Le Cramé

John Costello devint le genre de personnes qui se rassurent par des petits rituels : il compte, il fait des listes. Il n'a pas peur la nuit, car il porte en lui toute la nuit dont il a besoin. Dans la rue, il ressemble à des millions d'autres gens.
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jeudi 18 avril

Contenu

Roman - Policier

Le Cramé

Procédure MAJ mardi 17 janvier 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17 €

Jacques Olivier Bosco
Paris : Jigal, mai 2011
286 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-914704-78-6
Coll. "Polar"

Actualités

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    Alors que les éditions Jigal nous proposent leurs habituelles salves jigaliennes avec l'inévitable Maurice Gouiran, Jacques Olivier Bosco et le presque tout nouveau Janis Otsiémi, nous n'hésitons pas à mettre en avant de manière éhontée, toujours chez ce même éditeur, l'anthologie de nouvelles Les Auteurs du noir face à la différence. Certes, ce n'est pas l'ouvrage de la semaine, mais c'est le travail acharné du k-libriste Fabien Hérisson (acharné au point de se faire trop rare en nos pages) afin de réunir des textes pour et à la fois contre la discrimination, en particulier l'autisme. L'ouvrage n'a pas encore été lu, nul doute qu'il souffre de l'exercice du genre, mais ceci n'empêche pas cela.
    Les amateurs de romans dans lesquels on se plonge seront néanmoins ravis de certaines publications. Rivages au format poche se décline sous des noms savoureux de Marc Behm à David Peace, et nous offre le luxe d'un Richard Stark en grand format. L'incontournable James Patterson (bientôt une interview) y va de son habituel roman, Agatha Christie se retraduit en français et parfois même en breton (tout comme Arthur Conan Doyle au contraire de Georges Simenon).
    Mais comme d'habitude, faites votre choix :

    Grand format :
    Les Auteurs du noir face à la différence, collectif (Jigal, "Polar")
    Le Trésor de Graham, de Gilles Bornais (Pascal Galodé, "Polar")
    Ciel Sereing, de Frédéric Bozidar (M.E.O.)
    Le Tribunal des âmes : les crimes commencent par des aveux, de Donato Carrisi (Calmann-Lévy)
    Sous haute tension, d'Harlan Coben (Belfond, "Noir")
    Le Testament des Templiers, de Glenn Cooper (Le Cherche Midi, "Thriller")
    Le Portrait de Sarah Weinberg, de Philippe Cougrand (Le Pierregord)
    Mimosa, de Vincent Gesler (Atalante)
    Le Dévoreur, de Lorenza Ghinelli (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Et l'été finira, de Maurice Gouiran (Jigal, "Polar")
    Avenir radieux, de Louarnig Gwaskell (Coop Breizh)
    Le Sniper, de Stephen Hunter (Le Rocher, "Thriller")
    Descente au paradis, de Éric Jamois (La Manufacture de livres)
    Enfants de poussière, de Craig Johnson (Gallmeister, "Noire")
    Nuit noire, étoiles mortes, de Stephen King (Albin Michel, "Thriller")
    Le Poids des mensonges, de Patricia MacDonald (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Flagrants délires, de Sam Médian (Kirographaires)
    Dans le port... tout est bon, de Michel Moinier (Le Petit pavé, "Romans et nouvelles")
    Le Chasseur de lucioles, de Janis Otsiémi (Jigal, "Polar")
    Le Temps de la prophétie, de S. J. Parris (10-18, "Grand format")
    Le Labyrinthe d'Agathe, de Christophe Prat (GRRR... Art)
    Demande au perroquet, de Richard Stark (Rivages, "Thriller")

