À minuit, les chiens cessent d'aboyer

Elles l'ont tué, je vous le dis. Il y avait de la rage dans la voix de la jeune femme. Comme pour appuyer ses propos, Delphine Cabert sortit une cigarette de son paquet et la glissa entre ses lèvres. La flamme de son briquet jaillit aussitôt.
Julie Derussy - À l'ombre des crimes en fleur
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

lundi 14 octobre

Contenu

Roman - Noir

À minuit, les chiens cessent d'aboyer

Social MAJ jeudi 28 mars 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 10 €

Michaël Moslonka
Hem : Le Riffle, octobre 2010
298 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-916225-08-1
Coll. "Riffle noir", 8

Uppercut nordique

Le Nord de la France n'a jamais été présenté comme une région riante : pluie, chômage, etc. On se souvient du mauvais goût des supporteurs parisiens pour accueillir d'autres footballeurs. Dans les bars, on continue à fumer malgré l'interdiction et le patron regarde le policier qui vient picoler pour oublier les chiens qui aboient, attendant que celui-ci le dénonce.

Mais David Blacke ne dénonce pas. C'est un policier revenu de tout, et détestant le monde entier. Toutefois il faut quand même faire son travail, et il se retrouve chargé d'enquêter sur la mort d'un néo-nazi, poignardé devant un MacDo. Il connait son métier mais préfère accabler d'injures sa subordonnée Amélie Laribi et multiplier les provocations pour se faire virer. Voilà donc un policier à l'image stéréotypée du pays qu'il décrit. Pourtant, si on y réfléchit de près le fait que l'on ait appréhendé sur les lieux du crime un délinquant multirécidiviste avec une langue tranchée est en soi une piste. D'autant que dans le même temps les chiens ont entamé une sérénade incessante.

Pourtant, entre le décor dessiné avec réalisme et d'où sourd une poésie simple, et l'action qui avance cahin-caha, Michaël Moslonka ne baisse jamais la garde, accumulant tous les registres de la désespérance : la banlieue, les relations pourries, les petites gens fourvoyées. Même le criminel découvert, et le mystère des chiens aboyeurs éclairci, le roman reste d'une noirceur d'encre, imbibé d'alcool. C'est cette volonté de foncer, de noircir le trait qui lui confère ce côté coup de poing comme un boxeur qui d'un uppercut qui scotche le lecteur groggy.

Citation

Devant le sac à cadavres, le journaleux tourne la tête dans leur direction. La pluie, elle, continue de saper la scène du crime.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 31 juillet 2011
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page