurs, entre Philippos, un adolescent, Vassili et Mitko, les deux varlets Ils sont confrontés à un assassin en série dont la cruauté n'a d'égale que son habilité à ne pas laisser de traces.
L'auteur s'étend sur les relations entre les acteurs du drame, décrivant avec soin, les caractères de ses personnages, leurs faiblesses et leur psychologie. Les dialogues sont enlevés et l'écriture agréable à parcourir.

Entre descriptions minutieuse de la cité, du mode de vie, entre la collecte des indices pour cerner la personnalité du criminel qui continue sa sinistre besogne, entre Philippos et sa jalousie, l'auteur monte en puissance une intrigue jusqu'à un final étourdissant.
Elena Arseneva offre une postface érudite sur l'histoire de cette province, sur le contexte politique, et sur les élixirs et parfums.

Le Sang d'Aphrodite, qui signe le retour d'Elena Arseneva et de son enquêteur fétiche, est passionnant, à la fois comme livre historique et comme polar. Une réussite !

Citation

Des tueurs de femmes, répondit le chroniqueur sans se troubler. Il y en a toujours eu, à toutes les époques. Ils croient sincèrement pouvoir lutter contre le charme néfaste de ces sorcières.

Rédacteur: Serge Perraud jeudi 05 janvier 2012
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