    Poche :
    Le Hold-up des salopettes, de Marc Behm & Jérémy Behm (Rivages, "Noir")
    Le Cramé, de Jacques Olivier Bosco (Jigal poche, "Polar")
    DEK : morian bihan, d'Agatha Christie (Keit Vimp Bey)
    Mort sur le Nil, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    La Mystérieuse affaire de Styles, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    Le Vallon, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    Faute de preuves, d'Harlan Coben (Pocket, "Thriller")
    Bérurier président !, de Patrice Dard (Fayard, "Littérature française")
    Apocalypse bébé, de Virginie Despentes (LGF)
    Ki ar Vaskervilled, d'Arthur Conan Doyle (Keit Vimp Bey)
    Les Anonymes, de Roger Jon Ellory (LGF, "Thriller")
    Tu ne te souviendras pas, de Sebastien Fitzek (LGF, "Thriller")
    Le Camp des morts, de Craig Johnson (Gallmeister, "Totem")
    Dame de carreau, d'Alexis Lecaye (Le Masque, "Masque jaune")
    Le Mariage avait lieu un samedi, d'Alexander McCall Smith (10-18, "Grands détectives")
    Arsenic et nuits romantiques, de Roger Moiroud (Sirius Paris, "Régiopolis")
    Le Secret d'argile, de Julia Navarro (City, "Thriller")
    La Lame du boucher, de James Patterson (LGF, "Thriller")
    Tokyo, ville occupée, de David Peace (Rivages, "Noir")
    Le Bal de l'équarisseur, de Guillaume Prévost (10-18, "Grands détectives")
    Maigret dans les environs de Paris, de Georges Simenon (LGF, "Policier")
    Les Dossiers secrets de Harry Dickson. 3, de Brice Tarvel (Malpertuis, "Absinthes, éthers, opiums")
    L'Écho des morts, de Johan Theorin (LGF, "Thriller")
    Liens : La Mystérieuse affaire de Styles |Les Anonymes |Le Camp des morts |Le Temps de la prophétie |Tokyo ville occupée |Le Bal de l'Équarrisseur |L'Écho des morts |Tu ne te souviendras pas |Marc Behm |Gilles Bornais |Jacques Olivier Bosco |Donato Carrisi |Agatha Christie |Harlan Coben |Philippe Cougrand |Patrice Dard |Virginie Despentes |Arthur Conan Doyle |Roger Jon Ellory |Maurice Gouiran |Craig Johnson |Stephen King |Patricia McDonald |Alexander McCall Smith |Janis Otsiémi |S. J. Parris |James Patterson |David Peace |Guillaume Prévost |Georges Simenon |Richard Stark |Brice Tarvel |Johan Theorin |Sebastian Fitzek

Gangsters saignants

Dobermann et Scarface sont vos films-cultes ? Vous regrettez l'ère des histoires de truands d'Auguste LeBreton ou Peter Randa, des histoires d'hommes, de vrais, sentant la sueur et la testostérone ? Le Cramé, de Jacques-Olivier Bosco, est pour vous. Jugement sans ironie facile : ce genre de romans sévèrement burnés a parfaitement le droit d'exister dans le paysage éditorial, pour peu qu'ils soient réussis, ce qui est là le cas.

Noir, c'est noir dans l'histoire du "Cramé" du titre, alias Gosta, un truand défiguré qui, au début du roman, se fait serrer par l'Antigang. Il réussit à s'évader, mais de toute évidence, un membre de son équipe soudée les a donnés. Qu'à cela ne tienne ! Doté d'un nouveau visage grâce à la chirurgie, Gosta va infiltrer le commissariat et se faisant passer pour un flic afin de découvrir l'identité de la balance ! Il ne s'attendait pas à se piquer au jeu, s'intéressant à l'affaire d'un gamin disparu, probablement victime d'un pédophile (on se demande de quoi parleraient les auteurs de polars s'il n'y avait pas un pédophile sous chaque lit et derrière chaque arbre, si l'on en croit les gazettes...). Ce qui, au bout d'un long périple, va le mener à une curieuse bande d'apprentis-terroristes cachés dans une téci de banlieue...

On le voit, Gosta est tout prêt pour être interprété, faute de Delon ou Belmondo, par Vincent Cassel ou le Samuel Le Bihan de l'excellent Total Western, d'Éric Rochant (si vous ne l'avez pas vu, eh bien, vous savez ce qu'il vous reste à faire...). Bosco ressort un attirail typique de l'histoire de gangsters curieusement adapté à notre monde matérialiste : flics et criminels ne sont que les deux facettes de la même pièce (l'expérience de Gosta lui est très utile pour faire un bon travail de police !), et dans un milieu sans morale, loin d'un pseudo code de l'honneur fantasmé, seul compte celle que l'on s'impose soi-même histoire de se rattacher à quelque chose. Une rage nihiliste qui soutiendra le personnage lors de son chemin de croix, pataugeant dans le sang, jusqu'à ce que le roman abandonne le réalisme pour plonger dans une comédie humaine aux personnages grotesques et décalés. Certes, toute cette violence pourrait être écœurante, mais l'effet est le contraire : il est certain que personne ne voudrait se retrouver dans la tête d'un tel personnage dans un autre espace que celui de la fiction...

Le tout servi par une langue à la fois naturelle et travaillée, très âpre, capable de se faire presque poétique pour ensuite plonger dans des scènes d'action dignes des meilleurs blockbusters faisant pardonner quelques maladresses infimes. Comme il est net que Jacques-Olivier Bosco n'envisage pas de révolutionner le genre, juste de bien raconter une histoire intéressante et originale, le contrat est rempli. Fortement recommandé, à condition bien sûr d'avoir l'estomac bien accroché !

Nominations :
Prix du roman policier de Serre-Chevalier 2011
Grand prix du balai d'or 2011

Citation

La bave acide de la haine mordait sa lèvre inférieure, son flingue tremblait de plus en plus, au moins deux fois plus vite que le dernier vibromasseur d'Amanda Lear.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 16 juillet 2012
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