Losers-nés

Il vit les visages horrifiés de sa femme et de sa fille qui le regardaient quand la voiture passa à côté de lui, il entendit diminuer le bruit du moteur, vit les feux arrière se fondre lentement en un seul éclat rouge que la nuit eut tôt fait d'avaler.
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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Noir

Losers-nés

Braquage/Cambriolage - Drogue MAJ mardi 31 mai 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,5 €

Elvin Post
Geboren verliezers - 2007
Traduit du néerlandais par Hubert Galle
Paris : Le Seuil, avril 2011
304 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-02-103044-0
Coll. "Policiers"

Tuer et dealer, la routine

L'oisiveté est la mère de tous les vices rappelle la sagesse populaire. Lorsque, comme, Sean, vous êtes un trafiquant à la tête d'un business florissant, vous vous ennuyez. Entre deux tasses de thé, vous vous énervez et tirez sur le chien de votre compagne. Elle, aussi, s'énerve. Votre adjoint qui passe trop de temps à la maison subit les jérémiades de sa femme et, pour lui acheter son écran plasma, est prêt à vous doubler.
Étrangement l'auteur est hollandais et pourtant son roman semble l'autobiographie new-yorkaise d'un petit trafiquant et du monde qui l'environne. Elvin Post ne juge jamais, se contente de présenter ses personnages et de les décrire dans leurs mouvements et leurs pensées. Il y a quelques temps déjà, une étude sur les rats montraient que les dominants étaient souvent plus stressés que les dominés. Dans cet univers, c'est un peu la même chose. Ceux qui vivent de trafics semble trouver cela très cool mais sont devenus en même temps paranoïaques et acquièrent des réflexes qui leur enlève toute dose d'humanité : "j'ai un souci, je dois trouver quelqu'un pour faire disparaître le témoin".
À l'inverse, les "gens de peu" parviennent à une certaine sérénité. Discret, au centre de l'histoire, donnant des coups de main, un libraire ambulant, déploie ses livres dans la rue, et sa bonne humeur se communique à Roméo, un ancien dealer qui a décidé de devenir honnête, qui seconde le libraire et qui est tombé amoureux d'une cliente.
Mais dans un roman noir, la rédemption, la catharsis, ne peut se développer sereinement sans crises, sans coups de feu, sans que la "poisse" ne vienne y jeter son grain de sel. Toute l'ironie est là ancrée dans un ridicule gangster qui ne pouvant plus supporter que sa compagne réclame un cadeau, en vient à faire tomber tout le gang et multiplie les dommages collatéraux.
Comme chez Wetering, autre écrivain hollandais, une légère distanciation humoristique, une empathie certaine pour tous les personnages, y compris les silhouettes, ponctuent une intrigue classique, noire, dont l'intérêt principal est de mettre en avant les doutes, les envies et les rêves de ces Losers-nés.

Nominations :
Prix Orange/Sauramps 2011

Citation

Vendre des tee-shirts avec écrit dessus : Curtis Perlin j'ai bousillé ma vie, laissé trainer une paille et des lames de rasoir dans ma tire, me suis retrouvé en taule et suis devenu riche, c'est un peu long pour un tee-shirt, patron.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 31 mai 2011
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