La Fracture de Coxyde

– Je croyais qu'elle voulait se faire incinérer ? – C'est bien ce qu'on va faire. – Et qu'est-ce qu'on attend. Tu vas la laisser là combien de temps à la vue de tous, comme un oiseau empaillé ? 
Olivier Mau & Rémy Mabesoone - Au revoir Monsieur
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mardi 23 avril

Contenu

Roman - Policier

La Fracture de Coxyde

Humoristique - Assassinat MAJ lundi 04 avril 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 9 €

Voir plus d'infos sur le site livresque-du-noir.fr (nouvelle fenêtre)

Maxime Gillio
Villeneuve-d'Ascq : Ravet-Anceau, février 2011
184 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-35973-152-1
Coll. "Polars en Nord", 77

Actualités

  • 25/02 Édition: Parutions de la semaine - 25 février
    Semaine très k-librée avec les parutions d'un roman de Laurent Fétis, Nocturne pour instrument divers, publié dans la collection dirigée par Thomas Bauduret aux éditions Asgard, "Zones d'ombres" et le roman La Fracture de Coxyde, un "Polar en Nord" de Maxime Gillio, notre spécialiste émérite de l'œuvre de San-Antonio. Et ils tombent plutôt bien car la semaine est assez légère si l'on omet Adieu Gloria, un roman noir aux teintes archaïques de la surprenante Megan Abbot, L'Heure des loups, nouvel opus aux éditions Sonatine de Shane Stevens, et surtout Un hiver de glace, de Daniel Woodrell, sorte de western contemporain, version proximale de Fantasia chez les plouc, de Charles Williams. Si vous n'avez pas le temps de le lire, vous pourrez voir son adaptation au cinéma par Debra Granik (Winter's Bone). Le reste est bien entendu à découvrir :

    Grand format :
    Adieu Gloria, de Megan Abbott (Le Masque)
    Les Fils d'Omphals, de Pierre Bassou (Le Masque d'or, "Adrénaline")
    Diké ou L'Archiviste, de Jérôme Bonneau (Les 2 Encres, "Sang d'encre")
    Le Commissaire Adam et l'énigme de l'expert Haudet, de Yves Cléon (Clea)
    Là où se cache la vérité, de Julie Corbin (Ixelles)
    Jusqu'au sommet de la montagne, d'Arne Dahl (Le Seuil, "Policiers")
    Mort d'un fan des Beatles, de Philippe Dell'ova (Le Masque d'or, "Adrénaline")
    Nocturne pour instruments divers, de Laurent Fétis (Asgard, "Zones d'ombre")
    L'Ombre dans l'eau, d'Inger Frimansson (First, "Thriller")
    Lyalo-ly, de Patrice Guirao (Au vent des îles, "Noir Pacifique")
    Dame de trèfle, d'Alexis Lecaye (Le Masque)
    La Petite fille de ses rêves, de Donna Leon (Calmann-Lévy)
    Il va neiger sur Venise, de Jean Mazarin (Nuits blanches, "Policier")
    Engrenage, de Andrée Mortier (M. Dricot, "Roman policier")
    Justice dans un paysage de rêve, de Mala Nunn (Les 2 Terres, "Best-seller")
    Frontière blanche, de Matti Ronka (L'Archipel, ""Les Maîtres du suspense")
    L'Heure des loups, de Shane Stevens (Sonatine)
    Ultimes rituels, de Yrsa Sigurdardottir (Anne Carrière, "Policier")

    Poche :
    Bigorneaux et lingots à Ré la Blanche, de Robert Béné (De Borée, "Polars")
    Ré la Blanche, ruelle du Puits-sans-Fond, de Robert Béné (De Borée, "Polars")
    La Fracture de Coxyde, de Maxime Gillio (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
    Le Colibri, de Hervé Jovelin (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
    Show effroi, de Claude Muller (Papier libre, "Polar en poche")
    Suicides.com, de Michel Ollivier (Papier libre, "Polar en poche")
    Le Putsch, de Gérard Streiff (Krakoen, "Forcément noir")
    Tuez Rigoberta Menchu, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
    Un hiver de glace, de Daniel Woodrell (Rivages, "Noir")
    Liens : Adieu Gloria |Un hiver de glace |La Petite fille de ses rêves |Diké ou l'archiviste |L'Heure des loups |Ultimes rituels |Arne Dahl |Laurent Fétis |Maxime Gillio |Donna Leon |Gérard Streiff |Daniel Woodrell |Megan Abbott

Peintures, frites, bières et fachos

Peut-on porter un regard objectif sur un roman quand l'auteur est un collègue k-libriste, un ami et qu'il vous prête les traits d'un des personnages de l'histoire ? Admettons que oui.
À la lecture des premières pages, on pourrait penser, à tort, que ce roman n'est qu'une farce, un vulgaire pastiche. Parce que Maxime Gillio nous a concocté un héros au doux nom de Jacques Bower, détective aussi cynique qu'il a le levé de coude léger. Parce que les dialogues sont enlevés, souvent truculents. Sans doute aussi parce que ce polar a comme un air de Poulpe fiction. De là à penser qu'il y ait anguille sous roche voire baleine sous sable dans la création de ce livre, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas. Pourtant, il suffit de gratter la couche de vernis grivoise pour apprécier davantage la richesse de ce roman, véritable hommage au peintre flamand Paul Delvaux et portrait d'une Belgique en proie à diverses fractures politiques.
Jacques Bower, surnommé le Goret, est un détective en manque d'activité que la cinquantaine travaille. Quand il a vent d'une mort insolite dans une usine belge de frites surgelées, le corps du conservateur du musée Paul Delvaux retrouvé épluché dans la cuve à patates, son instinct de truffier le pousse à rejoindre le plat pays pour mener l'enquête. Que faisait le conservateur dans cette usine s'il n'y était pas employé ? Et pourquoi la rétrospective sur Paul Delvaux, que le musée dans lequel officiait le macchabée devait organiser, a été annulée au dernier moment ? Une coïncidence à laquelle le Goret ne croit pas. Entre deux bières et autant de hoquets, il va se retrouver confronté aux magouilles politiques de l'extrême droite, à des histoires de cul, faire connaissance avec les Reculistes - mouvance d'artistes révolutionnaires - et assister au meurtre de Jésus portant sa croix.
Cette fracture de Coxyde est le cinquième roman de Maxime Gillio. On y retrouve un peu la gouaille de l'auteur qui nous avait interpellée dans Les Disparus de l'A16, ce ton San-Antoniesque qui déride les zygomatiques. Quand il évoque cet employé de l'usine qui cherche un urologue pour pouvoir se faire trouducuter, difficile de résister. Mais ce roman ne se résume pas à ces gauloiseries. C'est avant tout un hymne à l'art pictural et à la Belgique.

Citation

Bashung avait raison : en morte saison, on aurait eu envie de se tirer une balle dans le cul.

Rédacteur: Fabien Hérisson dimanche 20 mai 2012
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