Londres 1200

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mardi 19 mars

Contenu

Roman - Aventure

Londres 1200

Historique - Géopolitique MAJ vendredi 29 avril 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 7,6 €

Jean d'Aillon
Paris : J'ai lu, février 2011
448 p. ; illustrations en noir & blanc ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-290-03155-1

Un prince Jean toujours aussi malfaisant

Le chevalier troubadour Guilhem d'Ussel est mobilisé par le roi de France pour résoudre un gros problème de succession royale. Une nouvelle aventure superbement contée par Jean d'Aillon, un des maîtres français du polar historique.

Guilhem d'Ussel est reparti vers son domaine de Lamaguère, après avoir déjoué le complot des templiers contre le roi Philippe. Accompagné de Robert de Locksley, il emmène avec lui les Cathares dont il a obtenu la grâce. Ils sont arrivés sans encombre à Poitiers où ils retrouvent Anna Maria, l'épouse de Robert, et son escorte. Guilhem est heureux de ce renfort en gens d'armes. Ils doivent encore traverser le Limousin, le Quercy, le Périgord, des régions dévastées par des guerres entre barons et des bandes de routiers, une engeance que Guilhem connaît bien.
L'arrivée à Lamaguère, non sans avoir combattu, ni compté de pertes, réserve une belle surprise à Guilhem. Des templiers, avec la bénédiction de l'archevêque d'Auch occupent les lieux. La lutte est âpre et il va lui falloir beaucoup de détermination et de ruse, ainsi qu'à ceux qui ont accepté de le suivre, pour faire valoir ses droits et rentrer dans son bien.
Après avoir restauré les lieux et installé ses gens, Guilhem commence à s'ennuyer. Aussi, la visite d'Amiel de Châteauneuf, porteur d'un message de Philippe de France le ravit. Celui-ci lui demande de reprendre le testament établi par Richard Cœur de Lion, en faveur de son neveu, alors qu'il était en Sicile. Ce document est dans un coffre de la Tour de Londres, un grand donjon où pénétrer par ruse et retrouver l'endroit où est caché le testament est quasiment impossible. Mais, quand Robert lui dit qu'il ferait bien le voyage pour revoir son pays...

Jean d'Aillon formule de façon vivante et didactique la situation politique nouvelle créée par la mort de Richard celui-ci avait fait d'Arthur de Bretagne, son neveu, son successeur. Or, au dernier moment, c'est le prince Jean qui est désigné. Les appétits s'aiguisent et la controverse est active. Deux factions s'opposent dans une guerre. Dans ce cadre historique, l'auteur glisse une intrigue d'une grande qualité, mettant en action nombre des ressorts romanesques. Jouant sur la personnalité de ses deux héros, sur les compétences qu'ils ont développées dans leur passé aventureux, il donne un récit attractif où l'intérêt ne faiblit pas.
Il explicite les liens qui existent entre les grands personnages qui font l'histoire de l'époque. Il expose les rapports entre Philippe de France, Aliénor d'Aquitaine, Raymond de Saint Gilles, comte de Toulouse... Il précise les relations qu'ils entretiennent, les rapports de force et de dépendances, les suzerainetés, les vassalités, les conflits qui agitent ce microcosme dont les membres sont tous plus ou moins liés par des mariages, des traités.

L'auteur s'attache à faire revivre cette époque dans ses spécificités. Ainsi, le calendrier se décline en référence aux grandes fêtes religieuses où par rapport aux fêtes des saints. Il donne les évènements de son intrigue par rapport à la Fête-Dieu, à la Sainte-Marguerite, à la Saint-Hilaire... Il donne la dimension, aujourd'hui perdue, du temps nécessaire à l'époque pour accomplir des voyages, pour des réalisations qui semblent mineures, mais qui se comptaient en semaines, en mois. Il montre qu'il n'y a pas de gaspillage dans cette période de dénuement, où tout est récupéré, les armes, les protections, les vêtements...
Il fait évoluer l'univers de son héros. Il agrège, peu à peu, des personnages nouveaux pour des extensions d'intrigue qui animent fort habilement le récit. La lecture est agréable, soutenue par une écriture alerte. Le ton employé est plaisant teinté largement d'humour.

Londres 1200 confirme tout le bien que l'on pouvait penser des "Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour". Une belle histoire, fortement charpentée par une connaissance approfondie de cette période, que l'on dévore sans modération.

Citation

Il n'y a pas de conditions. Vous partirez d'ici en chemise et pieds nus. tout ce que vous avez apporté est à moi désormais.

Rédacteur: Serge Perraud mercredi 30 mars 2011
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