Budapest la noire

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mardi 19 mars

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Roman - Policier

Budapest la noire

Historique MAJ mercredi 30 mars 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Vilmos Kondor
Budapest Noir - 2008
Traduit du hongrois par Gilles Bellamy, Georges Kassai
Paris : Rivages, février 2011
256 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2188-9
Coll. "Thriller"

L'avant Seconde Guerre mondiale en Hongrie.

Un chroniqueur judiciaire enquête sur le meurtre d'une jeune prostituée juive, une mort qui ne semble intéresser personne. Une intrigue prenante dans le Budapest de 1936, des hauts lieux aux bas-fonds.

Zsigmond Gordon est rédacteur au journal Az Est, spécialisé dans les affaires délictueuses et judiciaires. Dans le bureau du chef de la Brigade criminelle, une indiscrétion le conduit à voir deux clichés d'une jeune femme nue. Rentré au journal, un de ses informateurs lui conseille de se rendre rue Nagydiófa, sur les lieux d'un homicide. Il est surpris en constatant que la morte est celle qu'il a vue sur les photos.
Les obsèques du Premier ministre mobilisent l'ensemble de la police et l'ensemble des rédacteurs de presse. Zsigmond consacre le peu de son temps libre à rechercher les raisons qui ont motivé le meurtre de cette femme, tuée d'un violent coup à l'estomac.

La première partie du roman pose le cadre de l'action, les lieux, le climat politique et l'environnement du héros. Vilmos Kondor décrit la ville, les principaux endroits que fréquente le héros, citant, sans en omettre, les rues et les places qu'il parcourt. Parallèlement, l'auteur s'attache à retranscrire les effets de la parenté du régime hongrois et du régime nazi sur le climat politique et social. Hitler a une place à son nom dans Budapest. Il dépeint l'organisation générale des funérailles du premier ministre, depuis l'hommage national jusqu'aux cérémonies funéraires. Il place son personnage dans son cadre, dépeint son métier de journaliste, les relations diverses qu'il entretient, les liens avec Krisztina, son amie, avec Mór, son grand-père. Ce dernier, un ancien médecin rural, consacre sa vie à la réalisation de confitures avec des mélanges de fruits parfois surprenants.

Il doit se commettre avec la petite pègre de quartier pour suivre des pistes. Il remonte, ainsi, jusqu'à Skublics, le photographe responsable des clichés de nu. C'est un vieil homme aussi insaisissable qu'une anguille, qui nie tout en bloc. La rencontre avec Margó la Rousse, une entremetteuse, lui permet d'avancer avec un moyen de pression sur Skublics et une idée sur la personnalité de la jeune juive. L'enquête de Zsigmond progresse jusqu'au moment où deux hommes le rossent sauvagement et le menacent. Il comprend qu'il approche du but. Qui, par contre, veut protéger ces réseaux de prostitution de luxe ? Sa vie, et celle de Kristina, ne sont-elles pas sérieusement menacées ? La mise en garde est très convaincante. Ne doit-il pas passer la main à la police ? Mais celle-ci semble se désintéresser de cette affaire...

Vilmos Kondor, sur une trame d'enquête assez classique, met en orbite un nouvel enquêteur amateur. Celui-ci est intéressé, avant tout, par le sort des individus, plus précisément le chemin parcouru pour atteindre l'ultime étape qu'est la mort. Sur les pas de son héros, l'auteur fait découvrir les milieux criminels de la ville et, comme toujours, les liens qui se tissent entre politique et grand banditisme. L'attrait de Budapest la noire se concentre dans les personnages, dans leur profil psychologique, leurs motivations pas toujours claires, ni dénuées d'intérêt. L'auteur restitue fort bien le climat pesant qui existe dans toutes structures sociales où toute liberté a disparu. Il donne à son roman une touche qui rappelle celle des romans d'Erich Maria Remarque, dépeignant un climat d'avant-guerre au lourd désenchantement.

Budapest la noire, le premier roman de Vilmos Kondor, est un premier essai réussi.

Citation

- Écoutez, Zsigmond, vous êtes journaliste et pas détective. Ce genre d'enquête, ce n'est pas pour vous.
- Mais cette fois, je tiens le bon bout...
- Le bon bout... Depuis des jours, vous courez comme un dératé sans savoir où donner de la tête. Gellert et ses hommes, ou n'importe quel détective de province, feraient cent fois mieux que vous.

Rédacteur: Serge Perraud lundi 28 mars 2011
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